BUDGET 2015 : Les OSC portent également leur regard critique

Publié le mercredi 21 janvier 2015


La campagne de communication sur le budget de l'Etat gestion 2015 continue. Après les responsables des ministères et institutions suivi des partenaires techniques et financiers la veille, c'était au tour des organisations de la société civile (OSC) de se prononcer ce 21 janvier 2015 sur les efforts que le gouvernement entend consentir cette année pour répondre aux aspirations des populations, et du même coup réussir la transition. La tâche est donc revenue au directeur général du budget d'apporter quelques éclaircissements sur les préoccupations soulevées.




Les organisations de la societé civile, de par leur participation constructive dans le processus démocratique au Burkina Faso, ne pouvaient rester en marge de la présentation du budget de l'Etat gestion 2015, surtout dans cette période transitoire. De ce fait, elles ont soumis quelques préoccupations quant à la dette intérieure, à la réduction du train de vie de l'Etat, ou encore à l'indemnisation des entreprises touchées par l'insurrection populaire.


De la question de la dette intérieure


La dette intérieure, l'une des questions récurrentes des débats économiques a été une fois de plus soulevée par les membres de la societé civile. Cette dette met à rude épreuve les acteurs du secteur privé qui sont parfois obligés de raccrocher. Cette question y va du développement socio-économique de notre pays. Pour Isaac Barré Zongo, directeur exécutif du centre d'informations, de formation et d'étude sur le budget (CIFOEB), « le budget est réaliste et réalisable ». Mais le Ministère de l'économie et des finances devrait jouer son rôle de régulateur et veiller ainsi au respect des prévisions budgétaires, ce qui éviterait de gonfler la dette intérieure.


L'Etat doit serrer la ceinture


Il faut réduire les dépenses tout en mobilisant les ressources nécessaires pour faire face au déficit budgétaire qui est de plus de 287 milliards de FCFA. A ce propos, Amadou Sangaré, directeur général du budget annonce que le Ministère de l'économie et des finances est en train de préparer un dossier qui sera soumis en conseil des ministres pour préciser les axes forts de réduction du train de vie de l'Etat. Un certain nombre de pistes de réflexion sont envisagées selon lui, à savoir la gestion des baux administratifs, les véhicules des départements ministériels ou encore les différentes manifestations ou cérémonies. Pour l'heure, il rassure que les ministères ont reçu des orientations pour respecter ce besoin de rationalisation. Et qui dit rationalisation dit sacrifice, d'où le combat contre la corruption. Paul Yougbaré a souhaité que des fonds soient alloués aux OSC tels que le REN-LAC qui depuis 1997 participe au processus démocratique du Burkina Faso.


Et les entreprises victimes de l'insurrection ?


« Un budget est un ensemble d'ambitions mais en fonction du contexte, il peut être réajusté » rappelle Amadou Sangaré. Et concernant l'épineuse question des entreprises qui ont été fortement touchées lors de l'insurrection populaire, le directeur général du budget note que « le budget 2015 ne peut supporter l'incidence financière » mais que des efforts pourraient être consentis au niveau du gouvernement pour accompagner les entreprises car près de 7000 personnes ont perdu leurs emplois, rappelle le directeur général de la chambre de commerce et d'industrie, Frank Tapsoba. Rappelons que la somme de 20 milliards a été prévue pour l'indemnisation des victimes de cet événement majeur dans l'histoire du Burkina Faso.


Même si le budget ne prévoit pas pour l'heure une augmentation des salaires des travailleurs compte tenu de l'austérité, le directeur général du budget retient que le gouvernement a tenu compte « des différentes incidences notamment de la grille indemnitaire toutefois en hausse comparativement à 2014 de près de 20% ». Quant à l'ensemble de toutes les préoccupations soulevées par les OSC, M. Amadou Sangaré affirme que le gouvernement va travailler certainement à dégager les signaux pour que celles-ci puissent être prises en charge à moyen et long terme.


Herman Frédéric BASSOLE

Lefaso.net





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