Mouvements de contestations dans les entreprises : le point global ce vendredi 26 décembre

Publié le vendredi 26 décembre 2014


Depuis l'insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014, l'on assiste à un « printemps de mouvements de contestations » dans nombre d'entreprises au plan national. FILSAH, Canal3, CAMEG, ministère des transports…, abattoir frigorifique de Bobo-dioulasso, société minière Belahouro… Le point de la situation globale à la soirée de ce vendredi, 26 décembre 2014.




La CAMEG a un directeur général intérimaire en remplacement de Mahamoudou Compaoré

Il se nomme Jean-Chrysostome Kadéba, pharmacien et précédemment directeur des approvisionnements à la CAMEG (Centrale d'achat des médicaments essentiels génériques). Il remplace ainsi Dr. Mahamoudou Compaoré récusé dès sa nomination à la tête de la structure par les travailleurs de la « boîte ». Il est reproché à Dr. Compaoré d'avoir, entre autres, été, pendant six (6) ans, un membre « absentéiste » du conseil d'administration de la CAMEG, « sa volonté de nuire aux intérêts de la structure et détruire le monopole du générique que la CAMEG détenait ». Leur combat a donc finalement eu raison de Dr. Mahamoudou Compaoré qui se voit remplacé ce vendredi, par Jean-Chrysostome Kadéba.


Au ministère des Infrastructures, du désenclavement et des transports où le départ du premier responsable, Moumouni Guiguemdé, est demandé, rien n'avait, jusqu'à ce soir, bougé des lignes. Joint au téléphone autour de 17h 30, un des responsables des mouvements de contestation indique que les agents « ont demandé », dans la matinée de ce vendredi, à « voir » le ministre lui-même mais les efforts furent vains. Finalement, a-t-il poursuivi, le ministre a donné rendez-vous aux agents à 16 h au Conseil burkinabè des chargeurs (CBC). Un rendez-vous qu'il n'aurait pas respecté. « Au regard de la situation, nous avons demandé aux camarades d'entrer et de revenir demain (samedi, 27 décembre, ndlr) à la direction générale des routes pour une conférence de presse à 9h », confie notre source. Contre le ministre Moumouni Guiguemdé, il est reproché d'avoir une « moralité douteuse », d'être un « ex-prisonnier ; il a été condamné aux Etats-Unis où il a fait quatre mois et demi de prison ». En plus, les agents affirment qu'en quelques semaines de service à la tête du ministère, M. Guiguemdé a attribué des contrats gré-à-gré, dont celui relatif à la transformation du camp fonctionnaire en parking municipal.

A la société FILSAH à Bobo-dioulasso, la position n'a pas non plus varié. Les travailleurs seraient prêts à reprendre de service incessamment mais à la « condition sine qua non » que deux des cinq points de revendication soient satisfaits : la réintégration des délégués du personnel licenciés en novembre 2013 et le paiement du salaire du mois de décembre.


Toujours dans la capitale économique, et en ce qui concerne la grève des bouchers qui exigent le départ du DG de l'abattoir frigorifique, bien que les grévistes aient repris service, l'on rappelle qu'il s'agit d'une « suspension » de la grève ; l'objectif du départ du directeur général (DG) étant toujours de mise. Mais, l'on est presque certain que ce départ est un acquis, « ce n'est qu'une question d'heures ou de jours ». Contre le DG, Jules Palm, il est reproché une mauvaise gestion.

A la télévision privée Canal 3, « Il n'y a plus de direction, on attend le PDG (Président-directeur général) », nous confie-t-on ce vendredi soir. La volonté des travailleurs reste « intacte » à savoir, le départ du directeur général et du directeur général adjoint. Les travailleurs disent attendre le PDG qui, selon des sources, est en déplacement jusqu'au 30 décembre 2014.


Idem au niveau de la Société minière de Belahouro où la position des grévistes reste « inchangée ». La crise, déclenchée depuis le 4 décembre 2014, connaît depuis quelques jours, une allure avec la « mise à pied provisoires pour 15 délégués de personnel et délégués syndicaux, des notifications de licenciement avec effet immédiat à plusieurs employés… ». Une déclaration de presse des grévistes est, en principe, entendue dans les prochaines heures pour « mieux expliquer la situation à l'opinion publique », nous renseigne un des manifestants.


Oumar L. OUEDRAOGO

Lefaso.net





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