Lutte contre le banditisme : Des escrocs et un présumé assassin dans les filets de la gendarmerie

Publié le mercredi 31 décembre 2014


La gendarmerie a animé un point de presse, ce mardi 30 décembre 2014 à l'état-major au cours duquel deux cas ont été présentés aux Hommes de médias. La première affaire concerne un présumé auteur d'assassinat, de viols et d'agression arrêté par la brigade territoriale de gendarmerie de Zorgho, ici représenté par le MDL chef Nignan Abdoul Samadou. Quant au second cas diligenté par la brigade ville de gendarmerie de Kossyam, représentée par l'Adjudant-chef Savadogo Abdoulaye, il est question d'une forme d'escroquerie dans l'achat d'un « faux or ».




Ces derniers mois, le banditisme fait son petit bonhomme de chemin au détriment de la quiétude des Burkinabè. Mais, le tandem forces de sécurité/population constitue un rempart efficace dans l'arrestation des malfrats, de quelque nature que ce soit. L'exemple est ainsi patent à travers les deux cas élucidés par la brigade territoriale de gendarmerie de Zorgho et la brigade ville de gendarmerie de Kossyam. Ces deux faits, disons-le rocambolesques, concernent d'une part une affaire de meurtre dans la brousse du village de Sougoudougou et qui avait suscité la colère des habitants de Zorgho, et d'autre part une affaire de « faux or » menée par une bande d'escrocs dans six grandes villes du pays.


Un Assassinat précédé d'un viol


L'on se souvient du jour où la population s'était rendue à la gendarmerie de Zorgho le mardi 16 décembre dernier pour se faire justice exigeant que les forces de sécurité lui remettent le présumé coupable de l'assassinat de Sissao Safieta, commerçante de céréales. Décédée au CMA de Zorgho le dimanche 14 décembre 2014 suite à une agression sexuelle et des coups de poignards reçus, la victime affirma un peu plutôt à des témoins qui l'avaient trouvée que son agresseur était originaire de Sougoudougou. Alertée, la brigade de gendarmerie oriente ses recherches dans cette localité et arrête 48 heures plus tard le Sieur Kaboré Ablassé, chasseur de son état. Si au départ, le présumé coupable réfute les faits qui lui sont reprochés, ce ne fut pas le cas après l'analyse du poignard maculé de sang humain retrouvé chez lui. En effet, après son forfait au cours duquel il déposséda la victime de ses vêtements, de son téléphone et de la somme de 28 000 F CCFA, le malfrat âgé de 36 ans (ndlr : son physique trahit son âge) se rend à Bittou où il offre en présent le portable à l'épouse de son cousin. Outre cette affaire, Kaboré Ablassé est dans un véritable pétrin, car accusé par des victimes pour viol et agression.


Une escroquerie bien ficelée


Le scénario était digne d'un film hollywoodien jusqu'à ce que les acteurs soient définitivement mis aux arrêts par la brigade ville de gendarmerie de Kossyam le samedi 27 décembre 2014. N'eut été la clairvoyance du Sieur Kaba Diaraty Jean déclarant en Douane, Dawéga Issa et sa bande seraient actuellement en train de rire sous cape et de s'enrichir dans le dos de leurs victimes crédules. Et l'une d'entre elles, fonctionnaire à la retraite, a perdu plus de 2 millions dans cette affaire de « faux or » qui en réalité n'était que du bronze. Le mode opératoire des malfrats, qui semble simple mais ingénieux, revenait d'abord à entrer en contact avec la victime, à créer un sentiment de familiarité, donc de confiance et à l'arnaquer de la plus belle manière. Dans l'affaire, dans laquelle Kaba Diaraty est le citoyen-averti qui permit l'arrestation des bandits, Dawéga Issa est le maitre-d'œuvre, Nébié Justin, son émissaire qui détient le coffret contenant l'or ; tantôt Bazié Nébila Frédéric, tantôt Sankara Grégoire joue le rôle de l'acheteur « blanc » avec le pseudo-expert Ouédraogo Alidou qui atteste de la qualité de l'or que son patron le « blanc » veut acheter. C'est après une gymnastique peu commune que Monsieur Kaba se rend compte de la supercherie puisque l'acheteur blanc lui propose de trouver une somme comprise entre trois et cinq millions de francs CFA. Il joue néanmoins le jeu et décide de faire un retrait d'argent en banque en compagnie de Nébié Justin. Avant que ce dernier ne se rende compte du manège, il se trouvait sous bonne escorte entre les mains des forces de sécurité rejoint plus tard par le reste de la bande. En effet, ce sont dans les villes de Ouagadougou, Bobo-Dioulasso, Koudougou, Pouytenga, Ziniaré et Fada N'Gourma que les escrocs ont opéré et le butin amassé tout au long de leurs opérations s'élèvent à plus de 30 millions de francs CFA.


La prudence et la collaboration, règles d'or


En cette période des fêtes où les accidents sont monnaie-courantes dans nos villes, la gendarmerie nationale, par la voix du capitaine Guigani Modeste, appelle les populations à observer beaucoup plus de prudence en circulation à travers le respect des prescriptions du code de la route et surtout à plus de sobriété dans la consommation d'alcool. Quant au banditisme en pleine recrudescence, les forces de sécurités interpellent tout un chacun à « rester discret dans la manipulation des sommes d'argent, à garder à l'abri les sacs à main, emprunter dans la mesure du possible les voies éclairées… » Par ailleurs, elles ont remercié les populations pour leur collaboration dans la lutte contre le banditisme et les a appelées à redoubler de vigilance et à signaler tout cas suspect en composant les numéros verts 1010 ; 17 ; 80 00 11 45 ; 16.


BASSOLE Herman Frédéric (Stagiaire)

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