Transition politique au Burkina : la vision de la société
Parmi les composantes reçues par la mission des Chefs d'Etat de la CEDEAO, figure la société civile à qui, il a été demandé de proposer également trois (3) personnalités à même de diriger la transition. Pour cette entité, les valeurs d'« inclusivité », de « transparence » et de « partage pour le bien du Burkina Faso » constituent la « priorité des priorités ».
« La société civile a été invitée à exposer sa vision des évènements qui se sont passés au Burkina ces derniers jours et, en particulier, à donner sa vision de la période transitoire. Pour nous, par priorité, il nous faut mettre l'accent sur les valeurs ; les valeurs d'inclusivité, les valeurs de transparence et les valeurs de partage pour le bien du Burkina Faso. Le second point de concentration, c'est celui de l'architecture de la transition qui est un point prioritaire suivant celui des valeurs dans lequel il faudrait organiser de telle sorte que l'ensemble des composantes du peuple burkinabè puissent contribuer à cette transition afin qu'à l'issue de celle-ci, nous puissions dessiner le cadre juridique et institutionnel d'une démocratie achevée. Le 3ème élément de priorité est celui de la personnalité qui va être proposée pour diriger la transition que nous allons avoir », a expliqué Siaka Coulibaly, politologue, acteur de la société civile et président du Conseil d'administration du Centre de suivi et d'analyses citoyens des politiques publiques. C'est, certainement, sur la base de ces éléments que la société civile fera donc la proposition de sa liste de trois personnalités. Sur la durée de la transition, la société civile a proposé six (6) mois mais ne trouve pas d'inconvénient à la « contre-proposition » d'un (1) an ‘'faite'' par la communauté internationale.
La suite du processus …
« Le plus gros problème, c'était l'Armée. Mais elle accepte aujourd'hui la transition civile ; donc, le reste, c'est une question de concertations, de discussions à l'issue de laquelle, on va sortir avec des résultats. Nous allons proposer les noms de ceux qui peuvent faire la transition, qui peuvent diriger la transition, et dès lundi, on va commencer les discussions pour mettre en place l'architecture », s'est réjoui M. Coulibaly, ajoutant que les perspectives sont ouvertes pour tout le monde. « Nous sommes à 99% de boucler la feuille de route immédiate, qui est de mettre en place le dispositif de la transition et ça, on va le régler au plus tard la semaine prochaine », a-t-il indiqué. Au cas où chaque composante venait à proposer des noms qui soient différents de ceux des autres, il « sera » procédé à des auditions pour examiner les CV (Curriculum Vitae ». Pour la société civile, il « faut » un président civil, qui ne sera pas proche d'un des partis politiques en course pour les élections.
L'avenir de la démocratie et la question de l'« ancienne » majorité
De l'avis de Siaka Coulibaly, l'avenir présage une « démocratie vivace » où tout le monde pourra s'exprimer et où, en dernier ressort, c'est le peuple consulté par voie de démocratie ouverte, transparente, qui va désigner le Président. Pour M. Coulibaly, il ne sert à rien, pour les partis politiques, de créer des fractions aujourd'hui parce que le peuple sera consulté par vote. L'objectif étant que ceux qui vont diriger la transition soient en position d'équidistance par rapport aux forces partisanes pour ne pas laisser celles-ci influencer la transition et, partant, dessiner un futur qui leur est favorable.
En ce qui concerne l'« ancienne » majorité, Siaka Coulibaly pense qu'il faut la tenir hors de la transition pour plusieurs raisons. « Personnellement, j'étais favorable pour une transition qui fasse l'ouverture. Mais, l'avis général est de ne pas permettre à cette majorité ancienne de prendre part, eu égard aux rancœurs encore qui existent et qui pourraient ressurgir si ces personnalités sont présentes dans les discussions. A mon avis, il vaut mieux tenir ces personnalités à l'écart, pour la transition, dans le sens d'une transition apaisée, et qu'elle se prépare, peut-être, pour prendre part aux compétitions électorales », a analysé Siaka Coulibaly.
Oumar L. OUEDRAOGO
Lefaso.net
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