Le Balai citoyen sur la situation politique nationale : « Des intrus subsistent toujours au sein des organes de la transition »

Publié le samedi 29 novembre 2014


Le mouvement Balai citoyen a organisé une conférence de presse dans l'après-midi de ce 27 novembre pour donner sa lecture de la situation nationale et faire part de la situation interne du mouvement marqué par la suspension de son coordonnateur de Bobo, Alexandre Diakité.




S'il s'est réjoui de la démission du ministre contesté Adama Sagon, pour le mouvement, « des intrus subsistent toujours au sein des organes de la transition » et le Balai citoyen se réservera le droit de riposter si les textes ne sont pas respectés.

Dans l'enceinte du Centre national de presse Norbert Zongo où avait lieu la conférence, la coordination nationale du mouvement a d'abord invité la population à rendre un « hommage digne de leur sacrifice », à 7 des martyrs qui seront enterrés ce mardi 2 décembre au cimetière de Goughin. Le Balai citoyen qui a contribué à hauteur de 3 126 000 F CFA à la prise en charge des blessés de l'insurrection, cela après un premier geste de 150000, a tenu à remercier toutes les personnes qui ont contribué à la mobilisation de ressources en répondant favorablement à l'appel à solidarité qu'il avait lancé.


La situation nationale ayant été marquée par la mise en place effective des organes de la transition, le mouvement a exhorté toutes les composantes à « à se mettre rapidement à l'œuvre pour un retour rapide à une vie constitutionnelle normale dans le délai imparti ».


Si l'organisation d'élections crédibles et transparentes est l'une des préoccupations majeures, le mouvement relève 8 points qui selon lui, sont essentiels et sur lesquels, les organes de la transition devraient avoir un égard particulier. Il s'agit de faire la lumière sur les circonstances de la mort des manifestants des 30, 31, et 2 novembre ; de « l'engagement sans délai de procédures judiciaires contre l'ancien président Compaoré et ses dignitaires ; la poursuite et le jugement de tous crimes impunis et commis sous l'ère Compaoré ». Le mouvement juge aussi important l'audit de tous les grands projets d'investissement (mines, routes, barrages,…), des sociétés d'Etat… ; la réforme de la justice et du Conseil constitutionnel ; la réforme de l'armée nationale ; la réduction du train de vie de l'Etat ; et enfin, la moralisation de la vie publique et la lutte contre la corruption.

A titre d'exemple pour le dernier point, la coordination nationale du mouvement a demandé que les émoluments servis aux membres de la transition soient en mesure avec la « situation économique difficile que traverse le pays ».


« Des intrus subsistent toujours au sein des organes de la transition »


Se réjouissant de la démission du ministre contesté de la culture Adama Sagnon, le Balai citoyen affirme avoir fait le constat qu' « en dépit de la veille citoyenne, des intrus subsistent toujours au sein des organes de la transition en violation des principes édictés dans la charte de la transition ».


« Le Balai citoyen se réserve le droit de riposter contre ces manquements graves dans le respect des lois et règlements en vigueur » ont ajouté ses membres.

Ces intrus dont il est question, seraient des membres de bureaux de partis politiques, et qui siégeraient au Conseil national de transition au titre de représentants d'Organisations de la société civile. Pour l'heure, les membres qui affirment avoir déjà repéré plusieurs de ces « intrus », disent être toujours à la phase de collecte d'informations sur d'autres probables « intrus ». Passer à l'action serait l'autre phase en vue, « Il faut que les engagements pris dans la charte soient respectées ».


Pas de crise au sein du Balai citoyen


La situation interne du mouvement est marquée par la suspension de son coordonnateur de Bobo, Alexandre Diakité. Cette situation n'est pas révélatrice d'une crise selon la coordination. « Il s'agit d'une procédure disciplinaire » à l'encontre de Diakité Alexandre jusqu'alors, coordonnateur régional de la section Hauts Bassins du Balai citoyen.


Cette suspension serait intervenue suite à des violations répétées et flagrantes des principes du mouvement, notamment, la décision de ne pas prendre part aux organes délibérants de la transition.


Un démenti a également été porté par la Coordination nationale sur des rumeurs faisant état de leur présence au Togo pour soutenir des mouvements protestataires.

Chose « vraie et réelle », c'est le programme de ses activités de décembre que le mouvement a décliné. Il s'agit de l'organisation d'une « journée citoyens balayeurs » le vendredi 5 décembre à Bobo Dioulasso en collaboration avec Semfilms . Suivront ensuite la commémoration de l'assassinat du journaliste Norbert Zongo le 13 décembre et une journée d'hommage au président Thomas Sankara le 21 décembre, jour d'anniversaire de sa naissance.


Amélie GUE

LeFaso.net





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