Eradication de la pauvreté ?

Publié le vendredi 30 septembre 2016

Tout Africain panafricaniste, c’est-à-dire, portant le continent africain dans son for intérieur  dégagé de toute hypocrisie, doit être scandalisé en sillonnant certains pays de l’Afrique et la pauvreté qui y sévit de plein fouet. C’est ahurissant que l’immense majorité des populations de tout un continent continuent de partager dans la misère conviant à une certaine révolution purificatrice. Certaines voix s’élèvent en soulevant  la problématique de la pauvreté qui n’est à notre entendement terrestre autre que le manque poignant ou catastrophique de ressources nécessaires à l’existence humaine. Faut-il dire que lesdites ressources y font défaut ?

Une telle interrogation nous pousse à embrasser une des citations du Président Patrice Talon à travers sa récente intervention à la Tribune des Nations-Unies  faisant état de ce que « les pays d’Afrique devront bien évidement prendre leur part de responsabilités en courant davantage pour la stabilité politique et surtout pour la bonne gouvernance.» Voilà qui est bien dit. Nous plaçant dans son village, pouvons-nous avancer que le continent africain ne manque pas de ressources pouvant lui permettre de rendre toutes ses filles et tous ses fils heureux. On dirait une certaine malédiction que vit notre continent. Sinon, comment comprendre que des africains se donnent le vilain luxe- de s’accrocher au pouvoir depuis des décennies en repoussant l’alternance démocratique, gaspillant du coup lesdites ressources, c’est-à-dire financières, matérielles et humaines ? Quand des dirigeants sont à la merci du négativisme, comment peuvent-ils être responsables ? Autrement dit, comment peuvent-ils avoir envie d’aller voir loin par eux-mêmes comme le rappelait le feu président Léopold Sédar Senghor ? Que la plupart de nos dirigeants en complicité avec leurs entourages corrompus, cessent de se donner l’ambition de s’éterniser au pouvoir loin de celui divin. Qu’ils cessent aussi et en toute sincérité de s’intéresser qu’à tirer parti pour eux-mêmes et leurs suppôts, des ressources de leurs pays. Il faut de nos jours, approfondir la culture civique, scientifique, technologique pour notre continent. Car un continent qui ne fait que consommer la mentalité scientifique et technologique des autres, est-il quasiment à sa perdition.

Il importe de savoir que la culture civilisatrice n’est jamais acquise. Elle est plutôt évolutive. Il est à noter que la stabilité  politique peut entraîner de surcroît des inconvénients d’ordre économique et vice-versa. Parce que, nous vivons dans une certaine globalisation mondiale qui n’est pas sympathique  ou philanthrope. L’éducation ou l’instruction doit exiger qu’on forme des Africains à comprendre qu’il est malsain pour nous africains que l’argent prenne le dessus sur nos convictions constructives. Car, au fil des échecs des efforts nationaux et continentaux pour l’éradication de la pauvreté humaine ou terrestre, les stratégies de survie économique ont fini par l’emporter sur les vertus patriotiques pouvant se répercuter sur tout le continent africain. Et ce n’est pas qu’en transcendant les barrières intellectuelles, que nous pouvons être en possession d’une claire vision de notre continent. Nous devons cesser de regarder à travers nos positions idéologiques ou religieuses et de servir des réponses de courte vue aux besoins immédiats ou fondamentaux. En sachant que la grande majorité de nos dirigeants politiques, économiques et autres a seulement une formation en sciences sociales et humaines. Ils ne reconnaissent rien des sciences de la nature. La même chose vaut pour les intellectuels qui occupent le devant de la scène, les éditorialistes, les grands journalistes les conseillers politiques économiques et autres.

Dans le meilleur cas, leurs analyses sont raisonnables, parfois correctes .Mais les mêmes bases de leur sagesse sont fragmentaires et bancales, pour paraphraser Edward O. Wilson.

Il revient à nous africains de faires nôtres les vers ci-après de Omer Khayyan :

«  J’ai envoyé mon âme à travers l’invisible

 Pour épeler les lettres de cette Après-Vie :

Mon âme est revenue vers moi

Et m’a répondu : je suis moi-même le Ciel et l’Enfer. » Il nous est capital de savoir choisir entre la pauvreté et la richesse. Parce que, ce sont les têtes pensantes, els bras valides et le travail consciencieux ou responsable qui peuvent nous aider à éradiquer ladite pauvreté. En sachant en outre que les peux noires ne doivent pas être synonymes de mentalités noires.

Lazare Sotchoumè


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