Salaou Chaibou à propos du système LMD: « Nous vieillissons en étant sur le banc »
La Confédération estudiantine et scolaire de l’Afrique (CESA) a décidé de parler d’« une seule et unique voix » parce que les étudiants des différentes universités de la sous-région font face aux mêmes difficultés. Difficultés qui surviennent depuis l’avènement du système Licence-Master-Doctorat (LMD). Venus du Niger, du Bénin, du Togo, de la Côte d’ivoire, les secrétaires généraux des structures estudiantines ont animé une conférence de presse ce vendredi 29 avril 2016 pour dénoncer la « mauvaise » interprétation du LMD et qui empêche la mobilité des étudiants.
« La solution est dans les mains de nos gouvernants »
« On nous avait dit que dans le système LMD, on n’échoue pas. Chaque année, on monte, oubliant qu’on doit capitaliser les crédits. Et quand les camarades arrivent en troisième année, ils ont des lacunes derrière », déplore Salaou Chaibou, secrétaire général de l’Union des étudiants nigériens de l’université du Niger (UENUN).
Ces propos traduisent le désarroi auquel font face les étudiants depuis l’application du système LMD dans certaines universités africaines. Selon les conférenciers, les difficultés rencontrées par les universitaires sont bien connues des dirigeants, car disent-ils, gouverner, c’est prévoir. « Nos autorités ont la solution. C’est une question de volonté », déclare Salaou Chaibou.
Un point de vue que partage Kondo Komlavi, président du Mouvement pour l’épanouissement de l’Etudiant togolais (MEET). « La solution est dans les mains de nos gouvernants », dit-il. Tout comme Salaou Chaibou du Niger, Kondo Komlavi pense que tout n’est qu’un manque de volonté de la part de l’exécutif. « Et comme ils oublient, nous avons l’impérieux devoir de leur rappeler cela », lance-t-il à l’endroit de ses camardes.
La charrue avant les bœufs
Le président de l’UENUN dit avoir constaté que dans certaines universités de l’Afrique ont fait « ce que on appelle mettre la charrue avant les bœufs », faisant passer les étudiants qui étaient les premiers à s’inscrire dans cette réforme au rang de « simples cobayes ».
Ainsi, dit-il, « il aura fallu des années plus tard pour qu’on se rende compte, que véritablement la réforme qui a été prêchée comme étant une réforme salvatrice était véritablement un calvaire, un monstre entretenu de l’autre côté ».
« Nous vieillissons en étant sur le banc »
Pour que ne soit « bâclé » l’avenir de toute une génération, et prenant l’exemple de l’université de Ouagadougou, où, dit-il, « on ne sait pas dans quelle année académique on se trouve », toute chose qui pose selon lui un « véritable » problème, Bruno Yaméogo, secrétaire générale de la Fédération de estudiantine et scolaire pour l’intégrité au Burkina Faso (FESCIBF), préconise que tous s’unissent pour offrir aux étudiants de meilleures conditions d’études.
Les conférenciers estiment que le 21ème siècle a ses exigences scientifiques. Ces exigences recommandent que les « énormes » investissements que requiert le système LMD soient déployés. « Nous vieillissons en étant sur le banc sans pour autant être certainement utiles à notre continent », s’indigne Salaou Chaibou face aux défis de sa génération.
Oui KOETA
Burkina24
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