Entreprenariat agricole féminin : Une productrice « désabusée » appelle au secours
A travers cette correspondance parvenue à notre rédaction, Awa Bonkoungou, productrice maraîchère à Yako, dans la province du Passoré, lance un cri de cœur aux autorités par rapport à une situation désagréable qu'elle vit depuis 2012 en tant que productrice agricole. Pour cause, elle a cru en l'entreprenariat féminin en milieu rural encouragée par le gouvernement en son temps et s'est engagée dans un projet d'aménagement de périmètre maraicher au profit de quatre-vingt (80) femmes à en croire la plaignante.
En me référant aux efforts consentis par les plus hautes autorités de notre pays dans le cadre de l'entreprenariat agricole féminin, je m'en voudrais de ne pas vous exposer les faits qui sont, aujourd'hui un calvaire pour mon existence et une menace pour ma famille. Veuillez donc m'en excuser, sur tout que je vais devoir soumettre ma préoccupation à votre bienveillance. En effet, en tant que femme rurale, j'ai postulé et obtenu comme d'autres en février 2012 auprès de la coordination régionale du Programme d'Appui aux Filières Agro-Sylvo-Pastorales du Nord (PAFASP/N), le cofinancement d'un projet d'aménagement d'un périmètre maraicher au profit de quatre vingt (80) femmes à Yako dans la province du Passoré. Après une étude du site commanditée par le PAFASP/N et exécutée par le bureau d'étude SIEMDE Nicaise, ma signature a été imitée pour m'imposer l'Entreprise Technologie Service à Ouagadougou pour l'exécution des travaux de réalisation. J'ai tenté en son temps de m'opposer à la falsification de ma signature. Mais, face aux menaces de la coordination du programme, j'ai eu peur et j'ai laissé faire. Aujourd'hui, le projet rencontre d'énormes problèmes dans sa mise en œuvre. Saisi, le contrôle qui m'a également été imposé tout comme l'Entreprise, rejette la balle au bureau d'études. J'ai contracté un crédit de près de neuf cent mille (900.000) francs pour contribuer au financement du projet et vu le blocage actuel je me retrouve dans l'incapacité de respecter les échéances de remboursement. En plus des dommages estimés à environ quinze millions (15.000.000) de francs CFA, La stabilité de mon foyer est actuellement menacée à cause de ce crédit. Pourchassée par les agents de l'institution de micro finance, je n'ai plus le temps de rester à la maison et m'occuper de mes enfants. C'est pour cette raison, Monsieur le Directeur de publication, que je viens très respectueusement par la présente, solliciter votre aide en vue de porter à la connaissance de l'opinion publique mon problème qui dure depuis deux ans et dont certaines femmes en sont aussi probablement victimes.
Ne pouvant pas tout relater dans cette lettre, je souhaiterais recevoir, dans la mesure du possible, un reporter de votre journal, pour constater de visu les faits brièvement relatés. En dépit de la volonté affichée des nouvelles autorités à la cause de la femme rurale, il y a des agents de terrain dont l'action ne milite point en faveur de celle-ci.
Mon intention n'est nullement de dénoncer une personne mais surtout de porter à la connaissance des nouvelles autorités du Burkina Faso et de l'opinion publique, des éléments factuels qui, s'ils ne sont pas vite corrigés, contribueraient à créer un hiatus entre le discours et la réalité sur le développement rural dans notre très cher pays au moment où les bailleurs de fonds ont opter pour la prolongation du financement du Programme d'Appui aux Filières Agro-Sylvo-Pastorales (PAFASP).
Madame Awa BONKOUNGOU
Productrice agricole à Yako,
Province du Passoré,
S/C Tel : (00226) 70 23 97 67
NB : En fichiers joints quelques documents que j'ai pu récupérer avec le répondant de la productrice pour m'assurer de l'authenticité de l'écrit.
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