Engrais au Burkina : La CONACE installée pour veiller au grain
Dans l’optique de trouver solution à la triple équation de disponibilité, d’accessibilité et de qualité des engrais au profit des agriculteurs burkinabè, il a été décidé de la création de la Commission nationale de contrôle des engrais (CONACE) par décret présidentiel le 23 juin 2011. Mais c’est finalement ce jour 28 octobre 2016 que l’équipe de contrôle de 31 membres a été installée dans ses fonctions par le ministre de l’agriculture.
Avec l’installation des membres de la commission, le Burkina dispose à présent d’un organe chargé de faire appliquer la règlementation sur les engrais pour faire en sorte que le secteur rural qui « emploie 86% de la population et constituant ainsi la principale source de revenus de la majorité des citoyens » soit « mieux accompagné afin de relever les défis de la disponibilité, de l’accessibilité et de la qualité des engrais ».
Ils sont 31 membres commis pour améliorer la production agricole tributaire de conditions agro climatiques le plus souvent défavorables et basée sur les cultures pluviales soumises à la pauvreté « naturelle » des sols et à une « faible » utilisation des intrants dont les engrais. « Les diagnostics réalisés ont relevé que la faiblesse des rendements agricoles quelle que soit la spéculation est en grande partie due à de faibles doses d’application des engrais », a dit le ministre de l’agriculture Jacob Ouédraogo. Conséquence, à part le maïs et le riz, « les rendements dépassent rarement une tonne par hectare ».
Tout axer sur le contrôle avant la distribution
« Beaucoup de producteurs se plaignent de cette qualité. On en prend un peu dans certaines régions et ce n’est pas la qualité. Ça n’a aucun effet sur le sol. Au contraire, ça détruit », a déclaré le ministre de l’agriculture. Et pour éviter une dégradation continue des sols et des dépenses inutiles aux paysans, l’Institut international de fertilité des sols (IFDC) par l’entremise de l’Alliance pour la révolution verte en Afrique (AGRA) offre du matériel d’analyse à la CONACE pour contrôler et s’assurer par la même occasion que « tout ce qui entre au Burkina ne soit pas utilisé avant d’être contrôlé ».
Et « si c’est de la mauvaise qualité, on rejette », a dit le ministre. Et Emmanuel Kodjo Alognikou, spécialiste en politique des engrais à l’FDC de dire que « l’existence d’un laboratoire est au cœur du contrôle de qualité de ces engrais ». Les échantillons qui seront prélevés par les équipes de la CONACE tout au long de la chaîne de distribution pour les envoyer au labo pour analyse ont aussi un rôle « très important ».
Le ministre dit compter sur les représentants des consommateurs au sein de la commission pour jouer à fond leur rôle « afin que le public et le privé s’associent pour barrer la route à ces mauvaises qualités qui rentrent dans notre pays ». Il a enfin émis le vœu que la commission soit « efficace » et promet qu’elle aura tous les outils « nécessaires » pour faire son travail.
Oui KOETA
Burkina24
via L'Actualité du Burkina Faso 24h/24 http://ift.tt/2eDX37b