Affaire Dangnivo : Les embarrassantes déclarations de Cossi Alofa (Plusieurs autorités militaires plongées)
La vérité finira-t-elle par triompher un jour dans l’affaire Dangnivo, du nom du cadre du ministère des finances porté disparu (selon certaines sources) ou assassiné (selon d’autres sources) courant 2010 ? Beaucoup de Béninois se posent cette question, surtout après avoir suivi la 2è journée du procès spécial ouvert par la Cour d’appel de Cotonou pour vider ce dossier.
Ouvert le 3 novembre 2015, sirènes hurlantes, le dossier n’a malheureusement connu aucune avancée significative hier mardi 10 novembre 2015. Seules motifs de satisfaction pour plusieurs Béninois qui se sont rendus au Palais de justice de Cotonou, les croustillantes et très embarrassantes déclarations de Cossi Codjo Alofa, présumé assassin de Dangnivo Urbain et de son compère Donatien Amoussou. A la barre, il a tout nié. Il a déclaré même ne pas connaitre Pierre Urbain Dangnivo dont on tente de lui imputer l’assassinat.
« Si tu n’endosses pas la responsabilité du crime contre 25.000.000F Cfa, je vais te ligoter et te jeter dans la mer. Je te ferai ainsi ce que je n’ai pas pu faire à Hamani Tidjani. Il ne me reste que deux ans pour aller à la retraite ». Ce sont là les propos de l’ancien commissaire de la ville de Porto-Novo, Prince Alédji relaté par Alofa à la barre. Ce n’est pas fini. Le présumé Assassin de Dangnivo a poursuivi avec ce que lui ont dit le Général Cocou Sèmègan, Directeur général de la gendarmerie nationale à l’époque des faits et le Ministre Grégoire Akoffodji, ex-Garde des sceaux. « Je suis le patron de tous les gendarmes, si tu endosses la responsabilité du crime, les gendarmes ne te feront rien en prison »… « Je suis le ministre de la justice. Si tu endosses la responsabilité du crime, je te ferai libérer après trois mois de prison et tu auras tes 25.000.000F Cfa », a déclaré à la barre Alofa qui reprenait ainsi les propos du Général Sèmègan et du ministre Akoffodji. A la barre, Cossi Alofa a aussi déclaré qu’il n’a jamais tué, mais qu’il est spécialisé dans le vol des motos. Sur son évasion de la prison de haute sécurité de Missérété, Alofa a révélé à la barre que ce n’était qu’une mise en scène. Selon ses propos à la barre, il aurait été subtilement sorti de cette prison et conduit à la frontière bénino-togolaise où une somme de 50.000 F Cfa lui aurait remise comme argent de poche avec pour instruction de ne plus jamais remettre les pieds au Bénin. A la barre, Alofa a aussi dit comment il a été plusieurs fois sorti de prison et écouté aux renseignements généraux. Après les déballages d’Alofa et de son compère, l’audience a été suspendue. Elle reprend aujourd’hui à 8 heures.
On peut ne pas croire en ce que le présumé assassin de Dangnivo et son compère ont déclaré à cette étape du procès. Mais lorsqu’on se réfère au passage en force opéré à l’époque par le gouvernement à travers les différentes initiatives prises, il y a de quoi à avoir des appréhensions. L’âme de Dangnivo crie bien vengeance !
Affissou Anonrin
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