Transition en difficulté : Des partis politiques de l'ex-CFOP appellent à la disponibilité pour l'exécution de mots d'ordre
Réunis à Ouagadougou, les leaders de 19 partis politiques membres de l'ex-CFOP (Chef de file de l'opposition politique) ont non seulement réaffirmé leur « attachement au fonctionnement harmonieux » des organes de la transition, mais aussi appelé tous les patriotes à « rester vigilants et mobilisés à tout instant pour exécuter promptement tout mot d'ordre qui sera lancé très prochainement ». C'était le jeudi 5 février 2015, au lendemain d'un mouvement d'humeur du Régiment de sécurité présidentielle (RSP) ; mouvement qui a empêché la tenue de l'hebdomadaire Conseil des ministres.
De la « déclaration solennelle » issue de cette rencontre, il ressort qu'au regard « des développements récents de la situation nationale dont les conséquences troublent le fonctionnement normal des organes de la transition et pourraient compromettre » le bon déroulement de ladite transition ainsi que l'atteinte des objectifs qui lui ont été assignés, les partis politiques représentés réaffirment leur « attachement au fonctionnement harmonieux de ces organes ». En clair, ils réaffirment leur « soutien aux autorités de la transition », et demandent « à toutes les parties prenantes de s'investir individuellement et collectivement afin de faire aboutir les objectifs de la transition dans les délais impartis, et de contrer toute tentative de restauration de système anti-démocratique ».
Dans ce sens, les partis politiques signataires de cette déclaration requièrent le respect scrupuleux par tous les acteurs impliqués dans la conduite de la transition, « des dispositions de la Charte de la transition et de la Constitution ». Déjà, ils demandent à leurs « militantes, militants, sympathisants, à tous les patriotes et démocrates de notre pays de rester vigilants et mobilisés à tout instant pour exécuter promptement tout mot d'ordre qui sera lancé très prochainement ».
Présent à cette rencontre, le président de l'Union pour le progrès et le changement (UPC), Zéphirin Diabré, a laissé entendre qu'il « n'est pas acceptable que des événements touchant une partie de ceux qui étaient parties prenantes de la Charte, puissent gêner le fonctionnement de cette transition ». Et répondant à une question relative à la dissolution – de plus en plus exigée dans l'opinion – du RSP, M. Diabré a précisé qu'on a plutôt « besoin d'une démocratie où le président du Faso n'a pas à sa disposition, un instrument spécifique de l'armée ».
Aider la transition, doit être un devoir pour tout Burkinabè
Pour sa part, après avoir relevé que « les choses, telles qu'elles se passent actuellement, sont inacceptables parce qu'il n'appartient pas à une fraction du peuple de faire en sorte que la transition soit remise en cause », Roch Marc Christian Kaboré, le président du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP), a indiqué penser qu'il faut, relativement au RSP, « garder un certain réalisme ». Pour lui en effet, s'il est vrai qu'il « faut mener un combat ferme » pour sortir de la situation actuelle, penser aussi que « le RSP peut être dissout par un décret, c'est erreur ». Selon lui, « transformer le RSP en une autre force qui ne soit pas une force de sécurisation du président du Faso, c'est bien possible ». Et de préciser, « il faut plutôt faire en sorte que le RSP qui est un corps d'élite, puisse jouer un autre rôle ».
En tout état de cause, « il appartient, selon Ablassé Ouédraogo, président de ‘'Le Faso Autrement'', aux Burkinabè qui se sont soulevés en fin octobre 2014, de savoir ce qu'ils veulent ». Car, précise-t-il, « Aider la transition à se terminer dans de meilleures conditions, doit être un devoir pour tout Burkinabè ».
Cette rencontre de leaders politiques a également enregistré – du moins à ce son début – la présence de représentants d'Organisations de la société civile (OSC) avec à leur tête Me Guy Hervé Kam du mouvement ‘'Le Balai citoyen''. A leur sortie peu après le début des échanges, Me Kam et ses camarades disent être venus livrer la position d'une coordination d'OSC, relativement aux « événements très graves qui se sont passés dans notre pays », et requérir la mise sur pied d'un mécanisme de synergie d'actions à l'effet de « veiller particulièrement pour la bonne marche de la transition ».
Fulbert Paré
Lefaso.net
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