Situation nationale : Des OSC demandent la dissolution du RSP et du CDP

Publié le vendredi 6 février 2015


Les membres des organisations de la société civile n'ont pas boudé le rendez-vous du rassemblement à la place de la révolution ce jeudi 5 février 2015. Dès 8heures, ils ont investi les lieux, haut-parleurs et banderoles en mains, pour sonner l'alarme sur la nécessité de dissoudre le régiment de sécurité présidentielle (RSP), mais aussi le Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP).




Si des membres de certaines organisations de la société civile sont convaincus d'une chose, c'est bien la responsabilité du CDP et du RSP dans les troubles qu'a connus et continue de connaitre le pays. D'où l'impérieuse requête de dissoudre ces deux entités pour préserver la paix au Burkina.


La mobilisation requise par les OSC n'a certes pas été à la hauteur des attentes, mais Hervé Ouattara précise qu'il s'agit d'une alerte en attendant que les choses soient bien clarifiées. Tout compte fait, la revendication reste la même. « Nous sommes en train de mettre en place une stratégie pour mobiliser les citoyens à sortir massivement pour marquer leur désaccord à ce qui se passe actuellement », clame le président du Collectif anti-référendum.


Pour Aristide Ouédraogo, président national de l'association « Je m'engage pour ma patrie (JEP) », l'annulation du conseil des ministres par le régiment de sécurité présidentielle est très dangereuse. Avant d'ajouter, « nous avons senti comme une douche froide et toute analyse profonde faite, c'est la sécurité des populations qui est aujourd'hui remise en cause ». Il estime que des civils désarmés ne peuvent tenir tête aux militaires. Et même s'ils l'étaient, le président national de l'association, pense que la guerre n'a jamais été une meilleure solution. Une fois de plus, la mobilisation pacifique de ce jeudi avait pour objectif d'attirer l'attention des éléments du RSP. « Ils doivent savoir qu'ils sont d'abord des Burkinabè avant d'être militaires. Ils sont donc des citoyens comme tous les Burkinabè. Et quand on est citoyen, on a des droits et des devoirs envers la Nation. Pour ainsi dire qu'ils doivent aussi permettre à la Nation de pouvoir continuer sa croissance. Qu'ils laissent les populations vivre en paix », a poursuivi Dr. Aristide Ouédraogo.


De la nécessité de dissoudre le CDP et d'impliquer les autres partis politiques

A entendre certains manifestants, c'est le CDP qui est derrière les agissements des éléments du RSP. Une raison vite brandie par certains membres des OSC pour demander la suppression de l'ancien parti au pouvoir. Wesceslas Nabolé, de l'Alliance 21ème pour le progrès reste par ailleurs convaincu que tout ce qui arrive au Burkina est la faute du CDP. « C'est le peuple qui a voulu de Zida à la primature. Nous demandons au RSP de le laisser en paix afin qu'il poursuive sa mission jusqu'à la fin de la transition », lance-t-il avant d'ajouter que ce sont les anciens dignitaires du régime déchu qui jouent des coups bas pour déstabiliser le pays. Wesceslas Nabolé avertit, « Nous leur demandons de se ranger parce que si jamais nous apprenons qu'ils organisent un meeting ou une quelconque rencontre, nous allons prendre nos responsabilités. En clair, nous ne voulons plus du CDP, nous ne voulons plus de Gilbert Diendéré ».


Le président national du JEP qui dit ne pas vouloir accuser sans preuve, fait cependant la même analyse de l'implication des anciens dignitaires qui sonnent la mobilisation depuis un certain temps. Pourtant, poursuit-il, ils doivent savoir raison garder et avoir un minimum de décence dans la vie. « Lorsqu'un clan a dirigé la nation pendant 27 ans, qu'est-ce qu'il peut proposer encore de nouveau ? », se demande-t-il. Même si le CDP peut toujours exister pour continuer à jouer son rôle dans l'arène politique, des membres des OSC estiment que les militants doivent avoir un minimum de recule, et se remettre en cause.


Pour l'heure, Zida doit rester Premier ministre de la transition. Et Hervé Ouattara d'exhorter l'implication des partis politiques dans la lutte, dans la mesure où c'est un problème qui concerne tous les Burkinabè et qu'il n'est pas question de disperser les énergies. Pour le président du CAR, même si d'aucuns estiment qu'il s'agit d'un problème entre militaires, cela aura des conséquences sur les civils. « Nous n'allons pas accepter que la situation tourne à une guerre. La situation du RSP ne doit pas se poser aujourd'hui, peu importe le fond. Aussi, nous ne pouvons pas comprendre qu'une partie du RSP puisse en vouloir au premier choisi par consensus », Hervé Ouattara.


Ce dernier ne croit pas que le déboulement du RSP puisse se faire en quelques jours étant entendu qu'il fonctionne depuis 27 ans. C'est pourquoi, il faut sérieusement réfléchir sur son cas afin d'éviter le pire au pays. D'ailleurs, lance Aristide Ouédraogo, il fallait mettre un certain nombre de ses personnalités hors d'état de nuire, ce qui n'a pas été fait. Il fallait, soutient-t-il, arrêter et traduire en justice des personnes comme ce fut le cas en Egypte. C'est tout le contraire que les OSC disent constater au Burkina avec les anciens dignitaires qui continuent de circuler librement en faisant même des transactions financières sans être inquiétés.


Bassératou KINDO

Lefaso.net





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