Journée Internationale pour l'élimination des violences à l'égard des femmes : Des chiffres alarmants !
Depuis quinze ans, la communauté internationale célèbre le 25 novembre de chaque année la journée internationale pour l'élimination des violences à l'égard des femmes. Très souvent qualifiées péjorativement de « sexe faible », nombreuses sont les femmes dans le monde qui sévissent toutes formes de violences : verbales, psychologiques, viol, excision, coups et blessures. Aujourd'hui encore les chiffres parlent d'eux même.
En décembre 1999, l'Assemblée générale des Nations Unies a proclamé le 25 novembre : "Journée internationale pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes", en hommage aux sœurs Mirabal qui ont été brutalement assassinées sur les ordres du dictateur et chef d'Etat dominicain, Rafael Trujillo. La 61ème Assemblée ordinaire des Nations Unis du 30 janvier 2007, définit l'expression « violences à l'égard des femmes » en ces termes : « S'entend de tous actes de violence sexiste causant ou pouvant causer à la femme un préjudice ou des souffrances physiques, sexuelles ou psychologiques, y compris la menace de tels actes, la contrainte et la privation arbitraire de liberté, que ce soit dans la vie publique ou dans la vie privée. »
2014 : les chiffres interpellent une fois de plus
En passant en revue les données de l'Unicef, de l'ONU, de la Banque Mondiale et de l'OMS, le bilan est alarmant. Des violences que subissent les femmes toujours considérées esclaves dans certaines régions du globe. Il en ressort alors Selon l'OMS, une femme sur trois a déjà été victime de violences dans le monde. Près de 35% des femmes et filles sont exposées à une forme de violence physique et/ou sexuelle au cours de leur vie. Dans certains pays comme l'Ouganda ou les Samoa, ce sont près de sept femmes sur dix qui ont été victimes d'abus, d'après l'ONU Femmes.
40% des cas de violences conjugales débutent lors de la première grossesse. Cela serait dû au fait que lorsque la femme est enceinte le conjoint violent se sent délaisser, oublier. Il trouve alors compassion en brutalisant sa conjointe pour marquer sa présence. Cela conduit très souvent même à la mort.
7% des femmes seront victimes d'un viol au cours de leur vie. Ce chiffre explique l'insécurité récurrente des femmes. (On se rappelle du viol collectif commis dans un bus en Inde en 2013). 86% des viols ou tentatives sont perpétrés par des proches (conjoint ou membre de la famille)
720 millions de filles victimes de mariages précoces
Près de 130 millions de femmes ont subi des mutilations génitales. Plus de 90% des femmes ont été mutilées en Egypte (soit 27,2 millions), à Djibouti, en Guinée (96%) et en Somalie (98%).
Burkina Faso : le poids culturel demeure un véritable frein
Au pays des hommes intègres, les violences à l'égard des femmes sont considérées souvent comme normales. L'on entend souvent certains se défendre « les femmes aiment ça. Il faut de temps en temps la corriger pour l'amener à la raison. » Ou encore « Même si elle est souffrante c'est à la femme de faire les travaux ménager. C'est l'homme qui porte la culotte. La société n'admettra jamais qu'un homme le fasse ». Ces propos machistes se traduisent en actes aujourd'hui et même pire. Certains comportement phallocrate sont entrés dans les mœurs rendant difficile l'élimination des violences à l'égard des femmes. Le rapport sur l'étude de base du Programme conjoint « violences à l'égard des femmes au Burkina Faso » fait cas de l'ampleur au Burkina Faso « Au Burkina Faso, les chercheurs sont parvenus à faire observer la présence réelle et l'étendue très importante de la violence conjugale. Par ailleurs, l'étude mentionne l'existence très répandue du harcèlement sexuel en milieu de travail et la persistance des préjugés et des comportements discriminatoires et irrespectueux envers les femmes est également constatée. Cela peut s'expliquer par le fait qu'un enquêté sur trois ne trouvait pas le viol conjugal et les mutilations génitales comme des violences faites aux femmes. » Cette conclusion devrait une fois de plus interpeller chacun d'entre nous et tous les acteurs de la lutte (ONG, association). Il faut ajouter aussi que le silence des femmes victimes de violences peut conduire à la fémicide. En effet la majorité de ces femmes préfèrent ruminer leur peines, leur souffrance et d'autres refusent catégoriquement de dénoncer aux forces de l'ordre leurs agresseurs par peur ou prise d'un sentiment de culpabilité inculqué par le conjoint violent.
Il n'y a aucune raison qui pourrait justifier ces actes de violences à l'égard des femmes. Dans ce combat commun pour rétablir la dignité physique et morale de la Femme, tous les acteurs sont indispensables : les hommes et les femmes de tous âges, les médias, les institutions gouvernementales et internationales, les leaders religieux et coutumiers, les ONG et associations. « Simple, forte, aimant l'art et l'idéal, brave et libre aussi, la femme de demain ne voudra ni dominer, ni être dominée. » dixit Louise Michel, institutrice anarchiste française.
Balguissa Sawadogo
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