Affaire Dieguimdé et cie : Démission et recadrage pour le bien de la transition
L'affaire Dieguimdé puisque c'est ainsi qu'il faut désormais l'appeler, nécessite quelques réflexions au sujet d'une transition qui perd de plus en plus en crédibilité. Surtout dans le choix des personnes.
Que reste-t-il encore à présent au Président Kafando et à son Premier ministre, le lieutenant-colonel Zida après la si piètre et si pitoyable sortie médiatique de monsieur Moumouni Dieguemdé que de se débarrasser purement et simplement de ce collaborateur gênant.
Il est sans doute vrai qu'après le feuilleton Adama Sagnon, ça fera beaucoup en si peu de temps. Surtout si on ajoute à cela le dossier les Directeurs généraux et autres personnalités contestées puis remerciées ou en voie de l'être.
Cependant conserver ce ministre après ce que l'on entendu de sa part, risquerait d'être encore plus grave dans le contexte actuel.
D'ailleurs la logique aurait voulu qu'il sorte du gouvernement pour ensuite se défendre. Et alors si et seulement si son mémoire en défense était convaincant il pouvait réintégrer le gouvernement comme cela se fait ailleurs. Mais enfin…
Explications peu convaincantes
Ce qui est sûr, les explications fournies à la presse ne peuvent que renforcer l'opinion nationale que l'article 15 de Charte de la transition a été violé. Par conséquent il serait de bon ton d'accepter courageusement de libérer le ministre concerné. En permettant que quelqu'un d'autre occupe le fauteuil ministériel en question. Du reste son maintien, en plus de ne pas convenir à la situation actuelle contredirait sérieusement les engagements pis devant les Burkinabè. Mieux encore cela reviendrait à justifier l'injustifiable. A savoir qu'il n'y aurait personne d'autre de compétent pour conduire à bien es responsabilités dont il a/ ou avait la charge.
Face aux travailleurs de son département qui ont bel et bien le droit de contester sa nomination contrairement à ce l'on entend dire à ce sujet au motif que la transition ne serait plus que de quelques mois seulement, MD n'a pu apporter un éclaircissement sérieux et crédible à ses contradicteurs. Par conséquent, et pour le bien de transition, monsieur Dieguimdé gagnerait à rendre le tablier. Cela le grandirait.
La nomination d'Abdoulaye SOMA
Du reste cette affaire Dieguemdé repose encore une fois la problématique du choix des bonnes personnes aux bonnes places dans cette transition.
Les burkinabè auraient-ils chassé Blaise Compaoré et sa clique de prédateurs affamés de pouvoir à vie pour ensuite céder la place à des de ‘'retourneurs'' des vestes et à des équilibristes de tout crin comme on peut le constater actuellement ? Assurément non.
Et pourtant la nomination récente d'Abdoulaye Soma comme Conseiller spécial du Premier ministre rentre également dans cette logique. Sinon comment comprendre qu'une personne qui a ouvertement soutenu sous nos yeux le projet de révision de l'article 37 de la constitution pour ensuite et sentant le vent tourner, a entonné une autre chanson puisse aujourd'hui se présenter comme étant du côté de la légalité constitutionnelle ? Assurément c'est indécent et mal à propos.
Aussi les actuelles des autorités de la transitions ne doivent-elles ne pas considérer le silence actuel des populations comme l'occasion de faire tout et n'importe quoi. En particulier de s'entourer de ses petits copains comme on le constate déjà dans les nominations qui suivent les conseils de ministre. Les mêmes causes peuvent produire les mêmes effets…
Du reste l'état de grâce est entrain de prendre rapidement fin. Et bientôt le ministère de la parole devra céder la place à celui des actes concrets et tangibles. Un homme prévenu en vaut des milliers.
Juvénal SOME
Journaliste-Collaborateur de presse-Co-fondateur/Média-Conseil et Str@tégies
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72719250
via leFaso.net, l'actualité au Burkina Faso http://www.lefaso.net/spip.php?article62532