Dissolution des conseils municipaux et régionaux : Des Bobolais apprécient diversement
L'annonce de la dissolution des conseils municipaux et régionaux sur toute l'étendue du territoire burkinabè continuent de faire couler beaucoup de salive à Bobo-Dioulasso. Diversement appréciée, l'initiative de dissolution des conseils municipaux est à l'origine de chaude empoignade. Voici quelques réactions des habitants de Bobo, partagés entre « pro » et « anti » dissolution des conseils municipaux.
Kassoum Sanou, employé de commerce : « Il faut absolument de nouvelles têtes… »
Le régime a changé. Tout doit donc changer. Ce n'est pas une question d'exclure qui que ce soit, mais le peuple a besoin de voir de nouvelles têtes en qui il a confiance. Laisser les maires continuer leur mandat pourrait être vu comme une insulte à l'endroit du peuple qui s'est battu pour le changement. C'est pourquoi je salue cette décision qui doit être respectée par tous.
Moussa Ouattara, travailleur déflaté : « C'est une sage décision… »
Je pense que cette décision va en droite ligne avec les évènements qui se sont passés les 30 et 31 octobre derniers. Pour le cas spécifique de Bobo-Dioulasso, je ne pense pas que cette décision de dissoudre le conseil municipal puisse déplaire à la majorité de la population. La mesure est à la hauteur des attentes et j'approuve. L'administration étant une continuité on ne doit pas s'inquiéter ce soit un frein au développement. Bien au contraire ce serait dans l'action d'une bonne dynamique. Parce que comme l'a si bien souligné le président dans son discours, plus rien ne doit être comme avant. Il faudra que tout le monde s'engage à travailler pour ce pays. En moins de deux semaines, nous avons vu certaines décisions fortes. Et c'est ce que veut le peuple.
Djénéba Barro/Sanou, ménagère : « On pouvait quand même les laisser terminer leur mandat »
J'avoue que j'ai été surprise de voir cette décision qui met fin à la mission des maires en plein mandat. J'aurai aimé qu'il leur donne ne serait-ce qu'une chance de terminer les actions de développement qu'ils ont entamées. Dissoudre les conseils municipaux freinera le développement des communes et des régions. Les maires ont été élus par le peuple et c'est le peuple qui devait décider, pas une minorité.
Marc Savadogo : « Il va tout casser pour faire disparaître le CDP »
C'est tout à fait normal. Ce sont des choses qu'on voit fréquemment après une chute violente du pouvoir. Vous allez-voir, Zida va tout dissoudre. Il va tout casser pour faire disparaître le CDP. J'avoue que je ne suis pas surpris par la dissolution des conseils municipaux et des conseils régionaux. Car, ces entités sont le socle du pouvoir déchu. En mettant fin aux mandats des maires, Zida a mis K.O le CDP. Maintenant, je ne sais pas si ces mesures sont pour le peuple ou pour Zida lui-même.
Yves Sangaré : « Ce n'était pas à lui de dissoudre les conseils municipaux »
Ce n'est ni plus ni moins qu'un règlement de compte et une mesure populiste. Vous allez voir, Zida va arrêter toutes les personnes que la rue décriait, avec ou sans preuve. Zida roule pour lui-même, malheureusement, le peuple est aveuglé et personne n'ose dire la vérité à Zida. Ce n'était pas à lui de dissoudre les conseils municipaux et les conseils régionaux. Qu'est qu'il (Zida) recherche à travers la dissolution des mairies ? Cela n'engage que moi, mais je me méfie de votre Zida là.
Amadou Traoré, particulier : « Je soutiens fermement cette décision de dissoudre les conseils municipaux du Burkina »
Je soutiens fermement cette décision de dissoudre les conseils municipaux du Burkina et particulièrement celui de Bobo-Dioulasso. Nous sommes, certes, des citoyens lambda, mais nous observons ce qui se passe autour de nous. Nous savons que l'administration des conseils municipaux n'est pas bien tenue. Il fut des moments où les lotissements des nouveaux quartiers ont causé beaucoup de remous entre les populations. La gestion des maires était souvent très personnalisée, tournée notamment à leur profit, si bien que des populations avaient brulé des engins à quatre roues dans le quartier. C'était une situation regrettable mais à juste raison. J'estime aussi que le Conseil municipal que gérait Salia Sanou n'en valait pas la peine. Qu'il soit donc là, ou pas, la situation était la même. Aucune action de développement. D'ailleurs Salia Sanou n'a pas été élu par les Bobolais.
Propos recueillis par
Ousséni BANCE et Bassératou KINDO
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