Recours du candidat Amado Traoré : Les regards tournés vers Mathias Tia
C’est Mathias Tia, le 1er vice-président de la Fédération burkinabè de football (FBF) qui est chargé de rendre publiques les décisions sur le recours du candidat Amado Traoré auprès de la commission d’appel et des litiges de la structure en charge de l’organisation du football burkinabè.
La fumée blanche n’est pas sortie du centre technique national qui sert également de siège de la Fédération burkinabè de football (FBF).
La commission d’appel et des litiges de la FBF a écouté le camp Amado Traoré qui a déposé un recours suite à l’annulation de sa candidature par la commission de validation le 14 octobre 2016. Cette décision a été motivée par le fait que la carte nationale d’identité de Amado Traoré avait expiré tandis que l’Union nationale des arbitres de football (UNAF) qu’l a mandaté ne serait pas un membre actif de la FBF.
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Après près de 4 heures d’audition et d’échanges le jeudi 3 novembre 2016, le camp de Amado Traoré est sortie confiant de la salle de conférence de la FBF. Pour Maître Christophe Birba du cabinet Mamadou Traoré, par ailleurs avocat de Amado Traoré, l’audience a été longue mais s’est déroulée comme il se devait. « La commission nous a posé le problème de la recevabilité du recours parce que nous avons attaqué la décision qui crée la commission que nous estimons illégale. La commission d’appel a voulu nous faire comprendre que nous avons un délai de huit jours à compter de la notification alors que dans ce cas d’espèce, il n’y a jamais eu de notification », a expliqué Christophe Birba qui insiste sur le fait que son camp est dans le délai.
Le 2ème point d’achoppement concernait l’Union nationale des arbitres de football (UNAF) qui ne serait plus membre actif de la FBF. Maître Christophe Birba a démontré que cette structure peut bien mandater un candidat. « Nous avons parfaitement expliqué que l’UNAF était bel et bien membre actif parce que c’est une qualité qu’elle avait depuis les anciens statuts, depuis 2007 qu’elle n’a jamais perdue. Nous avons expliqué à la commission d’appel que l’on ne perd pas la qualité de membre actif d’une association par simple modification des textes », assure Christophe Birba.
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Justement, ce 3ème point a fait l’objet d’interrogation par la commission d’appel et des litiges de la FBF. Celle-ci a demandé au camp Amado Traoré si l’article 7 des nouveaux statuts adoptés en 2017 n’excluait pas l’UNAF de son statut de membre actif.
Selon les explications de l’avocat de Amado Traoré, « tout le monde était unanime que l’article 7 des statuts était contraire au principe général de droit qui veut que les lois ne soient pas rétroactives. Alors que c’est une loi qui est intervenue en 2014 qui dit que l’UNAF n’a plus cette qualité alors qu’elle l’avait depuis 2007 », explique-t-il. Puis d’insister : «Et tout le monde était également unanime que cette disposition était contraire à l’article 2 du code civil qui dit que les lois ne disposent que pour l’avenir ». C’est pourquoi, Maître Birba a demandé à la commission d’écarter l’application de cette décision.
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Le camp de Amado Traoré a également déposé un deuxième recours pour demander l’annulation des candidatures de Sita Sangaré et Bertrand Traoré. A ce niveau, il s’agit des mandats de Moussa Rabo et de l’actuel vice-président de la FBF Mathias Dia, délivrés par le premier cité alors qu’il n’avait pas les compétences pour cela du point de vue de maître Birba. Concernant cette question, l’avocat de Amado Traoré relève que la décision ne relève pas de la commission d’appel et des litiges de la FBF mais plutôt du Tribunal de grande instance de Ouagadougou (TGI).
Pour le camp de Amado Traoré, « le tribunal de grande instance de Ouagadougou étant déjà saisi de ces questions. Nous avons produit la preuve de ce que cette juridiction est saisie et nous avons demandé à la commission d’appel de surseoir à l’examen du recours contre la candidature de Sita et Bertrand Kaboré en attendant que le tribunal de grande instance qui va siéger le 23 novembre puisse examiner la question, vider sa saisine pour que nous revenions à la FBF ».
Le juge Wenceslas Ilboudo a effectivement reconnu que le camp de Amado Traoré a demandé un sursis sur le dossier d’invalidation des candidatures de Amado Traoré. Toutefois, les décisions concernant les recours contre l’annulation de la candidature de Amado Traoré seront rendues publiques par Mathias Tia le 1er vice-président de la FBF également sur la liste de Sita Sangaré.
Le juge Wenceslas Ilboudo a reconnu que cette décision est en conformité avec l’article 112 des règlements généraux de la FBF. L’élection pour désigner le président de la FBF est prévue en principe le 10 novembre 2016 à Koudougou.
Boukari OUEDRAOGO
Burkina24
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