Recensement des préoccupations des syndicalistes sur le projet de loi de finances gestion 2017 : La Csa-Bénin dénonce l’instauration d’une taxe de 60000 f cfa

Publié le mercredi 2 novembre 2016

 Les audiences publiques des organisations ont démarré à l’Assemblée nationale. Le ballet est ouvert lundi dernier par les responsables des organisations syndicales accueillis par les députés de la commission à l’hémicycle en prélude à l’examen du projet de loi de finances, gestion 2017. Les syndicalistes dénoncent la taxe de 60 000f cfa sur les véhicules dès 2017.

Dans le cadre des audiences publiques en commission ouvertes à l’hémicycle en

prélude à l’examen proprement dit du projet de loi de finances, gestion 2017, les responsables des centrales syndicales et de la société civile ont été reçus. Ils ont exposé les réelles préoccupations desdifférentes couches des travailleurs qu’ils souhaitent voir traduire en actes concrets dans le budget de l’Etat, gestion 2017.  A la sortie, ils se sont confiés à la presse parlementaire. Dans sa déclaration

Anselme Amoussou, représentant de la Csa-Bénin fustige l’instauration d’une taxe de 60000 f cfa complémentaires imposables aux propriétaires des véhicules en fonction de leur gabarie.

«…Ce que nous pouvons retenir de satisfaisant, c’est que déjà, nous avons eu une bonne écoute des députés qui ont pris l’engagement de faire en sorte que nos préoccupations soient prises en compte par le gouvernement dans le cadre de l’étude du projet de budget, gestion 2017. Ils nous ont juste demandé quelques précisions, notamment, un document de synthèse de toutes nos préoccupations. A travers ce projet de budget, le gouvernement est resté dans une logique de refus de dialogue social. Nous avons apprécié cette pratique instaurée par la Commission budgétaire de l’Assemblée nationale qui consiste à écouter les syndicats des travailleurs avant l’étude et le vote du budget.

Nous n’avons pas été associés en amont à l’élaboration de ce projet de budget, ce qui fait qu’en ce qui concerne les mesures sociales, il n’y en a pas de fortes pour prendre en compte le taux de pauvreté grandissant dans notre pays. Avec l’arrivée du nouveau régime, il y a des mesures qui ont été prises et qui suppriment des avantages aux travailleurs (…) Nous avons évoqué la question du Régime d’assurance maladie universelle (Ramu). Le gouvernement, sans avoir fait une évaluation de l’application du Ramu, sans avoir fait appliquer la loi votée sur le Ramu, s’est plutôt vu obliger d’abroger cette loi. Les députés devraient interpeller le gouvernement sur cette question parce que le Ramu est un formidable outil de solidarité nationale qui prend en compte les plus pauvres. Nous n’avons pas vu des mesures phares pour la lutte contre la corruption. Au contraire, le gouvernement a fixé d’autres taxes comme cette nouvelle taxe qu’on appelle « taxe sur le transport routier » et qui doit être payée par tous les usagers de la route. Nous avons déjà sur les axes principaux de notre pays, des postes de péage et de pesage. Quelle est cette nouvelle taxe que l’oncrée et qui peut aller jusqu’à 60.000 Fcfa pour certains véhicules ? Nous avons déploré le fait.  Le gouvernement devrait revoir le fonctionnement du fonds routier pour mieux servir à l’entretien de nos routes… » a expliqué Anselme Amoussou, représentant de la Csa-Bénin.

 

Les responsables de la société civile se prononcent sur le budget

Martin Assogba, Président de l’OngAlcrer :  « Comme chaque année, l’Assemblée nationale nous envoie le projet de budget élaboré par le gouvernement pour l’année qui vient pour son étude. Nous recevons ceci que nous décortiquons et nous regardons de près les différentes rubriques. Nous ne faisons jamais ce travail seul. Nous le faisons en consortium entre Social Watch Bénin et l’OngAlcrer. Par rapport au projet de budget, gestion 2016, nos observations sont multiples et multiformes. Nous avons parlé aux

députés de la gestion transparente des affaires publiques dans notre pays. Nous avons la chance d’avoir aujourd’hui un nouveau régime et il faut que les choses se passent autrement. Nous avons aussi parlé des questions des audits qu’il faut impérativement publier. Nous voudrions que les audits remontent jusqu’en 2011. Nous avons suggéré que notre pays soit géré aujourd’hui mieux que par le passé. Par rapport au montant du budget, c’est la vision du gouvernement. Nous ne saurions leur dire de diminuer le montant du projet de budget déposé sur la table des députés. Mais une fois que ce budget sera voté, nous pensons qu’ils feront des pieds et des mains pour que ce qu’ils ont dit, soient réalisés. Il ne restera alors qu’à nous autres de suivre ce budget trimestre par trimestre pour revenir éventuellement à la charge. Nous attendons vivement les détails sur le budget parce que ce qui est inscrit dans le Programme d’actions du Gouvernement (PAG), c’est global. Le gouvernement a promis que d’ici quelques jours, nous aurons les détails. Nous allons faire le suivi de ces détails pour voir leurmise en œuvre »

Gustave Assah, président de Social Watch-Bénin : «C’est pour la première fois que nous avons un tel budget. A partir de l’appréciation de l’environnement national et régional, nous avons pensé à ce que ce budget peut avoir comme impact au niveau des populations (…) Nous avons exprimé des inquiétudes en ce qui concerne la formulation de ce budget, non pas sur les dépenses, mais sur les recettes parce que nous savons que depuis un certain nombre d’années, nous n’avons pas pu faire des recettes à la hauteur de ce qui est projeté pour 2017. Des discussions que nous avons eues avec les députés, nous avons compris que le tout ne suffit pas de faire des propositions sentimentalistes. Il faut faire des propositions beaucoup plus en amont ; c’est-à-dire mettre en place un dispositif qui soit en synergie avec le rôle des parlementaires et le rôle des Ministres sectoriels parce qu’effectivement, les députés n’élaborent pas le budget général de l’Etat. »

Propos recueillis par Tobi P Ahlonsou


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