Burkina : « Tout pouvoir « doit » être critiqué »

Publié le mercredi 2 novembre 2016

Dans cette déclaration, publiée sur son profil Facebook, le journaliste aux Editions « Le Reporter », donne son analyse, notamment sur la nécessité que le pouvoir en place fasse l’objet de critiques, qui, pour lui, sont des « conseils au quotidien ».

Je crois humblement que les militants du MPP contribuent à exacerber la tension sociale. Franchement ! En fait, tout pouvoir « doit » être critiqué, même si on nous fait savoir que ce sont des « critiques faciles ». Depuis leur arrivée, j’ai l’impression que le Burkina est née avec la Transition ou du reste c’est ce qu’ils veulent nous faire croire.

Non ! Le Burkina est bien plus vieux que la Transition. Ce n’est pas parce qu’on critique votre gestion que votre cible devient la Transition. Non ! Il faut sortir de ce « terrain de la critique facile ». Ça fait quoi si vous arrêtez ? Champions en polémiques, vous « fâchez » les gens sans vous rendre compte. Vous injectez régulièrement des polémiques inutiles au sein de l’opinion, des polémiques qui exacerbent les meurtrissures des cœurs déjà en lambeaux.

C’est vous le pouvoir et personne d’autre. Donc les critiques viendront toujours et j’ai déjà dit que ce sont des conseils gratuits au quotidien. Soit ! Personne dans ce pays, aucun Burkinabè ne peut se taper la poitrine dire qu’il n’a jamais porté atteinte à aucune règle, causé du tort à un autre Burkinabè. Je dis personne, surtout pas ceux qui, à un moment ou à un autre, ont eu une portion du pouvoir étatique !

Et mieux, personne ne va échapper au moment de rendre compte ; il en sera ainsi pour Blaise Compaoré et ses compagnons, Zida et ses compagnons et Roch et ses compagnons et tutti quanti. Vous ne pouvez pas empêcher l’opinion et la population de vous talonner de façon permanente. Cela n’est pas possible.

 Quand l’insurrection est survenue, c’est une somme de frustrations de la gestion du pouvoir d’Etat dont les dirigeants actuels du MPP ont été co-gestionnaires. Malheureusement ! Evidemment, je crois qu’en agissant de la sorte, c’est la preuve que ce qui vous importe c’est la Transition et sa gestion, Blaise et sa gestion. Mais Blaise et sa gestion c’est aussi certains d’entre vous. De quelle virginité prétend-on ici ? Non, si vous voulez améliorer le vivre ensemble, la pacifier en somme, il faudra jouer profil bas. Sinon c’est frustrant !

Je suis cette polémique autour de 12 milliards FCFA qu’aurait dépensés le CNT en 12 mois. Tout ce qu’on attend c’est que c’est 12 milliards FCFA soient justifiés si tant est que cet argent a été mal utilisé. Pas plus ! Mais, à force de se comporter en « lyncheur » de la Transition, vous mettez des bâtons dans vos propres roues.

Le peuple burkinabè aspire depuis le 30 octobre à un mieux-être et là-dessus, la seule conviction est que ce même peuple sera intraitable. Alors acceptez qu’il vous le réclame car le but de tout pouvoir (exécutif) est de satisfaire les besoins des populations.

12 milliards FCFA en 12 mois pour un CNT qui était à mettre à jour, je trouve d’ailleurs très dérisoire comme montant. Au passage, nous n’avons aucune idée de ce qu’a été la gestion des Assemblées nationales présidées par Yé Arsène Bongnessan, Traoré Maurice Mélégué, Kaboré Roch Marc Christian et Ouattara Soungalo ; et ce que sera la gestion de Salifou Diallo.

 Mais ça, l’histoire nous édifiera. L’arrogance et le manque d’humilité ne doivent pas être vos compagnons fidèles ! De grâce !

Aimé NABALOUM

Journaliste au bimensuel « Le Reporter »


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