Région du Sahel : Le Japon et l’UNICEF, « deux partenaires incontournables du Burkina »
L’Ambassadeur du Japon au Burkina, Masato Futaishi, et la Représentante résidente de l’UNICEF, Dr Anne Vincent, se sont rendus à Dori, capitale de la région du Sahel, le mardi 25 octobre 2016. Après avoir visité un centre de santé et un Groupe d’apprentissage et de suivi des pratiques optimales d’alimentation du nourrisson et du jeune enfant (en abrégé GASPA) dans le village de Selbo, les hôtes accompagnés notamment par le représentant du Ministère en charge de l’éducation (MENA) ont procédé à une cérémonie de dotation d’un véhicule, de 10 ordinateurs et la pose de la première pierre pour deux aires d’étude au Collège « Notre Dame Suudu Andal » du Sahel.
La Région du Sahel est l’une des régions les plus touchées par la malnutrition au Burkina Faso. La situation y est alarmante avec un taux de malnutrition aiguë globale de 11,7% (au-dessus du seuil d’alerte) et de malnutrition chronique de 43% (au-dessus du seuil d’urgence).
Dans la même veine, bien que le pays ait connu des progrès considérables dans le domaine de l’éducation sur le plan national, dans la région du Sahel, « il y a encore une grosse différence entre garçons et filles », a remarqué la Représentante résidente de l’UNICEF, Dr Anne Vincent.
Dans le domaine éducatif, grâce en particulier au soutien du Japon, d’un montant de 1,9 millions de dollars US, l’UNICEF a pu faire face à ses engagements dans le renforcement de la résilience des populations du Sahel face aux crises multiformes.
« L’appui de l’UNICEF vise à contribuer à l’accélération de la scolarisation et du maintien des filles à l’école », a expliqué Dr Anne Vincent. A travers ce projet d’assistance humanitaire financé par le Japon, 15.000 filles dans le Sahel ont été soutenues dans leur éducation au niveau primaire et post-primaire avec des kits scolaires en 2016 et 350 adolescentes ont également bénéficié de cet appui.
Toujours grâce à la confiance que le « Pays du soleil levant » a accordée à l’UNICEF pour la 4e année consécutive, la qualité de l’éducation s’est améliorée avec entre autres 878 enseignants formés, 10.000 kits de lampes solaires en cours de livraison, des kits de jardinage, de sport et de bibliothèques dans 50 écoles du Sahel. Aussi, plus de 1.093 enfants et adolescents hors écoles ont eu accès à l’éducation à travers les classes à passerelles, l’alphabétisation et des formations techniques spécifiques.
Dans le domaine de la santé-nutrition, 244.412 enfants de moins de 5 ans ont été touchés à travers un paquet d’activités comprenant la prise en charge de la malnutrition aigüe sévère, la vaccination, la supplémentation en vitamine A et le dépistage.
Egalement grâce à une plateforme multisectorielle de Groupes d’apprentissage et de suivi des pratiques optimales d’alimentation du nourrisson et du jeune enfant (GASPA) mise en œuvre dans 103 villages des districts sanitaires de Dori et de Sebba, l’étroite collaboration tripartite entre gouvernements du Burkina, du Japon et de l’UNICEF a permis d’améliorer significativement la santé-nutrition de la mère et de l’enfant dans le Sahel.
La Représentante résidente de l’UNICEF nouvellement installée, Dr Anne Vincent, pour une première visite à Dori, a bien voulu « observer le travail qui est fait en partenariat avec le gouvernement burkinabè particulièrement dans la région du Sahel, avec l’appui des bailleurs de fonds très importants que constitue le Japon mais aussi certaines ONG comme l’ONG Help ».
Ainsi, ces partenaires indéfectibles du Burkina comptent renverser la tendance plutôt négative dans le domaine de l’éducation et de la nutrition que notamment le Sahel connaît depuis plusieurs années. Ce 25 octobre 2016, ils se sont rendus dans le Sahel.
Ils ont pu visiter le CSPS de Selbo (Village du défunt Maire Hama Arba Diallo), un GASPA et procéder à une cérémonie de dotation d’un véhicule, de 10 ordinateurs et la pose de la première pierre pour deux aires d’étude au Collège « Notre Dame Suudu Andal ».
« Un enfant qui a des problèmes de développement ne pourra pas, sans être un enfant complètement handicapé, être un élève brillant tout à fait normalement », a fait savoir la Représentante résidente de l’UNICEF, Dr Anne Vincent.
Ce qui l’amène à ajouter qu’ « il est bien démontré par les spécialistes que si l’on arrive à éduquer la fille jusqu’au post-primaire voire secondaire, elle va pouvoir de par ses connaissances rompre ce cercle qui existe de génération à génération en ce qui concerne la malnutrition, le fait de ne pas aller à l’école, les problèmes de santé, etc. ».
L’Ambassadeur du Japon au Burkina, Masato Futaishi, dit être venu à Dori pour exprimer sa solidarité à l’endroit des femmes et enfants qui souffrent de malnutrition, de manque d’eau, du manque d’infrastructures sanitaires et scolaires. « Je suis venu aujourd’hui pour bien encourager et féliciter l’ensemble des acteurs impliqués dans la mise en œuvre de ce projet d’assistance humanitaire pour leur dévouement, pour leur professionnalisme », a-t-il expliqué.
Après la visite à Selbo, les hôtes ont célébré la pose de la première pierre pour la construction de deux aires d’étude au collège « Notre Dame Suudu Andal » du Sahel. « Le Japon a conviction que la première richesse d’un pays, c’est des Hommes bien formés. Dans ce cas, l’éducation occupe une place primordiale dans la formation. Comme on le dit souvent, l’éducation est la clé pour réduire la pauvreté, les inégalités. L’éducation est vraiment la clé du développement d’un pays », reconnaît-il.
A l’écouter, c’est la raison pour laquelle le Japon accorde une importance à l’éducation surtout la scolarisation des filles. Il s’est réjoui du « fruit concret » des relations tripartites entre le Japon, le Burkina et l’UNICEF et souhaite qu’à travers ce projet, les conditions de vie des populations notamment les enfants s’améliorent davantage. Le 25 octobre 2016 est un « grand jour pour la ville », selon le Maire de Dori, Ahmed Aziz Diallo qui note un impact très positif des actions de l’UNICEF avec l’appui inestimable du Japon.
Avant la pose de la première pierre pour la construction de deux aires d’étude, le collège « Notre Dame Suudu Andal » du Sahel a bénéficié d’un véhicule, 10 ordinateurs, 4 imprimantes et de 2 vidéoprojecteurs. Le ministère de l’éducation nationale était représenté par François Compaoré, Conseiller technique du MENA. Il a tenu à remercier les « deux partenaires incontournables du Burkina ». Aux 301 filles du collège, il leur a demandé en retour zéro grossesse non désirée, zéro abandon pour les sites aurifères, 100% de succès et zéro consommation de drogue et de cigarette.
Pour rappel, la nouvelle Représentante résidente de l’UNICEF au Burkina avait fait savoir, à l’issue d’une audience avec le Président du Faso le 11 octobre dernier, que l’éducation et la nutrition, en tant que deux grands piliers du développement, constituaient des priorités. « Il est absolument indispensable que nous nous battions contre la problématique de la malnutrition de façon à donner aux enfants toutes leurs chances de démarrer dans la vie avec un potentiel cérébral, intellectuel optimal », avait-elle déclaré.
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Noufou KINDO
Burkina 24
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