Médias publics : Le SYNATIC suspend sa grève de 96 heures
Après avoir rencontré le chef du gouvernement à 14h, le Syndical autonome des travailleurs de l’information et de la culture (SYNATIF) a décidé de suspendre le mot d’ordre de grève de 96 heures à compter de ce vendredi 28 octobre 2016 à minuit. L’annonce a été faite par Siriki Dramé, secrétaire général du syndicat en conférence de presse sur le lieu du piquet de grève devant la télévision nationale.
« Compte tenu du contexte national où il y a plusieurs événements d’importance nationale et pour montrer leur patriotisme, les travailleurs des médias publics et du SIG ont voulu suspendre ce mot d’ordre de grève pour participer à la commémoration de l’insurrection populaire, deuxième anniversaire, insurrection au cours de laquelle les médias ont payé un lourd tribut et ont contribué également à ce changement qualitatif », a expliqué Siriki Dramé, secrétaire général du syndicat. La décision a été prise selon lui « au regard du contexte national, après analyse et sur conseils et propositions de l’unité d’action syndicale ». Il n’y a pas que la commémoration de l’An II de l’insurrection qui a prévalu.
« Il y a aussi les événements comme le SIAO, le Tour du Faso qui se déroulent dans notre pays, les médias publics et l’ensemble des médias ont un grand rôle à jouer », a ajouté le secrétaire général. Mais, prévient-il, « ce n’est pas la fin de la lutte. Ce n’est qu’une suspension en attendant » que les engagements pris par le Premier responsable du gouvernement de trouver une solution dans les meilleurs délais soient tenus. Le cas échéant « à tout moment, cette fois-ci, ce sera une lutte déclenchée par le SYNATIC soutenue par l’ensemble du mouvement syndical et la coalition contre la vie chère », a déclaré Siriki Dramé. C’est en travailleurs « consciencieux » et empreints d’un « esprit citoyen » et « avec responsabilité » que les grévistes disent avoir observé ce mot d’ordre en faisant une concession.
Est-ce la déclaration du Président du Faso à l’ouverture de la 25ème édition du SIAO qui a prévalu à ce que le SYNATIC suspende la grève ? En effet, rapporte lefaso.net le Président du Faso a réagi sur la grève observée par les travailleurs des médias publics. « Je remercie les journalistes qui sont venus couvrir l’événement, même ceux qui ne sont pas venus. Il n’est pas normal que pour des événements qui ont un caractère national, nous ne puissions pas être là, quelle que soit la raison. La défense des intérêts de la patrie va au- delà des intérêts individuels », a-t-il dit.
Le secrétaire général du SYNATIC a répondu par la négative. « Nous n’étions pas à la cérémonie de lancement au SIAO. Nous ne savons pas ce qui a été dit là-bas. Mais, cela n’a pas influencé notre foi de montrer que nous sommes des patriotes, des citoyens soucieux de l’intérêt national », a-t-il dit.
Le secrétaire général de la CGT-B Bassolma Bazié a pris part à la conférence de presse du SYNATIC. Selon lui, la question de la suspension de la grève n’est pas un échec, une faiblesse mais tout simplement une forme de stratégie de lutte. « Quand on dit que le mouvement syndical doit être mature, sage, patriote, nous posons des actes pour mettre les autorités devant leurs responsabilités. C’est ce que le SYNATIC vient de faire », a-t-il indiqué.
Et quand « le gouvernement estime que le Président de la République doit se prononcer à partir de demain soir » a conclu le secrétaire général de la CGT-B, « il serait facile qu’on dise au peuple que les journalistes au niveau des médias d’Etat ont reculé, ont refusé à ce que le Président s’adresse à l’ensemble du peuple burkinabè. Nous n’allons pas leur donner cette occasion ».
Oui KOETA
Burkina24
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