Politiques agricole et portuaire de la ‘’Rupture’’ : Les Fcbe décryptent (Elles invitent le gouvernement à corriger le tir)
La formation politique Fcbe a tenu une conférence de presse le mercredi 17 août 2016, au Palais des congrès de Cotonou. Au menu, les militants ont eu des regards croisés sur les actions menées par le ‘’Nouveau Départ depuis sa prise de pouvoir. Après avoir décrié certains faits, ils souhaiteraient que la ‘’Rupture revoie sa machine de gouvernance. Plusieurs acteurs de l’alliance étaient présents dont Valentin Djènontin, Paul Hounkpè, Amos Elègbè, Gustave Sonon, Eugène Azatassou et bien d’autres.
La rencontre des Fcbe avec la presse hier, a pour visée d’inviter le gouvernement, après des appréciations de certains faits, à repenser sa politique de gouvernance. En effet, selon les militants Fcbe, il y a des actes qui pourraient conduire le Bénin à la « détérioration du climat socio-économique », si aucun pas n’a été mené auparavant. Dans sa déclaration, le Coordonnateur national des Fcbe, Eugène Azatassou souligne que la gouvernance actuelle repose sur la vision du président Talon qui implique peu de place pour l’amélioration des conditions de vie et de travail des populations. Cela traduit donc pour lui, par l’acharnement contre la vision qui a prévalu au Bénin de 2006 à 2016, l’investissement prioritairement dans des secteurs où l’Etat avait eu des conflits avec le secteur privé et la répression brutale sur les mouvements de protestation découlant de la gouvernance. Dans ses propos, Amos Elègbè a souligné que les militants Fcbe ne sont pas venus pour signifier que le président Patrice Talon a échoué durant les 4 mois de gouvernance, mais c’est une démarche de veille. « Nous sommes attentifs », ajoute-t-il. Dans ses explications aux questions relatives au Port autonome de Cotonou, le ministre Djènontin confie qu’il y a eu une régression par rapport aux activités portuaires. Pour lui, le port n’est plus attractif et provoquant une baisse des recettes. Parlant du transport et des infrastructures routières, Gustave Sonon a fait une rétrospection des actions menées depuis plusieurs années. Il confie avoir confiance aux nouvelles autorités et déclare que l’Etat est une continuité.
Joseph-Martin Hounkpè
Déclaration des Fcbe
Mesdames et messieurs les professionnels de la presse ;
Militantes et militants de l’Alliance Fcbe ;
Mesdames et messieurs ;
Nous voudrions, avant tout propos, souhaiter à toutes et à tous la bienvenue dans cette salle du Palais des Congrès pour prendre part à cet entretien de la coordination Nationale Fcbe avec la presse. Par ailleurs, il y a quelques jours, le peuple béninois a comméré le 56ème anniversaire de l’indépendance de notre pays. A cette occasion, nous devons avoir un souvenir pour toutes celles et tous ceux qui se sont battus pour rendre possible cette transformation qualitative au Dahomey d’alors. L’une des personnalités de cette époque, en occurrence le Président Emile Derlin Zinsou, vient de nous quitter. Nous lui rendons un hommage et demandons aux participants à la présente conférence de presse de se lever pour observer une minute de silence en sa mémoire.
Mesdames et messieurs,
Pour les militants et les militantes Fcbe, ce qui compte par-dessus tout, c’est le Bénin et son progrès continu aux plans économique et social. Pour avoir été proche du régime précédent pendant dix ans, nous savons que gouverner un pays n’est pas aisé. C’est pour cela que nous avons voulu laisser les nouveaux gouvernants choisis par le peuple, prendre leurs marques au lieu de les harceler dès le départ. Mais, des faits persistants montrent que, si on n’y prend pas garde, le Bénin pourrait être conduit à la détérioration du climat socio-économique et à la dictature toute chose qui est peu favorable au progrès. Nous devons tirer sur la sonnette d’alarme pour que le gouvernement actuel corrige le tir au plus vite.
Quelle vision a sous-tendu la politique mise en place dans notre pays depuis le 6 avril 2016 ? Pour la mettre en évidence avec netteté, nous voulons évoquer ici l’interview accordée par le Président Talon au journal le Monde. Il y affirmait, citation « …mais ce que je fais, c’est d’abord pour moi-même, je pense à tout le temps. Je sais que le ciel m’a donné quelque chose, j’ai un certain génie, je voudrais désormais que ce génie ne soit pas juste le mien mais qu’il serve mon pays », fin de citation.
Il en découle ainsi qu’en toute chose, il ne pense qu’à lui et toute autre considération ne vient qu’après. Voilà la philosophie de l’homme auquel est échue la destinée de notre Bénin. Toute la nouvelle gouvernance comme les faits l’attestent au quotidien repose sur cette vision qui implique peu de place pour l’amélioration des conditions de vie et de travail des populations et qui se traduit par :
1-L’acharnement contre la vision qui a prévalu dans notre pays de 2006 à 2016 et qui était plus portée sur l’intérêt général et la justice sociale avec certainement des imperfections qu’il faudra cerner et corriger dans la transparence et l’équité ;
2-L’investissement prioritairement dans les secteurs où l’Etat avait eu des conflits avec le secteur privé ;
3-La répression brutale sur les mouvements de protestation découlant de la gouvernance actuelle.
Mesdames et messieurs ;
Nous ne faisons plus d’illusion, l’orientation politique, économique et sociale du pouvoir du Nouveau départ est lourde de conséquences néfastes pour le pays et va appauvrir davantage nos populations et mettre en cause les libertés démocratiques chèrement acquises à la Conférence nationale des forces vives de février 1990. L’acharnement mis à réprimer le mouvement estudiantin que nous dénonçons vivement est, nous l’espérons le premier et le dernier acte du genre posé par le pouvoir dit de la Rupture. Nous ne saurons passer sous silence l’insécurité qui aujourd’hui a atteint la côte d’alerte. Presqu’au quotidien, malheureusement, les populations sont soumises à de fréquents braquages. Vivement que le Gouvernement de la Rupture en fasse une priorité nationale et que toutes les énergies soient mobilisées afin de trouver des solutions idoines à ce fléau.
C’est au vu de ce qui précède que l’Alliance Fcbe a jugé utile d’organiser la présente conférence de presse.
Vive l’Alliance Fcbe !
Vive la démocratie béninoise !
Vive le Bénin !
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