Fitheb migratoire de Dassa 2016 : Encore un pari pour Erick-Hector Hounkpê

Publié le mardi 30 août 2016

Le Fitheb migratoire Dassa 2016 a vécu  les vendredi 26 et samedi août 2016. Au menu de cet événement,  tenu dans la maison des jeunes Egbakoku, une kyrielle activités essentiellement culturelles riches en danses, chansons et en pièces de théâtre. Cette fête du Fitheb Xwexi déroulée à la satisfaction du public vient allonger la liste des réalisations à l’actif de l’équipe du Directeur du Fitheb Erick-Hector Hounkpê.

Deux jours de spectacles faits des pièces de théâtre, des danses traditionnelles, et des animations culturelles essentiellement faites des rythmes du pays Idaatcha et environs. La  messe du théâtre dite dans le cadre du Fitheb migratoire Dassa 2016 s’est ouverte par la danse Ogou. Cette danse des chasseurs. Au premier jour, le public a eu droit à un spectacle fait essentiellement de danses traditionnelles. Entre autres, la danse Goumbé donnée par le groupe MDS de Modeste Oga, Okpè Oluwa de Monique Djotan. Ces différents passages des groupes ont permis  aux populations de Dassa  de redécouvrir un pan du patrimoine immatériel du Bénin. Et comme c’est de la messe du théâtre, il s’agit, le groupe « Dfac » de Dassa, a tenu en haleine le public par une pièce de théâtre sur la maltraitance. En effet, la maltraitance de la belle-mère par les épouses de leur fils est un fléau qui ne fait que prendre d’ampleur à Dassa. Le constat fait par « Dfac » est qu’à Dassa et environ, les jeunes filles manquent de respect vis-à-vis de leur belle famille en l’occurrence de leur belle mère. Et comme, il est toujours bon d’utiliser des bons moments pour sensibiliser la population. Raison pour laquelle, la troupe « Dfac »  a saisi cette aubaine pour attirer l’attention du peuple Idaatcha sur le phénomène qui porte atteinte grave à l’éthique dans la zone.  Dans la pièce de trente minutes environ présentée par sept (07) acteurs, il est question d’une belle-mère qui pour les raisons de santé, a rejoint son fils  sur la demande de ce dernier. Une fois arrivée chez son fils Kaawi, elle se trouve confronter aux caprices de sa belle-fille.  « Mémé » bien qu’ étant malade  avant de manger doit forcément danser avant  de prendre le manger chez la femme de son fils Kaawi. De l’humour à la comédie, bien cuisiné, les acteurs  ont fait voyager les spectateurs dans un foyer où  une femme tient la tête à sa belle-mère et la maltraite comme bon lui semble. Les acteurs talentueux n’ont raté aucune occasion,  du début jusqu’à  la fin de la pièce.   Le message à la fin a été clair. Et chacun des spectateurs l’ont compris.  « Les jeunes filles, les jeunes dames ne doivent plus maltraiter leurs belles mères. Leurs belles mères sont aussi comme  leurs mamans. Elle doivent les  chérir comme leurs mères ». Le  samedi, le grand jour, le menu était plus riche. Après deux animations données par des groupes d’artistes, l’équipe coordonnatrice a offert au  public de Dassa, une création théâtrale sur scène de Humbert Boko dans « la Belle de Minuit Wax ». Une représentation qui a fait pleuvoir des tonnerres d’applaudissements  de la part du public.

 Les raisons du  Fitheb migratoire 

Pour le Directeur du Fitheb Erick-Hector Hounkpê, le Fitheb migratoire a été initié pour  trois raisons fondamentales. La première est communicationnelle. C’est continuer la campagne pour la visibilité du festival sur toute l’année. C’est important. Il faut sortir le Fitheb de l’ombre. Il faut faire en sorte qu’il soit vu pas seulement par des professionnels et des genres de grandes villes mais presque par tout le monde. Deuxième raison, c’est élargir la base du Fitheb pour commencer par préparer sa rentabilité économique. C’est-à-dire, en faisant que les populations s’approprient le festival. Pour lui, on vendra plus de tickets demain, parce qu’on aura préparé des gens à être des consommateurs non gratuits, mais qui payent ; on aura préparé des gens qui acceptent que quand on va au spectacle on paye. Mais si on ne va pas vers eux pour les sensibiliser, ils ne pourront pas sortir après pour aller vers les lieux de spectacle. Dessous l’idée de rentabilité économique, ça va aider la direction du Fitheb à installer les clubs des amis du Fitheb un peu partout et à faciliter la vente des tickets dans tous ces milieux pour que dès qu’il y a activités Fitheb, des gens y aillent parce qu’ils sont déjà comme fidèles. La troisième raison fondamentale,  d’après M. Hounkpê, c’est simplement faire en sorte qu’on ne vive pas le Fitheb quelques jours et que cela s’arrête. Cela démobilise les professionnels et n’aide pas à animer professionnellement le secteur théâtral. Les créations qu’on fait pour le Fitheb se jouent deux, trois, cinq fois pendant le Fitheb, et il n’y a plus de nouvelles dates. Ce n’est pas bien, il faut corriger et faire en sorte que sur  l’année, les créateurs aient des moments de représentation de leur spectacle.

Victorin Fassinou


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