Insécurité grandissante à Porto-Novo : Les bandits de grand chemin sont de retour
Circuler librement et en toute sécurité à Porto-Novo n’est plus gagné d’avance. Les bandits de grand chemin ont fait leur come-back. Ils frappent partout et à n’importe quel moment. Leurs victimes se comptent par dizaine par semaine.
De jour comme de nuit, ils braquent à tour de bras. Plus besoin pour eux de se cacher sous des cagoules. Ils opèrent à visage découvert avec une brutalité qui défie les normes. Ils n’y vont souvent pas les mains vides. C’est avec des machettes et surtout avec des armes à feu de fabrication artisanale et même moderne qu’ils règlent leurs comptes. En dehors du cambriolage des magasins et autres boutiques dans lequel ils excellent déjà, ces individus sans foi ni loi ont désormais choisi de s’en prendre physiquement aux paisibles populations de Porto-Novo à qui ils arrachent motos, bijoux, portables, sacs, numéraires et autres objets précieux. Dans la nuit du dimanche 9 mai 2016, le quartier Louhou dans le 5è arrondissement de la ville de Porto-Novo a été le théâtre de leur opération. Autour de 21 heures et sous la lumière vive d’un lampadaire, ils ont arraché à un instituteur à la retraite sa moto de marque Haojue de couleur grise. Selon les déclarations faites par ce dernier qui a eu la vie sauve grâce à sa docilité, les bandits étaient armés. « Ils étaient au nombre de quatre. L’un d’entre eux a fait usage de son arme à feu au moment où j’ai essayé d’opposer la résistance. J’ai dû me calmer et me plier finalement à leurs injonctions si non, ils étaient prêts à en finir avec moi », nous a confié la victime. Quelques minutes avant ce drame et pratiquement au même endroit, les mêmes bandits avaient dépossédé un couple de retraités de sa moto, toujours sous la menace de leurs armes. 24 heures avant cette opération, des bandits armés jusqu’aux dents et qui courent encore avaient frappé dans un autre quartier de Porto-Novo. Ils ont braqué six motos en plein jour sans être inquiétés. Des informations glanées au niveau du Commissariat Central de Police de Porto-Novo et au niveau de la Compagnie de gendarmerie de la ville capitale font état de ce que plusieurs cas de braquage de motos et de vol à l’arrachée ont été portés à la connaissance des autorités chargées de la sécurité dans la ville de Porto-Novo. Au moins une vingtaine de motos disparaissent par semaine, indiquent des sources. Ceci, malgré les nombreuses patrouilles mixtes (Police-Gendarme) qui se relaient dans les zones identifiées comme criminogènes.
Face à la situation, des voix s’élèvent déjà et en appellent à la responsabilité des autorités municipales et préfectorales. « Ce qui se passe est assez inquiétant et il faut que ceux qui nous dirigent prennent leurs responsabilités », a déclaré Bello, trois fois victime de braquage. « Si les autorités chargées d’assurer notre sécurité et les élus ne prennent pas leurs responsabilités pour juguler cette insécurité grandissante, nous allons reprendre avec la méthode Dévi qui consiste à brûler vif tous ceux qui seront suspectés de vol, même de poulet », a averti une autre victime à qui des braqueurs ont laissé à l’avant-bras gauche une cicatrice indélébile consécutive à un coup de machette.
Affissou Anonrin
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