Coup de gueule : « Chers Ouagalais, du respect pour nos policiers ! »

Publié le mercredi 11 mai 2016

Le comportement de cet usager de la route qui a fauché un policier après avoir enfreint les règles du code de la route a suscité ce coup de gueule d’un citoyen, qui en appelle à plus de responsabilité et de respect envers les agents de la police.

Il est récurrent de constater qu’à Ouagadougou certains usagers de la voie se foutent royalement des policiers qui, chaque jour, y interviennent pour assurer la fluidité dans la circulation surtout pendant les heures de pointe et à la descente.

C’est un secret de polichinelle, Ouagadougou est une ville qui s’agrandit mais avec des voies trop exigües. Du coup, la circulation devient dense et avec nos  »vieilles habitudes  » d’incivisme, nous donnons souvent du fil à retordre à nos braves policiers qui ne sont pas sur nos voies pour nous  »malmener » mais pour veiller à notre sécurité et permettre à chacun de vaquer à ses occupations à travers ses déplacements.

Mais, certains usagers de la voie n’en ont cure. Sur nos routes, ces derniers semblent être plus « gandaogo » que leurs semblables et semblent convaincus qu’ils ont le droit de faire tout ce qu’ils veulent. C’est une grosse bêtise car ceux-ci mettent leur vie ainsi que celle des autres en danger. Cela crée toujours des dommages non négligeables et dans le pire des cas des pertes en vie humaine.

On ne cessera jamais de le dire, c’est indigne de voir parfois de jeunes gens en infraction défiant nos policiers qui, le plus souvent, doivent faire preuve de maitrise de soi pour ne pas prêter le flanc à la provocation et aux injures savamment orchestrées. Tenez vous bien ! Le 08 mai passé, un policier en faction devant la Place de la Révolution a tenté d’arrêter un motocycliste très surchargé. Ce dernier fait semblant de ralentir en désactivant ses vitesses. Mais à la grande surprise de tous, il opéra un  »couching mortel », esquiva le policier qu’il faillit faucher et fonça sans sourciller mais en se bombant la poitrine, fier de son « exploit » en disant :« mam ya rawa », Sacrilège !

Quelle insolence ! Quelle inconscience ! Quel incivisme ! Malgré l’indignation de certains passants, il n’y a pas eu de course poursuite pour le rattraper. Mais, pour d’autres, le coup de cloche retentissait autrement ; ils murmuraient : « a paama policier wa ! » Quelle aberration ! Ces agissements sont devenus fréquents sur nos routes et cela doit nous interpeller tous car notre société est en perte de vitesse. Nous sommes tous responsables du Burkina d’aujourd’hui et nous serons tous comptables du Faso de demain. Intéressons-nous à un autre cas plus dramatique.

En effet, le mardi 10 mai,  un autre policier moins chanceux s’est fait renverser  devant le siège de l’ISIG tout simplement parce qu’il a voulu arrêter un usager de la route qui avait brûlé le feu rouge au vu et au su des autres usagers. C’est terrible !!! Où allons-nous avec de tels agissements ?

Burkin’bi réveillons-nous sinon, nous allons tous à notre perte ! A Ouagadougou, il suffit d’emprunter quelques artères pour se rendre compte que les policiers souffrent de notre inconduite. Le Burkinabè semble devenir un homme « bizarre nanti de ses droits et de ses pouvoirs ».

Il peut tout, il veut tout mais n’est pas prêt à faire quelque chose. L’intolérance et l’incivisme sur nos routes ont atteint leur paroxysme. Pour s’en convaincre, faites un tour sur Ouaga Inter ; il n’y a pas ce jour où la police municipale ne lutte pas avec un réfractaire du code de la route. Pourtant, il faut juste que chacun de nous, dans un souci d’intégrité puisse observer le minimum dans le respect dudit code pour que nos accidents souvent mortels soient un oubli.

Alors, chers Burkinabè, sachons que nos policiers ne sont pas nos ennemis. Regardons comment ils font le piquet sur nos routes ? Pensons à leurs interventions pendant les grandes fêtes de fin d’année. Pendant que nous fêtions, dormons, circulons, eux, veillent au grain. Ils ont des familles, ils ont une vie… Il est donc temps d’arrêter de les outrager et de les défier dans l’exercice de leur fonction.

Si nous avons peur qu’ils confisquent nos moyens de locomotion en nous remettant un petit reçu pour règlement à leur caisse, faisons donc de notre mieux pour ne pas être un « délinquant de la circulation ». Sinon, s’il est avéré que nous sommes en infraction, nous devrons tout simplement nous mettre à leur disposition en ayant la politesse d’attendre qu’ils statuent sur notre sort.

C’est vrai que nous sommes dans un pays de droit mais notre société aussi est régie par des valeurs morales. De ce fait, je suis personnellement persuadé que si nous restons courtois, patients et reconnaissons notre tort, certains policiers peuvent être magnanimes à notre endroit.

Après une « petite garde à vue » au bord de la route ils peuvent nous libérer tout en nous invitant à plus de prudence, de civisme dans la circulation et cela sans nous extorquer  le moindre  petit billet et sans que nous ayons aussi l’envie de leur mouiller la barbe.

Aidons donc nos policiers à assurer notre sécurité partout où nous serons. S’ils ont choisi d’être policiers, sachons qu’ils sont conscients de leurs responsabilités. Puissent-ils donc les exercer avec professionnalisme et loyauté pour le bien-être de la nation toute entière.

 C’est ensemble que nous pourrons bâtir le Faso. En attendant, que chacun de nous se rappelle que sa liberté s’arrête là où celle des autres commence. A vous donc braves policiers qui défiez toutes les intempéries pour assurer notre quiétude, je vous dis COURAGE.

 Mes pieds joints et perpendiculaires au sol, mon buste droit et ma tête haute, prenez mon respect poétique.

GARDE A VOUS !!!!

Ouagadougou, le 11 mai 2016

Signé SaRomance LePoète Emile Lalsaga

Wendguuda2000@gmail.com


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