Après son échec à la présidentielle de 2016 au Bénin : Lionel Zinsou retourne au service de la France
La double nationalité du candidat Lionel Zinsou a fait jaser avant et pendant la campagne présidentielle de février-mars 2016 au Bénin. François Hollande, le président de la République de la France, vient d’apporter de l’eau au moulin de ceux qui pensent que le dernier Premier ministre de Boni Yayi n’était pas totalement Béninois.
On se rappelle encore les propos du candidat Patrice Talon lors du débat d’entre les deux tours avec son challenger, Lionel Zinsou. «Vous ne connaissez pas le pays. Vous êtes trop isolé de ses réalités. Vous n’êtes pas à l’écoute du peuple». Le candidat Talon, en ce moment, favori du scrutin du deuxième tour de la présidentielle du 20 mars 2016, ne faisait que répéter ce que la majorité des Béninois pensaient du candidat Lionel Zinsou. Pour ces Béninois, Lionel Zinsou ne connaît rien du Bénin et ne peut alors nourrir l’ambition de diriger ses populations. Ces Béninois, dans une certaine mesure, avaient raison en ce sens que haut de sa soixantaine, Lionel Zinsou a très peu vécu et travaillé dans sa seconde patrie, le Bénin. La seule réalisation au Bénin que ses détracteurs lui rappelaient, était la «Fondation Zinsou ». Pas plus. Néanmoins, c’était le cheval gagnant du président sortant, Boni Yayi. Mais une fois les élections terminées et que le Franco-Béninois les a perdues, il a sans doute renoué avec l’autre patrie, la France. Pays dans lequel il s’investit beaucoup plus depuis longtemps. C’est l’interprétation qu’on peut avoir de la promotion que vient de lui faire le président français, François Hollande. Ce dernier vient de lui confier la présidence d’une «mission de préfiguration» de la «Fondation pour la mémoire de la traite, de l’esclavage et de leurs abolitions». Ce qui frappe, ce sont les commentaires faits par le président François Hollande lorsqu’il annonçait la nouvelle qui prouvent effectivement que Lionel Zinsou est beaucoup plus vu dans l’Hexagone comme un Français que comme un Béninois. «Je souhaite donner à la France une institution qui lui manque encore : une fondation pour la mémoire de la traite, de l’esclavage et de leurs abolitions», a-t-il lâché hier en France à la cérémonie de commémoration des mémoires de la traite, de l’esclavage et de leurs abolitions. Beaucoup de personnalités béninoises, notamment l’ancien président de la République, Nicéphore Dieudonné Soglo, voyaient en la candidature de Lionel Zinsou, le retour en force de la France-Afrique. Ces propos de Hollande et cette promotion amènent à se demander ce qui adviendrait si le candidat Lionel Zinsou était élu président de la République du Bénin ?
Jean-Marie Sèdolo
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