Tatou Dembele: Vers des destinations africaines

Publié le vendredi 13 novembre 2015

L’art fait partie intégrante du quotidien. La liberté d’expression et l’ouverture du monde favorisent le développement de talents.  Tatou Dembele, étudiante à Montréal, s’inspire de son cher continent, l’Afrique. Il s’agit là, d’une preuve de valorisation de la culture africaine, de la tendance à amorcer un retour aux sources: vers une Afrique fière. Nous l’avons rencontré pour qu’elle partage avec nous sa passion pour le dessin et la peinture, et aussi pour bénéficier de conseils en termes de décoration.

B24: Qui est Tatou Dembele? 

Tatou Dembélé: Je suis Tatou et j’ai 23 ans. Je vis à Montréal depuis maintenant quelques années. Je suis ivoiro-canadienne. Je me spécialise en Gestion des Ressources Humaines et je travaille à temps partiel dans mon domaine d’étude. Je me sens équilibrée ainsi. On dit souvent de moi que je suis déterminée, curieuse, joviale, inspirante, travailleuse… Bref, on dit aussi de moi que je suis embêtante mais jamais désagréable (rire).

B24: Parlez-nous de vos débuts dans l’art. Racontez-nous l’histoire de vos tableaux.

Tatou Dembélé: Cela fait bien longtemps que je dessine, que je peints et que je suis manuellement douée comme le dit si bien mon entourage. Mes parents m’ont toujours encouragé dans ce que je voulais faire. Je participais souvent à des concours d’art organisés par l’école où par le quartier quand j’étais plus jeune.

C’était une activité comme toute autre pour moi. C’est seulement en 2013 que j’ai commencé à dessiner et peindre avec plus de rigueur, mais surtout avec plus d’émotion. J’ai commencé à mettre des noms sur chacune de mes œuvres, puis des descriptions. Chaque peinture cache une émotion particulière. Chaque portrait aussi, tant qu’il ne s’agit pas d’une commande spécifique.

B24: Nous remarquons que l’Afrique apparaît souvent dans vos tableau. Une source d’inspiration?

Tatou Dembélé: Avant d’être ivoirienne ou canadienne, je suis africaine. Je chéris tous les moments que j’ai passés à visiter mon continent.  La Côte d’ivoire, le Mali, le Burkina Faso, le Sénégal, la Tunisie, sans oublier le Ghana, ce sont des pays que j’ai visités, où j’ai habité et qui m’ont laissé de beaux souvenirs.

Aussi, il y a tant de destinations africaines qui m’appellent… Au-delà de cette vision romancée, je pense très objectivement que j’y vivrai par la suite. Qu’on le veuille ou non, selon moi, l’Afrique est le futur. On ne se sent bien que chez soi et je me sens chez moi dans mon Afrique, entourée des miens.  C’est pourquoi l’Afrique ou du moins tout ce qui s’y rapporte apparaît souvent dans mes créations.

Tatoudembele - TDB24: Quel style de tableau faites-vous?

Tatou Dembélé: Je ne sais jamais définir mon style de tableau puisque je peins toute sorte de choses selon ma sensibilité du moment. D’après les commentaires que je reçois, je réalise souvent des paysages, des peintures abstraites ou encore des visages. Les sujets récurrents sont les enfants et les femmes.

B24: Quelles matières utilisez-vous?

BigThings TDTatou Dembélé: Tout ce qui me tombe sous la main! Quand j’étais plus jeune, il m’arrivait de faire des collages de tissus, de papiers, de plastiques, de cordes.

Je trouvais ça amusant et les résultats étaient toujours étonnants. Aujourd’hui, je fais encore un petit peu de collage mais je travaille essentiellement avec de l’acrylique. J’ai commencé à abandonner tout récemment mes pinceaux quand je fais des peintures spontanées. On y va avec la main : c’est tout aussi amusant! (rire)

B24: Avez-vous déjà participé à des expositions?

Tatou Dembélé: Non. Je pense que pour exposer ses œuvres, il faut que l’artiste atteigne une certaine maturité dans sa démarche artistique. Cette profondeur je ne l’ai pas encore, mais ça ne saurait tarder! Les choses se mettront en place sans forcer.

Par ailleurs et en mon sens, une exposition, c’est une manifestation culturelle qu’il faut bien préparer. Cependant, j’ai déjà participé à des manifestations culturelles pendant lesquelles je réalisais des « peintures live » avec lesquelles je suis bien plus en phase.

B24; Qui dit tableau, dit décoration! Avez-vous un faible pour la décoration intérieure? Si oui, quelques conseils pour nos lecteurs?

Tatou Dembélé: Un intérieur reflète une certaine personnalité. Qu’une seule personne y vive ou que 10 personnes y habitent, un intérieur reste le reflet, sinon la marque de ses habitants. Cela dit, en décoration intérieure, il y a des règles. Quelle couleur choisir pour une cuisine, pour une chambre à coucher ou pour un salon. Certaines couleurs réveillent l’appétit tandis que d’autres facilitent le sommeil. Il est plus pertinent de mettre certains objets décoratifs dans telle ou telle pièce… Avant de se lancer dans un réaménagement, ce sont ces petites choses qu’il faut considérer!

B24: Quel avenir pour les dessinateurs et peintres en Afrique selon vous?

Tatou Dembélé; Les temps changent et l’art ne se consomme plus de la même façon qu’il y a 10 ou 15 ans. Les artistes n’ont plus nécessairement besoin de sanctionner leurs talents d’un diplôme en art pour être valables aux yeux de tous. De la même façon, on n’a plus besoin d’avoir un grand nom pour exposer.

Il faut simplement avoir une démarche artistique valable aux yeux des autres et un minimum de légitimité auprès de ses pairs. Avec la vulgarisation de l’internet et la montée en flèche de l’utilisation des réseaux sociaux sur le continent, les peintres et dessinateurs africains ont une opportunité énorme de montrer ce qu’ils valent. Après, chacun doit savoir développer un modèle pertinent pour atteindre son objectif et je pense que c’est une belle opportunité!

Par Dalila YARO, 

Chroniqueuse Mode pour Burkina 24 


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