L’éléphant, notre futur
Bamako en 2008 a lancé l’alerte : » Une population d’éléphants viable et saine, protégée des dangers que représente le commerce international de l’ivoire « . La coalition pour l’Eléphant d’Afrique a vu ainsi le jour pour protéger cette espèce en voie de disparition. Cotonou, du 2 au 4 novembre a été la capitale d’une déclaration révolutionnaire (1) d’interdiction totale du commerce de l’ivoire afin de réaffirmer que l’éléphant a besoin d’une protection sans équivoque (2).
- Une révolution courageuse
25 représentants d’Etats africains ont exprimé le vœu » d’interdiction totale du commerce de l’ivoire « . Les éléphants subissent la pression sans pitié des braconniers. La convention internationale de protection des espèces menacées subit des modifications au gré des lobbies. En 1989, toutes les populations d’éléphant sans exception avaient été inscrites à l’Annexe I de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (CITES). En 1997 et 2000, le reclassement de l’éléphant a mis du plomb dans l’aile de l’arsenal de protection. En effet, quatre populations d’éléphant de pays d’Afrique australe, Botswana, Namibie, Afrique du Sud et Zimbabwe ont été rejetées à l’annexe II de la CITES. Ce qui est une disposition scélérate en vue de permettre des stocks d’ivoire. Ce qui laisse libre cours à la confusion. Et pourtant l’éléphant a besoin de protection renforcée.
- Protéger sans équivoque l’éléphant
Près de 60 % des éléphants d’Afrique ont été décimés ces dix dernières années avec des armes de guerre. Selon les acteurs de terrain croisés et rapportés par Nicolas Hulot dans le Monde en 2013, » il reste cinq ans pour sauver les éléphants de forêt, espèce aujourd’hui la plus menacée « .
Rester indifférent, c’est fait le choix de la mort. C’est une partie importante de la biodiversité ordinaire, mais non moins essentielle à notre survie, qui serait absorbée.
Tout se tient dans la nature. Nous ne sommes qu’un maillon d’une chaîne, aucun chercheur ne peut affirmer que l’éléphant est superflu au futur de l’homme. Il y a une synergie des choses et des êtres et nous sommes tenus au respect » intouchable » de cette intégrité. Ne fermons pas les yeux fermés et ne bouchons pas les oreilles.
Hulot fait une démonstration saisissante. Les causes de ce désastre sont multiples. Déforestation, pauvreté, conflits hommes/éléphants, corruption, impunité, rébellion… mais surtout une demande exponentielle des consommateurs asiatiques, notamment pour l’ivoire. A 1 000 dollars le kilo (770 euros) arrivé à Pékin, on comprend que les mafias se soient emparées du phénomène. »Le problème des éléphants sera réglé, …… selon un conservateur de parc, le jour où ils auront disparu, ou alors quand la demande d’ivoire aura cessé. »
Madame Vera Weber de la Fondation Franz Weber a trouvé la bonne parade : » L’ivoire n’est beau que sur les éléphants qui le portent « .
Herbert-Tauyé Houngnibo
via La Presse du Jour http://ift.tt/1MkZpia