Insécurité à Ouaga : Agressé à 20h et dépouillé de tous ses biens

Publié le mardi 10 novembre 2015

Dans la soirée du vendredi 6 novembre 2015 aux environs de 20h, un homme a été agressé dans une rue fréquentée de l’arrondissement 4 de Ouagadougou, non loin du barrage de Tanghin. Les agresseurs l’ont dépouillé de tous ses biens après l’avoir fait tomber de sa moto grâce à une corde.

L.S a le moral haut lorsque nous l’avons rencontré. Mais son poignet gauche est pris dans un plâtre, pendant que des cicatrices se dessinent sur son coude droit. Il s’estime cependant être chanceux et remercie la providence qui lui a certainement évité un sort qui aurait pu être pire.

L.S, travailleur indépendant de son état, est tombé dans une embuscade tendue par des « coupeurs de route » en pleine agglomération, sur la route qui passe derrière l’ancien hôtel Silmandé et qui longe le barrage de Tanghin. Il raconte :

« Je revenais d’une activité professionnelle vers Kossodo Je rentrais chez moi vers Tampouy, et le chemin classique veut qu’on passe derrière le Silmandé, on longe le barrage et on rattrape Tampouy. Je me suis fait ‘’encorder’’ (rires). Il y a une corde qui est sortie devant la moto, à moins d’un mètre. Et le reflexe que j’ai eu, c’est de me coucher sur le côté. Malgré tout, les coupeurs de route ont fait leur travail.

J’ai senti un petit coup – malfaisant ou bienfaisant, selon le côté duquel on se place – sur la tête, et là je ne me souviens plus de rien. J’ai dû rester à peu près 15 minutes dans un brouillard et au réveil, il n’y avait plus de moto, plus de papier, plus de téléphone, mon sac à dos avec mes affaires professionnelles étaient partis ».

Il dit n’avoir cependant aucun souvenir des agresseurs. « Je n’ai honnêtement vu aucun visage, dit-il. J’ai juste souvenir d’avoir entendu deux ou trois voix en mooré pendant quelques secondes avant de sombrer. Je ne serais pas à mesure de reconnaître les voix ».

Après un détour au commissariat de police de Nongremassom, situé non loin de là avec l’aide d’un usager de la route, la victime a dû se faire soigner. « Je m’en sors avec une double fracture et déplacement d’os au niveau du poignet gauche, des hématomes sur la tête, au côté droit, des foulures et petites déchirures musculaires un peu partout. C’est un peu douloureux le matin et ça risque de durer encore quelques semaines comme ça, mais je m’en sors plutôt bien ».

20h. Mais ce qui taraude surtout l’esprit de L.S, c’est que cette agression est intervenue aux environs de 20h. « Quand on se trouve dans le quartier de l’Hôtel Silmandé à 20 h sonnante, on a du mal à imaginer qu’on puisse avoir des coupeurs de route à cet endroit et qu’ils vous tendent une corde devant votre moto. S’il était 23h ou minuit, ça passe encore, mais 20h… », s’interroge L.S.

Il révèle en effet que selon des sources policières, les agressions sont devenues récurrentes depuis le coup d’Etat du 16 septembre 2015 et qu’aucun quartier de la ville de Ouagadougou n’était épargné.

L’occasion faisant le larron, la victime a profité attirer l’attention des candidats à la présidentielle. « Il faudrait que nos chers candidats à la présidentielle et aux législatives décident une bonne fois de se prendre en main et d’en faire un argument de campagne et de dire que 2016 ne se terminera pas sans la résolution du problème de l’insécurité routière, sous toutes ses formes », plaide-t-il.

Burkina24


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