Entretien avec un artiste béninois : Nous avons rencontré Mauras’ko le villageois
Dans le monde de la musique béninoise, des talents se font découvrir. Des voix pas des moindres chantent pour valoriser le Bénin en matière de musique. Nous avons rencontré pour vous, amis lecteurs, une voix de la musique béninoise qui trime pour s’imposer dans le monde du showbiz. C’est un artiste pluridimensionnel qui s’investit depuis son enfance avec courage et détermination dans le monde de la culture.
Présentez-vous à nos lecteurs
Je m’appelle Dossou Maurice A. E. Je suis artiste musicien, mon nom d’artiste est Maura’sko, le Villageois. Je suis de nationalité béninoise, ma maman est Togolaise et je suis de Savalou précisément de Gbaffo.
Vous êtes artiste, vous venez de le dire. Quel est votre parcours dans l’art ?
C’est une très grande question mais je vais y répondre. Cela a commencé depuis l’enfance. Depuis que j’étais même très petit à l’école primaire au Togo. J’étais dans les groupes d’animation, on faisait la danse pour son Excellence le Président Gnassingbé Eyadéma. J’étais donc sélectionné dans le groupe Choc-scolaire. C’était un groupe de jeunes talents qui s’occupait de la danse et des diverses animations pour le gouvernement à Lomé. Avec ce groupe, on a sillonné presque toutes les préfectures à travers les tournées dans les cérémonies. Après, j’ai intégré le groupe de mon collège. J’étais rentré ensuite dans le groupe de ballet et j’étais parmi les meilleurs danseurs. En classe de 3ème, les collèges de Lomé ont gagné une bourse lors de la sélection des danseurs. Nous avons gagné une bourse avec la collaboration de la danseuse Flora Teffen sur la France et on a fait 3 ans. Nous avons fait Paris et plusieurs autres villes françaises. Après les 3 ans, on devait continuer à l’Université mais nous sommes revenus au Togo. Une fois au Bénin, je suis rentré à Savalou. Une ville dans laquelle j’ai eu aussi d’autres expériences dans le monde des arts. Arrivé à Cotonou pour les études après le Baccalauréat, j’ai intégré les K-seurs de l’Uace où j’ai créé l’hymne de Fescuao. Le Fescuao, c’est un Festival international des clubs Unesco-universitaires de l’Afrique de l’Ouest. Après j’ai intégré les Tingo-gars. On travaillait avec une association française qu’on appelle Albatros et on faisait ensemble la réinsertion des expatriés jeunes français au Bénin qui venaient en séjour de rupture. On aidait à réinsérer les jeunes français. Notre outil de travail, c’était l’art et la culture. Avec cette activité, on a fait des tournées en France, dans certains départements du Bénin. Nous sommes allés au Togo, Nigéria, le Mali, Maroc, Algérie. Voilà un peu ce que je peux dire.
A vous entendre, vous n’êtes pas seulement dans le domaine de la musique. Vous pratiquez encore quel art ?
Je suis chorégraphe, comédien, metteur en scène. J’évolue aussi dans l’art plastique ; je réalise des tableaux pour des hôtels. Je fais aussi la décoration des grands espaces. Je peux bien m’occuper des espaces pour la célébration du 1er août par exemple.
Revenons dans le domaine de la musique. Quelles les difficultés que vous rencontrez dans l’exercice de cet art ?
Il n’y a pas de difficultés, ce ne sont que des expériences. D’abord quand tu fais l’art chez nous, les gens ne te croient pas. C’est quand ils voient le produit fini qu’ils commencent par croire. La grande difficulté, c’est la collaboration. Ce n’est pas l’argent. C’est comment créer des relations avec les gens en tant qu’artiste. Mais les gens n’arrivent pas vite à croire en nous.
On voit déjà vos clips sur des chaines nationales et internationales. Quel est votre sentiment quand vous voyez ces clips là ?
D’abord je remercie les directeurs de ces chaines. Ils font beaucoup pour la promotion de la culture béninoise. J’avoue que je ne suis pas à la taille de cette promotion. Quand je vois mes clips à la télévision, ça me donne la joie au cœur, en même temps je réfléchis sur ce que je dois faire prochainement. Il faut que je dépasse ce que les gens voient, il faut que je travaille pour aller plus loin. Alors je regarde le passé pour mieux construire le futur.
Quels sont vos projets actuellement ?
Je prépare le lancement de l’album ‘’Victoire’’ d’ici décembre. Tout est prêt. Il ne reste que certains détails. En dehors de cela, je préside une association qui est en collaboration avec les Tingo-gars, pour la mise en place d’un festival dénommé festival international peuples unis (Fipu). Ce festival va se dérouler dans le Mono à Hlodo, commune de Lokossa et il réunira les peuples du Bénin et du Togo. Le Festival valorisera les rythmes Gogohoun, Adjazik et accessoires. Fipu contribue à la valorisation des œuvres artistiques et culturelles. Avec le temps, nous y reviendrons.
Est-ce que vous attendez des soutiens de la part des autorités du pays ?
Oui ! Nous attendons des soutiens. Ces soutiens peuvent venir des structures du gouvernement comme des privés. Nous lançons aussi un appel aux cadres et autorités politico-administratives du Bénin, du Togo et des départements du Mono-Couffo à soutenir cet évènement qui prône la paix entre les peuples.
Un mot de fin pour clôturer cet entretien.
Comme appel, je demande à tous ceux qui me lisent de s’aimer soi-même et d’aimer les autres. S’ils peuvent s’aimer et aimer les autres, ils aimeront la Nation et nous pourrons vivre en paix sans haine et corruption.
Propos recueillis par Paterne Tchaou
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