Lutte contre la malnutrition : le projet iLiNS présente ses résultats

Publié le jeudi 22 janvier 2015


Réunis à Ouagadougou jeudi 22 janvier 2015, des acteurs de la recherche dans le domaine nutritionnel prennent part à un atelier de restitution des résultats du projet iLiNS, un projet international de suppléments de nutriments à base de lipides conduit par la direction régionale de l'Ouest de l'Institut de recherche en sciences de la santé. Cette session a connu la présence du Ministre de la santé et du représentant du Ministère de la recherche scientifique et de l'innovation.




La malnutrition est un fléau notoire qui n'épargne pas les pays pauvres, en particulier ceux du sahel tels que le Burkina Faso. Les femmes enceintes, les enfants de moins de deux ans sont les plus touchés. C'est face à ce problème de santé publique que la direction régionale de l'ouest de l'Institut de recherche en sciences de la santé (IRSS-DRO) dirigée par Jean Bosco Ouédraogo, de concert avec des chercheurs de l'Université de Californie, Davis des Etats-Unis, de Helen Keller international et de l'ONG Nutriset a conduit, depuis 2009, le projet iLiNS dans le district sanitaire de Dandé. Ce projet a pour but de développer et d'expérimenter de nouvelles solutions pour aider à pallier les carences nutritionnelles et prévenir la malnutrition chez les populations vulnérables. Et après 5 ans d'existence dans notre pays, l'heure est à la restitution des résultats.


Des résultats probants


Deux groupes de villages ont été concernés par le projet iLiNS au Burkina. Il s'agit d'abord du groupe d'intervention immédiate qui a concerné 2 435 enfants issus de 25 villages, ensuite le groupe d'intervention retardée pour les 785 enfants des 9 villages. Les suppléments nutritionnels à base de lipides (LNS) contenant du zinc ou non, reçus par les enfants, a permis de stimuler leur croissance, de doubler le nombre de ceux qui sont capables de marcher à l'âge d'un an, de réduire les cas d'anémie et surtout de réduire la malnutrition aiguë. Ainsi, aux résultats du projet, les enfants ont un mois d'avance en développement de la motricité, du langage et en développement psycho-social. Certes le LNS est un alicament, c'est-à-dire un produit à la fois aliment et médicament, mais, il ne remplace pas l'alimentation habituelle ou encore l'allaitement maternel. Il vient juste fortifier la nourriture des enfants.


Vers des stratégies plus fortes


Quoique le projet ait connu de bons résultats, il n'en demeure pas moins que des difficultés liées au suivi des enfants aient été notées par M. Jean Bosco Ouédraogo. Et au sortir du présent atelier, des recommandations sont attendues. Celles-ci permettront selon le ministre de la santé, Prosper Guiguemdé, « d'améliorer les stratégies actuelles de lutte contre la malnutrition et les carences nutritionnelles aussi bien de l'enfant que de la mère ». Pour ce faire, des présentations suivies de discussions seront faites entre autres sur l'impact du projet sur le statut nutritionnel et le développement psychomoteur des enfants et la demande, l'approvisionnement et la vente du LNS à Dandé.


Il est important de rappeller que le projet iLiNS s'inscrit en droite ligne du plan national de développement sanitaire 2011-2020 dont le but est de réduire la malnutrition et la mortalité maternelle et infantile.


Herman Frédéric BASSOLE

Lefaso.net





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