Transition politique au Burkina : Quand le militantisme du ventre et du bas ventre fait trainer les pas
Lentement mais surement, les institutions de la transition se mettent en place. Preuve, si besoin en est, de la maturité des différents acteurs en charge de cette lourde responsabilité. Mais l'arbre ne doit pas cacher la forêt. Si cette gestion a permis de découvrir de grands hommes, des hommes capables de se sacrifier pour les intérêts supérieurs de la nation, elle aura par ailleurs permis de découvrir le vrai visage d'autres.
Il s'agit là de ces personnes tapies dans l'ombre d'organisations de la société civile ou de partis politiques se faisant ainsi passer pour des humanitaires, des défenseurs de la nation. Pourtant, seuls des intérêts égoïstes dirigent leurs actions.
En effet, au regard des tractations houleuses-qui ont failli conduire au déchirement par moment, que la mise en place de ces institutions a donné à voir, des interrogations demeurent : à quelle fin des centaines d'organisations de la société civile s'entredéchirent-elles juste pour vingt-cinq postes ? Pour quelle raison les trente-deux partis affiliés à l'ex Chef de file de l'opposition politique voulaient-ils tous être représentés dans le conseil national de transition ? Ont-ils tous des compétences à faire valoir ? Ces questions se posent aujourd'hui et continueront toujours de préoccuper le commun des Burkinabè tant que le militantisme du ventre et du bas ventre restera la principale motivation des hommes politiques et autres acteurs de la société civile. Le problème subsistera tant que les gens ne comprendront pas que c'est ensemble et à des niveaux différents que se jettent les bases du développement d'un pays.
D'ailleurs, si rien n'est fait, cette situation pourrait engendrer des conséquences fâcheuses. Il suffit de mieux analyser les causes secondaires de la crise que le pays vient de traverser pour s'en rendre compte. En serait-on arrivé là si les intérêts collectifs avaient pris le dessus sur les intérêts individuels ? Certainement pas ! C'est alors pour cette raison qu'il serait impérieux de commencer à militer autrement ; c'est-à-dire en donnant plus de pouvoir aux structures (institutions) qu'aux individus afin que partis politiques et associations puissent subsister à leurs fondateurs. Et pour cela, sensibilisations voire sanctions doivent être prévues afin d'éviter que certains comportements malsains ne continuent de nuire à la quiétude du peuple burkinabè.
Ousmane B. PARE
Lefaso.net
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