JCC 2016 : « Thom » fait faux bond aux cinéphiles tunisiens
« Thom », seul film burkinabè en compétition officielle long métrage aux Journées cinématographiques de Carthage, n’a pas pu être projeté pour des soucis de son ce jeudi 3 novembre 2016. Mais il est reprogrammé pour ce 4 novembre.
Programmé pour 21h heure locale ce jeudi 3 novembre 2016 au Colisée, l’une des salles de ciné populaire à Tunis, le film burkinabè « Thom » a drainé du monde. Après un quart d’heure d’attente pour l’arrivée du jury, la gérante des lieux présente le film comme une exclusivité pour les cinéphiles.
Tout le monde se met en place. La projection commence. Les images défilent sur le bandeau blanc, mais sans son. Ce qui n’a pas été du goût du public. Des applaudissements et des sifflements se font entendre en signe de protestation et de mécontentement.
La séance est finalement interrompue et la salle se vide, non sans des bourdonnements désapprobateurs. Dehors, c’est le tohu-bohu. Devant les caméras des journalistes, des plaintes sont formulées. Certains iront jusqu’à demander le remboursement des sommes versées à l’entrée.
Souci technique
Du côté des organisateurs, on explique que le problème réside dans la mauvaise qualité du DCP (1) envoyé par le réalisateur.
« Le réalisateur nous envoie une copie et celle qu’il nous a envoyée n’était pas de bonne qualité. Mais ça reste leur droit pour des raisons de piratage et autres. On a visionné le film, on a trouvé qu’il est bon. On l’a donc sélectionné en attendant qu’ils déposent la bonne copie. Peut-être qu’ils n’ont pas pris la peine de visionner celle-là aussi avant de l’envoyer. Nous aussi, malheureusement, leur avons fait confiance jusqu’à la dernière minute. Il peut être bon sur d’autres supports mais pas pour la projection dans les salles », explique Tahar Ben Gedhifa, membre du comité de sélection des films long métrage.
A noter que Tahirou Tasséré Ouédraogo, le réalisateur, est rentré plus tôt à Ouagadougou pour être au chevet de sa mère alitée. Contacté, il a indiqué pour sa part que le problème ne réside pas dans la qualité de la copie qu’il a transmise. Il indexe plutôt le gestionnaire de la cabine de projection qui aurait eu des soucis « dans la programmation ». « C’est à leur niveau qu’il y a eu problème », a déclaré le réalisateur.
« J’ai déjà mon Tanit d’or »
Néanmoins, les responsables du JCC assurent que le film reste toujours en compétition et sera vu par le jury sur un autre support. Aux dernières nouvelles, le public tunisien a une chance de voir le film à 16h ce vendredi 4 novembre 2016, l’heure de la deuxième programmation. « Tout est rentré dans l’ordre« , a d’ailleurs assuré Tahirou Ouédraogo.
En tant que seul film burkinabè retenu pour la compétition, Tahirou Tasséré Ouédraogo confiait à Burkina24 quelques jours plus tôt avoir déjà eu son « Tanit » par le seul fait qu’il ait été retenu pour la compétition officielle.
« J’ai déjà mon Tanit d’or. Le prix n’a jamais été un élément clé d’un film. L’essentiel c’est que le public adhère, que tu aies une bonne critique du film et tu as ton Tanit d’or», a-t-il expliqué.
« Thom » relate l’histoire d’une prostituée qui sort avec un père et son fils. Quand elle se rendra compte de cette double relation, elle y mettra fin. Mais le père et le fils, chacun de son côté, se battra pour la reconquérir.
A noter que Tahirou Tasséré Ouédraogo est à sa deuxième participation aux JCC. Il était présent en 2001 avec un court-métrage « Le chauffeur du député ».
Revelyn SOME depuis Tunis
Burkina24
(1) – Un Digital Cinema Package (DCP) est l’équivalent en cinéma numérique de la copie de projection. Le DCP est composé d’un ensemble de fichiers informatiques (images, sons, sous-titres, etc…) qui sont destinés à être stockés sur un serveur et joués dans la cabine de projection par un lecteur de DCP, couplé à un projecteur numérique.
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