Examen en commission de la loi de finance gestion 2017 : Bio Tchané défend le PIP 2017 en hausse de 187,8%

Publié le mercredi 9 novembre 2016

abt à parisLe ministre Abdoulaye Bio Tchané était hier mardi 8 novembre 2016 au Palais des Gouverneurs. Devant les députés de la commission budgétaire, il a défendu le Programme d’investissement public (PIP) gestion 2017 en hausse de 187,8 % par rapport à l’année 2016.

Le Projet de Programme d’investissement public du Bénin Gestion 2017 comporte 291 projets et programmes contre 299 en 2016. Il se décompose en 198 anciens et 93 nouveaux projets. D’un coût global de 808,32 milliards de Fcfa, ce Projet a connu une hausse de 187,8 % par rapport à l’année écoulée où son coût global est de 280,91 milliards de Fcfa. Selon les explications apportées aux députés de la commission budgétaire par le ministre Abdoulaye Bio Tchané, la répartition par secteur de ce PIP 2017, montre que 57,3% des ressources sont consacrées aux secteurs productifs avec en tête les infrastructures (19,9%), eau et électricité (15,5%), rural (10,6%). « Les secteurs sociaux représentants 32,9% et sont tirés par environnement (10,5%), éducation (7,8%) et santé (3,0%) », a précisé le ministre Bio Tchané qui a profité de l’occasion qui lui na été offerte pour mettre l’accent sur le caractère social du budget général de l’Etat exercice 2017 actuellement en étude. Comme projets sociaux, il a cité entre autres : (i) le programme de protection des couches vulnérables (2,7 milliards), (ii) le programme d’autonomisation économiques des femmes et de promotion du genre (1,7 milliards). Ce programme d’investissement public qui traduit la volonté du gouvernement de booster la croissance prend en compte le secteur agricole. Le budget du secteur agricole est passé à 85,56 milliards en 2017 contre 33,64 milliards en 2016. « Selon les estimations faites, la mise en œuvre du Programme d’actions du gouvernement (PAG) permettra de créer 500.000 emplois au moins sur le quinquennat et d’envisager une  croissance économique de l’ordre de 7% en moyenne sur la période », a conclu le ministre Abdoulaye Bio Tchané.

Cette présentation du député a suscité chez les députés plusieurs interrogations et bien entendu des suggestions. Les députés ont en effet cherché à savoir le sort qui a été réservé aux anciens projets initiés par le régime Yayi et qui sont actuellement en souffrance. « Le budget est social dans les chiffres, mais ne l’est pas en tant que tel dans la réalité », ont relevé certains députés qui se sont préoccupés du sort des unités de gendarmerie et des commissariats à qui des fonds dérisoires sont alloués pour assurer la sécurité des personnes et des biens. En termes de suggestions, il a été question de réviser les textes liés à l’accélération de l’exécution des dépenses publiques. En termes clairs, mettre fin à la lenteur des décaissements.

 Junior Fatongninougbo

Note de présentation du PIP 2017

1) Le Projet de Pip Gestion 2017 comporte 291 projets et programmes contre 299 en 2016. Il se décompose en 198 anciens et 93 nouveaux projets ;

2) Le Projet de Pip Triennal 2017-2019 comporte 295 projets dont 95 nouveaux ;

3) Le coût total du Pip Gestion 2017 est de 808,32 milliards de Fcfa contre 280,91 milliards de Fcfa en 2016 selon la loi 2016-14 du 20 juillet portant loi de finances rectificative pour la gestion 2016, soit une hausse de 187,8% ;

4) La répartition par secteur montre que 57,3% des ressources sont consacrées aux secteurs productifs avec en tête les infrastructures (19,9%), eau et électricité (15,5%), rural (10,6%). Les secteurs sociaux représentants 32,9% et sont tirés par environnement (10,5%), éducation (7,8%) et santé (3,0%). Comme projets sociaux, on peut citer entre autres : (i) le programme de protection des couches vulnérables (2,7 milliards), (ii) le programme d’autonomisation économiques des femmes et de promotion du genre (1,7 milliards). L’administration représente 9,8%.

5) Le PIP est financé à hauteur de 71,2% par les ressources internes et 28,8% par les PTF. Sur les ressources extérieures, les prêts prédominent avec 74,41% des ressources mobilisées.

6) Ce programme d’investissement public traduit la volonté du Gouvernement de stimuler la croissance par de vastes projets structurants et de profondes réformes. En effet, le taux d’investissement public prévisionnel qui est de 7,5% en 2015, 6,3% en 2016 est passé 15,2% en 2017 ; ce qui traduit que les efforts du gouvernement en matière d’investissement ont été multipliés par plus de 2, comparés aux deux dernières années précédentes.

7) Le secteur agricole n’est pas resté en marge. Le budget du secteur agricole est passé de 33,64 milliards en 2016 à 85,56 milliards en 2017.

8) En dehors du PIP, plusieurs projets phares seront conduits par des Agences spécialisées pour renforcer les investissements à travers es financements privés, notamment le partenariat public-privé. Ces projets sont relatifs aux secteurs du tourisme, du cadre de vie, des infrastructures, de l’agriculture.

9) En liaison avec cet accroissement des dépenses d’investissement, les dépenses d’investissements des secteurs sociaux ont également suivi le même rythme. Le budget des secteurs sociaux est passé de 78,41 milliards en 2016 à 265,95 milliards en 2017.

10) La mise en œuvre des différents projets permettra de créer des conditions favorables à la compétitivité des entreprises qui, par des emplois générés, aideront à résorber le chômage des jeunes et à relancer la croissance économique. Selon nos estimations, la mise en œuvre du PAG permettra de créer 500.000 emplois au moins sur le quinquennat. La croissance économique atteindra 7% en moyenne sur la période.

Déclaration du Ministre Bio Tchané

«…Je veux vous dire que le PIP que nous venons de présenter est un projet très ambitieux. Il traduit aussi la vision que nous avons arrêtée dans le Programme d’Actions du gouvernement il y a quelques

jours sans oublier les réformes à entreprendre pour que ce budget soit exécuté. Nous voulons la transformation de notre économie. Nous voulons que cette économie puisse donner du travail surtout aux plus jeunes. Et c’est pour cela qu’avec ces montants qui cumulés, sont plus élevés que les projets d’investissements qu’il y a eu pendant les deux années précédentes, nous sommes capables d’investir dans les infrastructures mais aussi d’investir pour la transformation de l’économie en même temps que nous investissons pour soulager nos compatriotes les plus démunis (…)  Je l’ai dit, le Pip 2017 traduit la volonté de notre gouvernement de transformer notre pays, d’investir

dans les infrastructures comme le port qui va être modernisé, le nouvel aéroport qui va être construit et les routes qui vont être retracées pour certaines et réparées pour d’autres. Nous allons

investir aussi dans des secteurs clés de transformation que sont l’agriculture, le tourisme, l’économie numérique mais aussi l’économie du savoir. L’agriculture, c’est important de le souligner, est le

secteur qui emploie le plus grand nombre de nos compatriotes. Nous allons investir plus de 10% de notre budget d’investissement dans l’agriculture. Nous allons ainsi dans la direction que les pères

fondateurs de l’Union Africaine avaient tracée en disant qu’il faut investir au moins 10% du budget général de l’Etat à l’agriculture.

Notre projet d’investissement, c’est aussi les investissements dans les secteurs sociaux. Nous avons souvent entendu ces derniers jours des critiques sur le fait que notre gouvernement ne serait pas

sociable. Nous allons investir dans les secteurs sociaux près de trois fois plus que ce qui était investi les années passées, continuer les projets qui étaient là mais aussi et surtout investir dans de nouveaux projets. Nous avons l’une des politiques sociales les plus agressives.

Ce qui est plus social, c’est du donner du travail aux jeunes et  les projets que nous avons dans le Programme d’actions du gouvernement vont nous permettre de commencer par créer des emplois qui à l’horizon de 2021 vont être évalués à plus de 500.000 nouveaux emplois. Mais dès 2017, vous allez commencer par avoir des résultats dans ce domaine.

Sur la durée du quinquennat, le taux de croissance sera d’au moins 7% et en même temps. Notre PIP dans son ensemble suppose la continuation d’un certain nombre de projets et programmes qui étaient là comme le Fonds national pour la promotion de l’emploi des jeunes (Fnpej) et le

Fonds national de la mircofinance (Fnm). Pour les fonds de roulement des commissariats et gendarmeries,  vous verrez qu’aussi bien dans le budget de fonctionnement que dans celui d’investissement, les ressources pour la sécurité ont été augmentées parce que nous en

sommes très sensibles. Par exemple, vous ne pouvez développer le tourisme si la sécurité n’est pas assurée. Il faut résoudre les problèmes qui sont derrières. Et ces problèmes, ce sont des problèmes de textes. Nous allons revisiter les textes. Ce sont aussi les problèmes de suivi. Nous avons mis en place les comités de suivi dont d’ailleurs, le principal qui est dirigé et supervisé par le président

de la République lui-même, est le comité de suivi des projets phares. A côté de cela, nous avons défini un certain nombre de mesures qui sont comprises dans un paquet de réformes qui permet de fluidifier l’exécution des projets, leur suivi et leur contrôle…»                                                                 Propos recueillis par J.F


via La Presse du Jour http://www.lapressedujour.net/archives/51402
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