Défense et sécurisation du territoire : Roch Kaboré annonce un projet de loi pour 2017-2027
L’armée burkinabè célèbre son 56ème anniversaire ce 1er novembre 2016 sous le sceau des défis sécuritaires à relever. L’attaque de la position frontalière d’Intagom dans le Sahel passée sous contrôle militaire après celle du poste de police par les terroristes a placé plus que jamais l’armée au cœur des défis sécuritaires et de développement depuis les premières attaques essuyées en début d’année. D’où le thème « Défis sécuritaires et développement socio-économique : contribution des forces armées nationales ».
Le 12 octobre 2016, l’unité de l’armée déployée sur le terrain après l’attaque du poste de police qui avait coûté la vie à 3 policiers a elle aussi subi la furie des terroristes. Cette attaque de trop a ramené au centre de la table le rôle premier dévolu à l’armée qu’est la défense du territoire national. Le Chef de l’Etat, par ailleurs ministre de la défense; a rappelé la nécessité d’avoir « une armée débarrassée des réflexes de l’Etat d’exception » qui ne s’occupe que de son rôle régalien de défense du territoire.
Suite à l’attaque de l’unité de l’armée déployée à Intagom, le ministre de la sécurité Simon Compaoré avait annoncé que le voisin malien avait été « alerté » sur le retranchement des assaillants sur son territoire. Dans son adresse à l’armée, le chef suprême des armées a soulevé la problématique des « zones de non-droit où des terroristes se replient pour mieux s’organiser pour perpétrer des attaques dans notre pays ».
Agir ensemble pour arriver à bout du terrorisme
Toujours selon le ministre de la défense, instruction a été donnée aux chefs d’Etat-major des armées de l’initiative G5 pour « regarder de façon pratique comment sécuriser les frontières entre ces trois pays » lors de la prochaine rencontre qui devrait avoir lieu dans 2 jours. Il est nécessaire selon le Chef de l’Etat que l’armée s’implique dans des initiatives régionales comme le G5 Sahel qui permettent de créer « une synergie sans laquelle les actions individuelles connaissent des limites ».
Dans le cadre des missions de sécurisation et d’observation, des opérations de soutien à la paix dans le monde, le Président du Faso a fait cas de la « solidarité de plus en plus appréciée » avant d’ajouter que la contribution du pays à la MINUSMA se poursuivra « car la responsabilité de tous les pays de la sous-région et au-delà est engagée dans cette mission ». Ces missions a indiqué le ministre de la défense ont contribué à révéler et à renforcer le professionnalisme des officiers, sous-officiers et militaires de rang.
Un projet de loi en vue de mieux équiper les FDS
Le Président du Faso a fait un rappel des événements survenus depuis les attaques du Café Capuccino et du Splendid Hôtel de même que les « nombreuses » attaques contre les forces de défense et de sécurité le long des frontières. « La menace terroriste est permanente et nos forces de défense et sécurité doivent agir en anticipation et en réaction afin d’assurer un niveau de sécurisation maximale à la population », a dit le Chef de l’Etat.
Tous, civils comme militaires ont leur partition à jouer. « Le concours des populations est une donnée incontournable », aux yeux du Président car, dit-il « ce combat de longue haleine appelle l’implication de la communauté ». Et cela passe par le renforcement des liens armée-nation, « une quête fondamentale de toute armée républicaine ».
Dans l’optique d’équiper l’armée de dispositifs et d’équipements adéquats, parce que « c’est devenu une nécessité absolue pour être à la hauteur des défis sécuritaires actuels et à venir », le ministre de la défense annonce la soumission d’un projet de loi de programmation militaire pour la période 2017-2027 à l’Assemblée nationale.
Profiter des capacités de l’armée
« Dans un pays comme le nôtre, ne pas profiter des capacités de l’armée serait contreproductif car elle possède bien souvent des équipements et une perspective qui peuvent être employés dans un cadre autre que celui des théâtres militaires », a indiqué le ministre de la défense.
En guise d’exemple, il a cité les plaines rizicoles de Dakiri, et de Niena Donkélé, les unités de productions agro-sylvo pastorales inaugurées sous la période révolutionnaire, avant d’ajouter que « sa part contributive dans l’édification de notre nation est notable ».
Avant de clore son adresse aux forces armées nationales le Président du Faso, ministre de la défense a déclaré que « tout sera fait pour permettre à nos formes armées de garantir la sécurité tant nécessaire à la quiétude de nos populations laborieuses et assurer la défense de l’intégrité du territoire ».
Cette année, 72 officiers, sous-officiers et militaires de rang ont été faits médaillés d’honneur militaire (12), médaillés militaires (36), médaillés commémoratives (12) et médaillés d’honneur des Sapeurs-pompiers (12).
Oui KOETA
Burkina24
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