«Entités» au Centre Arts et Cultures de Godomey : Une exposition de Aplogan, Guillon et de Zossou à voir jusqu’au 15 septembre
Une exposition collective s’ouvre depuis le vendredi 19 août 2016 au Centre Arts et Cultures de Godomey. Baptisée «Entités», cette exposition est faite des œuvres des artistes Edwige Aplogan, Jérémy Guillon et Gratien Zossou est prévue pour durer jusqu’au 15 septembre 2016.
Gratien Zossou, Guillon Jérémy et Edwige Aplogan. Ce sont les trois artistes d’œuvre d’art qui sont en exposition au Centre Arts et Cultures de Godomey. En résidence de création depuis le 27 Juillet dernier au Centre Arts et Cultures de Godomey, ce trio a eu à échanger et travailler en synergie durant leur résidence afin de faire des œuvres lesquelles font l’objet de la présente exposition intitulée»Entités». L’œuvre est un mélange dont la subjectivité est révélée par l’œuvre collective « Rythmiques ». « Entités » est une création de trois générations d’artistes aux parcours différents et aux univers lointains qui matérialisent la notion de la mémoire dans sa généralité ; une matérialisation qui paraît subjective, mais dans laquelle les artistes ont pris le soin de laisser à la sensibilité du visiteur, la latitude d’interprétation. Dans cette matérialisation, les artistes ont pris la liberté dans l’utilisation des matières, des supports et des thèmes choisis. Des œuvres très éloquentes comme « Prisonnier d’opinion » aux tableaux de couleurs neutres intitulés « Offrande » ou encore « Mondialisation », l’on est séduit à la fois par l’originalité des œuvres et la légèreté et la simplicité avec lesquelles les artistes les ont accouchés. Jérémy Guillon dont les toiles conduisent dans un monde onirique, projette symboliquement les questions relatives à la vie et la nature qui l’animent. Quant à Gratien Zossou, il invite, grâce aux nuances de couleurs, à la lumière et aux reflets de l’eau, à la préservation des espaces lacustres. Pour cette exposition, il présente six œuvres qui rendent hommages à la région de Ganvié. Connue pour ses drapées monumentaux sur des édifices historiques symboliques, Edwige Aplogan s’inscrit plutôt dans une dimension réflexive et ouverte. En plus des œuvres personnelles réalisées sur du papier de ciment et des moustiquaires, évoquant la femme dans sa dimension maternelle, affectueuse et courageuse, Edwige Aplogan surprend par son emballage du Petit Musée de la Récade. Cette installation nommée « Entités flottantes » rend hommage à l’Afrique, aux africains de la diaspora, aux combats qui sont menés et ceux qui restent à mener, explique l’artiste. Mentionnons que cette exposition collective prend fin ce 15 septembre 2016.
Zoom sur les trois artistes !
Edwige APLOGAN fait partie de cette génération d’artistes internationaux dont le travail interroge le contexte social, l’enfance, la politique et les valeurs endogènes en même temps qu’elle construit par un vocabulaire original et critique. Elle a étudié le droit public à l’université de Paris Val de Marne avant de s’affirmer dans le domaine des arts plastiques en 1990. Depuis 20 années, Edwige Aplogan prétend être Plasticienne. Elle fait de la peinture, sculpture et des installations depuis plusieurs années. Même si ses œuvres ont considérablement évolué, ces quinze (15) dernières années, cela m’en demeure pas moins vrai que, la plasticienne béninoise, se démarque aujourd’hui de ses pairs nationaux. Et ceci, à travers l’utilisation d’une nouvelle matière, qui vient révolutionner son art. Il s’agit du Plexiglas. Cette matière en plastique est soigneusement sculptée par l’artiste en vue de donner parfois naissance à des entités dont l’essence est identifiable dans la culture béninoise.
Gratien Oriyomi Zossou est né le 07 Juin 1948. Il est l’un des précurseurs incontournables de la scène des arts plastiques au Bénin. Sa grande générosité, à travers l’ouverture de son atelier aux autres artistes, fait de lui un grand maître de toute une génération d’artistes contemporains béninois. S’inspirant des faits empiriques de la société, cet artiste, à travers ses œuvres, questionne parfois sur les conditions de la vie des prisonniers, expose son état d’âme face aux mystères de Dieu (via des compositions bichromes et picturales), porte des valeurs aux croyances religieuses. Il fait partie des trois artistes contemporains attendus pour la huitième résidence de création d’art plastique au Centre
D’origine Française, Guillon Jérémy est né le 20 juillet 1988, à La Roche sur Yon. Enfant, il commence à dessiner dès qu’il le peut. Fils d’artisan potier, il apprend le métier avec ses parents et obtient son CAP de Tourneur en céramique. Développant en parallèle des dessins plus personnalisés, il décide de mélanger la terre au fer et se forme au métier de la métallurgie. Actuellement, il consacre tout son temps à la peinture, utilisant acrylique, brou de noix ou encore encre de Chine et travaillant constamment dans l’improvisation.
Victorin Fassinou
via La Presse du Jour http://ift.tt/2bJny7h