Enterrement de Zinsou sans journée chômée : Talon remet le Bénin en ordre d’Etat
Pour plusieurs personnes, la journée de ce jeudi 25 août 2016 devrait être déclarée chômée et payée. Le Bénin dit ses adieux au Président Emile Derlin Zinsou. Mais la journée reste normale comme dans un Etat normal et comme l’aurait bien voulu aussi le défunt.
Le Président Emile Derlin Zinsou ne l’aurait pas voulu aussi, si l’on pouvait le consulter. Pour son enterrement fut-il ancien Président de la République, on ne devrait pas chômer la journée juste pour ses obsèques. Et le Président Patrice Talon l’a compris pour redonner à l’Etat son sens réel. Le gouvernement et les institutions de la République rendent les hommages mérités au digne fils pour son engagement au service de son pays. Toute la nation lui est reconnaissante pour les bons et loyaux services rendus à la nation béninoise. Mais pour ses obsèques, ce ne sont pas tous les Béninois qui participent aux cultes et cérémonies au point de mettre l’administration au repos. Une journée sans travail est anti développement. Et l’illustre disparu ne s’amusait pas avec le travail de son vivant. Cette démarche adoptée par le Président Patrice Talon marque le sens de la République et la remet en ordre. Il n’y a pas de populisme à faire autour de la dépouille d’un vaillant citoyen qui mérite respect.
Pour qui connaît le patriarche, il a non seulement marqué son temps, mais il a marqué son pays et son monde. Peut-être même que les Béninois ne savent pas tout ce qu’il a été et tout ce qu’il a fait. A présent qu’il engage le saint voyage pour ne plus apparaître physiquement à ses compatriotes, il est important de le célébrer ce jour même dans la simplicité comme un vaillant homme, un intellectuel de haute facture. Ceux qui l’ont côtoyé le témoigneront certainement. Osons retenir simplement que l’Afrique noire perd ainsi une valeur sûre qui a su être utile à son espace de vie. Même s’il n’a pas fait longtemps au pouvoir, il reste pour tous une référence intellectuelle. Et pour l’éternité on retiendra qu’il a été inhumé à l’ère de la rupture et que le jour de son enterrement les Béninois ont vaqué à leur travail. Et ceux qui ont été concernés et l’ont accompagné à sa dernière demeure après avoir sollicité des permissions n’ont connu aucune résistance. Voilà le sens de l’ordre dans un Etat. Cela peut donner lieu à des débats, mais ce n’est aucunement un mépris pour l’illustre disparu.
Junior Fatongninougbo
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