A la découverte d’une activité génératrice de revenue à Cotonou : Le maraîchage,  un métier rentable mais  …

Publié le vendredi 26 août 2016

Le maraîchage est une agriculture consacrée essentiellement à la culture des légumes. Cette activité qui nourrit des milliers  de personnes à Cotonou est confrontée à quelques difficultés. A l’instar des  maraîchers du centre Opt sis au quartier Jacquot à Cotonou, bon nombre de maraîchers se plaignent et appellent les autorités au secours.

Un site pour répondre à l’auto-emploi !

 Créé  en 2004, le site de maraîchage de Fidjrossè, quartier Jacquot abrite aujourd’hui plus de 300 maraichers relativement jeunes. Pendant que  certains  maraîchers sont à l’étape d’apprentissage, d’autres sont déjà autonomes après trois ans de travail sous tutelle de leurs patrons. Ces apprentis qui travaillent sous tutelle de leurs patrons ont chacun une rémunération annuelle de 108000 FCFA à part les primes hebdomadaires qui leur sont réservés. Sur ce jardin qui occupe plusieurs hectares du quartier Jacquot, plus de  12 familles de légumes sont cultivées. On voit entre autres de carottes, de salades, de choux, de grandes morelles, de vernonias, d’oignons verts,  de concombres, de haricots verts, de piments, de tomates, de mantes  poivrées, de poivrons … qui sont autant de légumes cultivés sur ce site de maraîchage. Habillés de leurs chemises munies des pantalons pliés aux genoux, chapeau à la tête, les maraîchers travaillent acharnement malgré  l’effet des rayons solaires. Le site doté d’une citerne rectangulaire, les maraîchers transportent sur des centaines de mètres des arrosoirs remplis d’eau pour arroser les plantes de légumes précitées. De part et d’autres de ce jardin de légume, les femmes habillées majoritairement de leurs chemises traditionnelles communément appelées « bomba » munies de leurs pagnes noués au rein négocient avec les jardiniers, le prix de leurs marchandises au bord des pépinières rectangulaires.

 Des difficultés à foison

 L’approvisionnement en eau sur ce site relève souvent du parcours de combattant. Car bien que l’eau soit une source de vie pour tout être vivant, l’accès n’est pas facile aux maraîchers pour arroser leurs plants. Dotés d’outils précaires et peu recommandés, ils se trouvent dans l’obligation chaque fois de creuser le sol en grande profondeur. Ce qui est, selon eux, la seule alternative. Moïse Lokossou, un des jardiniers du site déclare « Nous creusons des trous pour avoir de quoi arroser nos plants ». A défaut des raccordements externes pour arroser facilement l’espace vert, les jardiniers sont contraints de transporter des bidons de 25 litres. Et  une fois que la source est tarie, le calvaire reprend de plus belle. En outre, de façon pratique ces travailleurs arrosent les plants avec des arrosoirs  chaque 30min, et ceci surtout quand le soleil se pointe au zénith. Généralement sur ces sites verts, ce sont des machines qui distillent de l’eau. Malheureusement ces machines  sont en quantité insuffisante et moins efficaces sur le centre Opt. Monsieur Moïse Lokossou précise : « Nous transportons l’eau à tour de rôle si bien que parfois les carottes et laitue qui ont plus besoin d’eau pourrissent ». Il faut signaler que ces maraîchers arrosent les plants jusqu’au coucher du soleil du fait qu’ils n’ont pas assez de tourniquets. Le tourniquet est un ensemble de tuyaux qui tire l’eau du sous-sol jusqu’à la surface et arrose simultanément les plants. Moïse poursuit « nous avons une insuffisance de tourniquet qui facilite la tâche c’est pourquoi nous utilisons des arrosoirs ». L’autre peine que vivent ces travailleurs est la perturbation des rongeurs qui détruisent leur production. Les chenilles perturbent la bonne évolution des plants, ils rongent les feuilles de légumes. Cela crée par conséquent la mévente. Alain Tchahouin, un des chefs jardiniers confie à cet effet : « Les chenilles perturbent nos plants. Ce qui fait que nous les traitons avec des intrants tels que le lambda et le Lasaire. Il faut préciser que ces jardiniers n’ont pas de logements sur le site. Les terrasses ou cabanes sont les lieux où ils se réfugient tous les soirs après le dur labeur.

 Les doléances pour redynamiser le secteur

 D’importances doléances ont été faites par les maraîchers dans l’espoir de soulager un tant soit peu leur peine.  Etant un métier difficile mais qui nourrit pratiquement toute personne,  les sieurs Moïse Lokossou et Alain Tchahouin, tous deux maraîchers invitent les autorités à les aider en approvisionnement en eau. Ils espèrent qu’elles dotent leur site d’un point intarissable. Mieux, ils souhaitent qu’on leur octroie des machines pouvant tirer l’eau du sol.  Cela qui faciliterait, selon eux, le transport d’eau aux différents points de pépinières à arroser. Ils n’ont pas manqué de faire un appel vibrant à l’endroit de toute personne de bonne volonté qui aimerait les aider à sortir des conditions précaires de travail acharné tout au long de la journée. En ce qui concerne le manque de logements sur le site, les maraîchers sollicitent l’aide des autorités et de leurs chefs-jardiniers pour construire des bâtiments de circonstance. Une consommatrice rencontrée fortuitement sur le site, Lokossou Florentine a su saisir l’occasion pour lancer son cri de cœur. Elle demande aux vendeurs d’être relaxes sur les prix en temps de pénurie de légumes. A l’en croire,  autant que les produits maraîchers coulent sur le marché, autant que les consommateurs sont satisfaits ; ainsi chaque secteur est soulagé.

Réalisé par Francis Satchi (Stag), Jeannette Gandaho (Stag), Serge Vissoh (Stag)


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