Processus de relecture de la Constitution : La commission des réformes très convoitée

Publié le mardi 10 mai 2016

Conformément à sa promesse électorale, le président Patrice Talon a effectivement lancé la procédure des réformes institutionnelles au Bénin en constituant et en installant la commission à laquelle cette mission est confiée. C’était le vendredi 6 mai 2016 au palais de la Marina, soit exactement un mois jour pour jour après son investiture. Seulement depuis, des voix s’élèvent pour réclamer la nécessité de leur présence à cette commission.

L’une des premières réactions vient des associations professionnelles des médias. C’est par un communiqué conjoint que l’Union des professionnels des médias du Bénin (Upmb) et le Conseil national du patronat de la presse (Cnpa-Bénin) expriment leur regret de ne pas se voir représenter dans cette commission. «Mais pour ce qui nous concerne, il est déplorable qu’on ne retrouve dans cette commission aucun professionnel des médias ; même pas un ancien président ou conseiller de la Haute Autorité de l’Audiovisuel et de la Communication (Haac). Point n’est besoin de rappeler qu’une des institutions qui ont été les plus éprouvées ces dernières années reste la Haac. Cela a d’ailleurs transparu lors de la campagne pour la présidentielle de 2016. La preuve, le candidat Patrice Talon a d’ailleurs insisté sur la nécessité de faire des réformes à ce niveau. Mais curieusement, une commission qui comprend 30 personnalités souffrent de l’absence d’un averti des questions des médias. Les réformes au niveau de la Haac; le mode de désignation des responsables des médias du service public ; le financement des organes du service public ; la régulation de la publicité ; l’assainissement du secteur de la presse. Tous ces débats seront-ils faits sans l’apport d’un expérimenté de ces questions ? Va-t-on nous dire que les missions foraines serviront pour combler ce déficit ? », se préoccupent l’Upmb et le Cnpa-Bénin. Alors, le communiqué signé des présidents Franck Kpochémè (Upmb) et Malick Séïbou Idrissou (Cnpa-Bénin), souligne que sous le nouveau départ, la presse ne sera plus uniquement un instrument de compte de rendu et autres communications.

La diaspora aussi réclame sa participation à cette commission. «Il est insupportable de constater qu’aucun Béninois de la diaspora ne siège dans cet important chantier du quinquennat du Nouveau Départ !!! Faut-il le rappeler ??? La diaspora béninoise a joué un important rôle dans l’avènement de la Démocratie en République du Bénin par sa participation massive à la Conférence Nationale des Forces Vives de la Nation de Février 1990 à Cotonou!!! Mieux, le Premier Ministre de la transition est issu de cette diaspora. Certains articles de notre Loi fondamentale (notamment l’interdiction de l’importation des déchets toxiques en République du Bénin) sont exclusivement à l’actif de la diaspora !!! Ceux qui ont induit le Président Talon dans cette erreur visent certainement à le couper de la diaspora après son discours franc sur le perron de l’Elysée !!! Est-ce à dire que la diaspora béninoise dont on vante les mérites et les compétences n’a rien à dire sur la Constitution de son pays ??? », a publié le compatriote Benoit Illassa sur son blog. Si ce n’est pas pour réclamer une appartenance à cette commission, certains Béninois y voient plutôt d’un mauvais œil la présence de certaines personnalités. Ou alors, dénoncent-ils le nombre «pléthorique» des membres de ladite commission.  On le voit, quoi qu’il fera, le président Patrice Talon ne peut plaire à tout le monde. Mais le plus important est que le processus soit lancé. C’était une promesse. Elle sera tenue. Pour la vitalité de la démocratie béninoise et le développement du Bénin.

Communiqué conjoint UPMB-CNPA-Bénin

Mise en place de la Commission des réformes institutionnelles

Les associations professionnelles réfutent l’absence des acteurs des médias

Conformément à ses promesses électorales, le Chef de l’Etat a mis en place la commission nationale technique du projet de réformes politiques et institutionnelles. C’est le lieu d’en savoir gré au Président de la République pour ce courage politique exprimé en début de règne, soit juste un mois après son investiture. C’est la preuve qu’il veut rester en phase avec les aspirations profondes du peuple béninois.

Seulement, à la lecture des noms de la trentaine de personnalités composant cette commission, certaines catégories socio-professionnelles sont carrément occultées. Et pourtant cette commission doit pouvoir  » …établir, en toute objectivité, un diagnostic approfondi des écueils qui ont jalonné notre histoire récente afin d’envisager les solutions permettant le renforcement de la démocratie et l’instauration durable de la bonne gouvernance « . A terme, les réformes doivent impacter la plupart des institutions de la République.

Mais pour ce qui nous concerne, il est déplorable qu’on ne retrouve dans cette commission aucun professionnel des médias ; même pas un ancien président ou conseiller de la Haute Autorité de l’Audiovisuel et de la Communication (HAAC). Point n’est besoin de rappeler qu’une des institutions qui ont été les plus éprouvées ces dernières années reste la HAAC. Cela a d’ailleurs transparu lors de la campagne pour la présidentielle de 2016. La preuve, le candidat Patrice TALON a d’ailleurs insisté sur la nécessité de faire des réformes à ce niveau. Mais curieusement, une commission qui comprend 30 personnalités souffrent de l’absence d’un averti des questions des médias. Les réformes au niveau de la HAAC ; le mode de désignation des responsables des médias du service public ; le financement des organes du service public ; la régulation de la publicité ; l’assainissement du secteur de la presse. Tous ces débats seront-ils faits sans l’apport d’un expérimenté de ces questions ? Va-t-on nous dire que les missions foraines serviront pour combler ce déficit ?

 » Président de la République, j’ai pensé qu’il est de mon devoir d’associer à cette noble tâche toutes les personnalités dont les connaissances, l’expertise et l’expérience permettront d’aboutir assez rapidement à un projet qui synthétise les réponses les plus adéquates aux aspirations politiques actuelles et futures de notre peuple « , a déclaré pourtant le Chef de l’Etat le vendredi 6 mai à l’occasion de l’installation de ladite commission.

Cette volonté maintes fois affichées du régime défunt de faire à peine attention aux professionnels des médias ne doit plus avoir droit de cité avec le nouveau départ. L’exemple le plus éloquent reste la mise en place de la Commission Nationale de la Migration de l’Analogique au Numérique où les associations professionnelles des médias sont sous représentées.

Il est encore temps que le tir soit corrigé. Ceci, pour permettre aux professionnels des médias de retrouver leur place au sein de cette commission pour des propositions de qualité sur les réformes dans le secteur des médias.

Sous le nouveau départ, la presse ne sera plus uniquement un instrument de compte de rendu et autres communications.

Ensemble pour le développement du pays !

Cotonou, le 09 mai 2016

Le Président de l’UPMB              Le Président du CNPA-Bénin

Franck KPOCHEME                      Malick SEIBOU IDRISSOU


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