Insurrection populaire : « Si c’était à refaire, nous le referons » (Smockey)
Après les projections en salle, le film sur l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014 «Les 10 jours qui ont fait chuter Blaise Compaoré » revient dans les quartiers populaires de la ville de Ouagadougou. 12 quartiers vont accueillir le film. La Patte d’Oie a eu la primeur ce lundi 9 mai 2016.
Ces projections de proximité dans les quartiers populaires de Ouagadougou sont suivies de débat et Smockey, l’un des leaders du Balai citoyen, était face au public du quartier Patte d’oie.
Ce dernier a eu l’occasion de donner des éclaircissements aux questionnements des uns et des autres, notamment sur les accusations portées sur des membres du Balai citoyen, concernant l’acquisition de biens sous la transition.
Si certains ont montré qu’ils suivent l’actualité en revenant sur la question d la levée des mandats d’arrêt, l’affaire Zida et le sort réservé au Général Gilbert Diendéré, d’autres ont encore crié leur ras le bol par rapport leurs conditions de vie, notamment les coupures d’eau et d’électricité.
Ils n’ont pas manqué d’interroger Smockey sur le silence du Balai citoyen face à certaines situations. Sur ce point, l’artiste et activiste s’est défendu en ces termes : « Non, le Balai n’a pas baissé la garde. C’est peut-être parce que vous ne suivez pas toutes les activités que nous menons ».
Et puis, ajoute-t-il, « il ne faut pas sortir pour sortir, ce n’est pas parce qu’un moustique a piqué quelqu’un à Karpala qu’il faut sortir. Il faut être sûr qu’en sortant, c’est pour une bonne cause. Mais, je vous rassure que la situation est assez grave pour qu’on réagisse. Nous sommes en train de nous organiser à cela si rien ne change d’ici-là».
Pour l’heure, même si Smockey dit être déçu du gouvernement actuel, il reste néanmoins optimiste et si l’insurrection était à refaire pour changer la donne, « nous le ferons, bien évidemment encore deux fois plutôt qu’une », dit-il.
« Ce gouvernement avait toute la largesse d’effectuer un bon travail mais malheureusement, c’est un très mauvais démarrage (…). Il est en train de réveiller l’insurrection qui dormait en nous parce que nous nous étions dits que nous pouvons enfin goûter aux fruits de la lutte alors que le travail n’est pas encore terminé… », a-t-il poursuivi.
Au public, il dit ceci: « Le combat n’est pas fini, on a encore du pain sur la planche. Aujourd’hui, nous sommes à une étape fondamentale. Si on ne se tient pas les coudes, nous allons repartir à la case départ ou même pire. C’est ce qui est en train d’arriver avec les dossiers à la justice qu’on tente d’enterrer avec ce machiavélisme politique dont seuls les politiciens ont le secret ».
Après les échanges, place à la projection du film. Cependant, le mauvais temps et quelques soucis techniques n’ont pas permis de suivre le film jusqu’à la fin.
A noter que le film depuis sa première le 23 juin 2015 est à près d’une cinquantaine de projections et a déjà fait le tour de quelques provinces du Burkina et des pays comme le Mali, la Côte d’ivoire, la Belgique et la France.
Revelyn SOME
Burkina24
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