Energies renouvelables en Afrique: « On a là un ‘’gâteau’’ » (Prof. Yao Azoumah)

Publié le samedi 30 avril 2016

Booster le développement sur le continent africain suppose remédier au déficit énergétique criard. Ce ne sont pas les sources d’énergies, surtout celles dites « saines » qui manquent. Parmi elles, il y a le solaire. Seul hic, et comme toujours, les décideurs, notamment les politiques traînent le pas. Des professionnels réunis au sein de l’Association des professionnels des énergies renouvelables (APER) de la CEDEAO proposent d’aller au-delà des mots et de sortir les populations de l’« obscurantisme ».

« Si on ne sait pas faire, le gâteau va nous échapper »

Ce n’est plus un secret. Personne n’échappe aujourd’hui aux dérèglements du changement climatique et du réchauffement de la terre. Et, « il faut qu’on en prenne conscience. Tous les enjeux se jouent sur notre continent », estime Abdou Fall, président d’honneur de l’APER/CEDEAO et président du Conseil patronal des énergies renouvelables du Sénégal (COPERES). Il ne manque pas d’arguments pour illustrer ses propos.

« Nous sommes le seul continent à avoir une perspective d’industrialisation réalisable par des moyens d’énergies non polluantes, respectueuses de l’environnement et aptes à nous donner la capacité de répondre à notre demande énergétique dans des conditions qui ne garantissent qu’à la fois la qualité et l’accessibilité pour le citoyen », argumente-t-il.

« L’enjeu est de taille »

Cette réalité convainc à plus d’un titre le Prof. Yao Azoumah,  secrétaire en charge de la recherche et de l’innovation au sein de l’APER/CEDEAO et directeur général de SIREA-Afrique. « On a là un ‘’gâteau’’ », assure l’expert en énergies renouvelables. Mais, prévient-il, « si on ne sait pas faire, le gâteau va nous échapper ».

« C’est le moment, assure-t-il, d’accélérer le processus, qui nous permet de nous mettre en réseau afin de pouvoir nous positionner comme force d’initiative mais surtout comme force de propositions ». Il propose pour cela d’opter pour un mode de production et de consommation propre aux Africains.

« L’enjeu est de taille », estime le Prof. Yao Azoumah. Mais, dit-il, « nous avons tous les ingrédients en face. Il manque à nous de voir comment on va impliquer les uns et les autres pour que les choses soient bien faites ».

La difficulté résulte selon lui de l’approche que les Africains ont du secteur de l’énergie. Approche qui les pousse à le mettre en position secondaire avec pour prétexte la cherté du solaire. « C’est faux », rétorque l’expert. Le solaire ne coûte pas plus cher que les choses que nous possédons déjà. On se les achète facilement, parce qu’on pense que ce sont des besoins indispensables à notre développement, épanouissement », explique-t-il.

Abandon de l’idée de location de groupes électrogènes

Le 26 avril, lors de l’émission « Dialogue citoyen », le Président du Faso a émis une réserve quant à la location de groupes électrogènes supplémentaires pour résorber le déficit de fourniture en électricité au profit de projet dans le solaire. Une action dont se réjouit Emmanuel Kaboré, président de l’APER/CEDEAO « C’est une action salutaire. C’est une décision très sage », déclare-t-il.

Selon lui, cette abstention en cours de route a permis d’éviter « une catastrophe », car dit-il, « c’est celui qui est pressé qui achète la tête du chien ».

Oui KOETA                                                                              

Burkina24


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