Second tour de la présidentielle de 2016 : Corruption électorale à ciel ouvert
Les Béninois se rappellent, comme si c’était hier, cette marche contre la corruption qu’avait organisée le président Boni Yayi au lendemain de sa prise de pouvoir en 2006. Une marche à laquelle s’étaient joints des citoyens comme pour apporter leur caution au fait qu’il n’y aura plus de place pour ce fléau au Bénin. Malheureusement, c’est vraiment hier, mardi 15 mars 2016, à moins de vingt jours de la fin du second quinquennat de Boni Yayi, que tout le contraire a été observé. Et où ? Allez-y comprendre ! De longues files d’attente des conducteurs de taxi-motos se sont subitement formées devant la présidence, notamment devant la guérite de l’entrée principale pour, dit-on, recevoir chacun cinq mille Fcfa. On avait des raisons d’y croire puisque certains y ont passé plus de trois heures sous le soleil avant d’être servis. De sources bien informées, on indique qu’il s’agit d’un deal entre les initiateurs de cette rencontre et les «zems» avec qui on aurait marchandé leur faveur pour le second tour des élections du dimanche prochain. «Il s’agit d’une rencontre où chacun de nous est invité à voter le candidat de Boni Yayi contre cinq mille francs», a confié hier, le président d’un des nombreux syndicats de la corporation. Dans le même ordre d’idée, il se signale que des tractations sur fond de corruption seraient en cours pour débaucher des conseillers dans le Septentrion pour la cause du candidat de la mouvance. De l’argent de l’Etat serait mis à disposition pour atteindre cet objectif, vu que des sociétés d’Etat y ont été sollicitées pour apporter leur contribution.
Gaston Zossou : «Ce qu’on nous vend là est du faux»
J’ai vu des taxi-motos entrer à la Présidence de la République, en longues files indiennes, toute la soirée d’hier. Que vont-ils faire en ce lieu respectable, du matin jusqu’au soir, en cette veille d’élections ? Vont-ils y communier ? Mais y communier à quelle hostie satanique ? Ce qu’on nous vend là est du faux. Même moi qui suis un pure indigène d’ici, accablé de toutes les tares d’ici, ayant vécu toute ma pauvre vie ici, loin du bon monde civilisé de là-bas, je ne ferai pas ça, ni accepterai que l’on fasse ça pour mon compte. C’est donc la pire des insultes qui nous est faite à travers cette offre politique. Alors, redressons-nous, chers compatriotes, sur ce qui nous reste de dignité humaine, en leur donnant dimanche prochain une gifle qui leur fermera les oreilles à jamais, puisqu’ils ont le cœur fermé à l’amour du prochain. Source : page facebook
Sylvain Akindes : «Il se dit aussi que des sous ont été distribués…»
Chaque jour qui passe voit arriver à ma boîte des informations édifiantes sur la moralité sombre, pour être indulgent, des leaders de l’alliance républicaine. A Parakou, il se dit que c’est Yayi qui a fait le tour du marché pour distribuer des sous et supplier de lui sauver la face. Il se dit aussi que des sous ont été distribués à la Présidence. Tout cela est à vérifier mais l’image du Président est si mauvaise qu’on ne peut résister à y croire. A Dassa-Zoumé, il est populaire que Zinsou a distribué d’importantes sommes au carrefour aux femmes et aux zemidjans lors du voyage retour des obsèques de Kérékou. Et dans Cotonou ce serait le comble. Nous savons que lorsqu’il est en présence d’un candidat peu généreux, la population le fait savoir, et face à l’extrême générosité, elle parle aussi. Les dernières décisions du gouvernement viennent malheureusement apporter comme de l’eau au moulin de toutes ces affirmations. Le règne de la corruption dans le pouvoir en fin de mandat renforce ma disposition à donner crédit à ces informations. Vivement les démentis.
Source : page facebook
via La Presse du Jour http://ift.tt/1MlkJ7m