Formation du 1er gouvernement du Président de la Rupture : Déjà de fortes presses sur Patrice Talon

Publié le mercredi 30 mars 2016

Quelle sera la configuration du prochain gouvernement du Président Patrice Talon ? La question préoccupe en ce moment beaucoup de Béninois. Sur les réseaux sociaux comme dans différents milieux politiques, chacun y va de son imagination pour orienter celui qui présidera aux destinées du Bénin pour les cinq années à venir dans le choix de ses plus proches collaborateurs.

Tout comme ce fut le cas en 2006 où le Président Boni Yayi avait la lourde et exaltante mission de former son tout premier gouvernement, le Président Patrice Talon est aussi aujourd’hui sous une forte pression. Respect de l’équilibre interrégional, priorité à la compétence, présence de 30 % de femmes… sont là autant de critères dont devra tenir compte le successeur de Boni Yayi au Palais de la Marina pour conduire à bien le programme de société qu’il a proposé aux Béninois lorsqu’il sollicitait leurs suffrages. Pour la grande majorité des Béninois, ce gouvernement ne doit en tout cas pas être pléthorique. 16 portefeuilles ministérielles ou à défaut 21 avec la suppression des titres non prévus par la Constitution du 11 décembre 1990 (Premier ministre, Vice premier ministre…)

Au-delà de ces critères, des noms sont avancés pour occuper tel ou tel poste ministériel dans le prochain gouvernement du Président Patrice Talon. A la très longue liste de ceux qui ont véritablement cru et porté à la victoire finale le candidat Patrice Talon s’ajoute celle des ouvriers de la 25è heure qui, depuis la confirmation par la Cour Constitutionnelle des grandes tendances rendues publiques par la Cena, s’illustrent depuis quelques jours dans une inflation de déclarations de soutien au nouvel homme fort du Palais de la Marina.

Dans cette foire aux alouettes, personne ne veut rater l’occasion de se faire voir ou de se faire entendre par Patrice Talon. Même ceux qui au premier tour de la présidentielle de 2016 ont haut et fort disqualifié les candidats estampillés opérateurs économiques. C’est d’ailleurs toute honte bue qu’ils se découvrent aujourd’hui des talents  de vrais conseillers de Patrice Talon, des talents de jeunes loups de la victoire du candidat de la rupture…Ils sont sur toutes les chaînes de télévision et à la Une de tous les journaux, faisant le vrai boucan pour se faire remarquer. C’est eux qui donnent les noms de ceux qui doivent figurer dans le prochain gouvernement de Patrice Talon et à quel poste on doit les trouver. Pour se donner bonne conscience, ils jouent sur la fibre de l’unité nationale et appelle à la formation d’un gouvernement de large consensus.

Au-delà de la rue

La bataille pour l’entrée dans le premier gouvernement du Président Patrice Talon ne se limite malheureusement pas aux agissements de ces ouvriers des 1ère et 25è heures. Elle s’est déjà transposée au Parlement où on apprend qu’une majorité de 45 députés s’est déjà constituée pour faire pression sur le nouveau Président. Ils se disent prêts à l’accompagner dans les réformes qu’il aura à engager. Ce soutien ne sera pas gratuit, indiquent des indiscrétions. Il sera subordonné à combien des leurs Patrice Talon fera rentrer dans son premier gouvernement.

Au niveau de certains leaders d’opinion aussi, la pression se fait également de plus en plus forte. Ceux qui ont appelé à voter pour Talon sont dans l’espérance de pouvoir placer des protégés. Ils ne sont pas bruyants. Discrets et méthodiques, ils frappent avec insistance à la porte du nouvel homme fort du Palais de la Marina, quémandant presque,  postes ministériels, Directeurs techniques ou de sociétés…

Pas de gâteau à partager

Dans l’entourage du Président Talon, il y a des propos qui rassurent face à cette inflation de ralliements ayant pour finalité une éventuelle entrée au 1er gouvernement du nouvel homme fort du Palais de la Marina. «…Ce ne sont pas des ralliements à un homme mais des ralliements à un programme. Si on l’entend comme cela, c’est ensemble que nous allons travailler sur le programme. Patrice Talon n’est pas dans une posture d’exposition du patrimoine de l’Etat aux fins de satisfaction d’intérêts particuliers. Si c’est l’intention, je pense que le rendez-vous ne sera pas fructueux. Nous sommes tous engagés à faire en sorte que les réformes aboutissent et que le pays redémarre. Si c’est cela, nous accueillons favorablement toutes ces arrivées…Il n’y a pas de plats exposés devant Patrice Talon. Le candidat élu a d’ailleurs dit que le Bénin n’est pas un gâteau à partager ». Ainsi s’exprimait il y a quelques jours Me Joseph Fifamin Djogbénou invité par nos confrères de Soleil FM. Ces propos rassurent à plus d’un titre et attestent que Patrice Talon ne tombera pas dans les mêmes pièges que son prédécesseur Boni Yayi.

Pour paraphraser mon confrère Aboubacar Takou, « Aider Patrice Talon à éviter les pièges de nos manies béninoises est le meilleur soutien,  qu’on peut lui apporter ». Mieux, comme l’a dit le bouillant Jacques Ayadji, « Si nous aimons le Président élu, Patrice Talon et voulons qu’il réussisse sa mission pour le bonheur de nous tous et de chacun de nous, évitons de lui rabâcher les oreilles à longueur de temps sur ses succès (ce qu’il fait de bien à notre sens) car nous avons tout le temps pour lui décerner des trophées à la fin de sa mission en 2021 au vu de ses résultats. En revanche, il faudra nous organiser pour lui rabâcher les oreilles sur ses échecs (ce qu’il fait de mal à notre sens) pour lui permettre de redresser la pente car il est fort probable que comme tout le monde, il se trompe de bonne foi ».

C’est donc clair ! Tout le monde ne peut pas se retrouver au gouvernement. Il est alors important de laisser Patrice Talon constituer en toute liberté l’équipe qui va l’aider à remettre le Bénin sur le chemin du développement. Qu’on soit au gouvernement ou pas, chacun à son rôle à jouer.

Affissou Anonrin


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