Elaboration et règlement du budget : « Même les spécialistes s’embrouillent dedans ! »
Le projet Mobiliser les acteurs de la société civile pour un plaidoyer efficace, sous l’initiative de l’ONG Family Care International (FCI), a décidé d’associer la presse dans sa campagne de plaidoyer pour le renforcement des capacités des acteurs autour de la question de la Santé reproductive, maternelle, néonatale et infantile (SRMNI). Pour cela, elle a initié un atelier de formation à leur endroit. La séance s’est portée sur le renforcement des capacités des médias sur les questions budgétaires en lien avec la SRMNI. La rencontre de deux jours a eu lieu à Koudougou. Elle a pris fin ce vendredi 6 novembre 2015.
Mobilsing, Advocates from Civil Society (MACS), c’est le nom du projet en anglais, ne cherche pas à obtenir du financement de la part de l’Etat. MACS œuvre plutôt dans le sens de l’augmentation du budget alloué au budget au ministère de la santé et pas seulement.
Parce que « la pauvreté a un visage féminin », MACS attend du ministère un engagement à être plus regardant sur la SRMNI. « La coalition ne demande pas à l’Etat de lui donner de l’argent, mais que le ministère des finances consacre d’avantage de ressources au budget de la santé notamment au budget de la santé maternelle et infantile », explique Bambara Moussa Chargé de projet en Planification familiale.
Impliquer. « Nous visons à impliquer davantage les journalistes à la question de la santé de la mère et l’enfant », a indiqué Sourgou Alimata de Family Care International (FCI). L’ONG espère ainsi attirer l’attention du gouvernement sur la question « cruciale » qu’est celle de la SRMNI.
Pour influencer sur les prises de décisions des acteurs sur l’élaboration du budget, et la phase de la circulaire budgétaire, il est nécessaire qu’au préalable, les Organisations de la société civile (OSC), les Organisations non-gouvernementales (ONG) et les hommes de médias maitrisent le calendrier d’élaboration du budget, d’où le présent atelier de formation.
Influencer. « L’essentiel, c’est de retenir les principales étapes pendant lesquelles, on peut intervenir pour essayer d’influencer les politiques publiques », préconise Nadège Tiendrébeogo, analyste économiste au Centre d’information, de formation et d’étude sur le budget (CIFOEB).
C’est seulement ainsi qu’ils arriveront à intervenir pendant les moments clés que sont la phase d’orientation des politiques publiques, la phase de définition de la stratégie d’investissements ou des priorités. « Nous sommes sur le terrain et nous côtoyons plus ces populations. Nous voyons vraiment les problèmes qu’il y a », déclare Nadège Tiendrébeogo
A la suite de ces différentes phases, ils doivent chercher à maitriser, les accords que l’Etat a signés pour avoir une base afin de mener une « bonne » analyse budgétaire en vue de l’interpellation des autorités.
« Les procédures administratives au niveau de l’Etat son très complexes », déplore Nadège Tiendrébéogo. Pour elle, seul le plaidoyer peut contribuer à l’allègement des procédures. Et tout cela a ses inconvénients qui font que la loi de règlement intervient des années (jusqu’à 2 ans) après l’exécution du budget.
MACS milite pour un désagrègement des informations sur le processus d’élaboration du budget. « La brique », comme l’appellent les économistes n’est pas accessible à tous. Son contenu l’est encore davantage.
Rendre accessible. L’ONG FCI fait de l’accessibilité à la loi des finances à tout citoyen lambda une priorité. « Ce que nous voulons que le gouvernement fasse, c’est de simplifier, rendre l’information sur la santé reproductive, maternelle, néonatale et infantile accessible et poster sur son site. Même les spécialistes s’embrouillent dedans !», lâche Sourgou Salimata de Family Care International (FCI).
Oui KOETA
Burkina24
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