A six mois de la fin de son mandat : Yayi veut cacher son échec
Le week-end surpassé, Boni Yayi était à Djougou où il a fait des déclarations étonnantes, à la limite, graves. Le week-end écoulé, c’est le tour de Parakou de le recevoir. Même scénario. Mais cette fois-ci, avec des excuses par rapport à ce qu’il avait dit à Djougou. Le week-end prochain, ce sera où ? Dans tout ça, il y a une constance qui se dégage : Il s’agit de déclarations pour se faire bonne conscience. Or, la réalité est là. Quel bilan Yayi laisse-t-il derrière lui?
La première chose à retenir, c’est quand Yayi parle de l’actuelle classe politique. C’est lui qui a aggravé ça. La déchéance de la classe politique est partie de son prédécesseur. Mais c’est Yayi qui l’a aggravée en sa qualité de technocrate, contrairement à son prédécesseur. Au point où à l’heure du bilan, Yayi se révèle comme le plus politique que tout. Il est allé plus loin que son prédécesseur dans la politique politicienne. Il a détruit les partis politiques. Mieux, le drame, c’est qu’il a politisé l’administration publique si bien que la compétence n’est plus une valeur. Des exemples sont là, palpables. Des concours de recrutement à histoire. Des concours de recrutement rejetés, contestés. Du jamais vu au Bénin. Sur un autre chapitre, celui du développement, c’est la déception pour un technocrate. Quand on prend la question du développement du pays, il suffit juste de faire un tour dans la capitale économique du Bénin pour voir l’état piteux des différentes infrastructures : routières, sanitaires…Ailleurs sur l’ensemble du territoire national, c’est pareil. Les chantiers de construction et de réhabilitation des routes sont loin de s’achever d’ici à là. En tout cas pas avant le départ de Yayi comme il le réclame ici et là. Les instructions n’ont plus aucune valeur sous Yayi. Le comble, c’est que le Bénin est devenu un pays de haute corruption. Son prédécesseur ne lui a pas laissé une ardoise aussi lourde et noire. La corruption au Bénin a atteint une renommée internationale. Voilà l’état piteux dans lequel Yayi s’apprête à laisser le pays qu’il préside depuis bientôt dix ans. En conclusion, cette situation amène les uns et les autres à vouloir prendre leur destin en main. Les opérateurs économiques béninois, par exemple, qui, sous Mathieu, Kérékou, réalisaient leurs affaires en toute tranquilité, trouvent aujourd’hui qu’ils ne sont plus en sécurité et il faut qu’ils prennent leur destin en main. En réalité, c’est Yayi qui les a poussés à cela. Aujourd’hui, pourquoi Yayi s’en offusque ? Il est responsable de tout ça. Qu’il multiplie aujourd’hui des déclarations de bonne foi ne l’absout guère. Il faut regarder dans le rétroviseur pour se rendre compte que la gestion du pays est un échec total pour Yayi.Alors, au lieu de multiplier des déclarations pour cacher cet échec, Yayi devrait l’assumer.
Grégoire Amangbégnon
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