Séminaire des journalistes en langues nationales à Bohicon : Pascal Koupaki appelle à transformer le Bénin

Publié le lundi 24 août 2015

Un séminaire des journalistes en langues nationales a eu lieu le samedi 22 août 2015 à Bohicon. Il avait pour invité spécial Pascal Irénée Koupaki. L’ancien Premier ministre, à cette occasion, a faitles diagnostics d’un Bénin en perte de valeurs et aappelé les Béninois à prendre conscience pour relever les défis d’un développement radieux. 

«Je suis venu ici, car un des sous-thèmes du séminaire a trait à la Nouvelle Conscience », a précisé en introduction de son intervention Pascal Irénée Koupaki. Il a ensuite souligné qu’il est plus que jamais nécessaire d’incarner nos valeurs dans le développement.  «La  démocratie sans exigence,  c’est tout  autre chose que  la démocratie.  Je rappelle que la Nouvelle Conscience appartient aux Béninois et non à une seule personne.  Et, c’est une question de persévérance et d’abné-gation», a-t-il précisé aux participants du séminaire des journalistes en langues nationales tenu samedi dernier à Bohicon. Koupaki a rappelé qu’il est question de travailler en synergie pour améliorer les conditions de vie et de travail des laborieuses populations.  Nul, dit-il, ne sera de trop dans le combat contre la pauvreté. A ses vis-à-vis, il a dit que les journalistes en général, et en l’occurrence les locuteurs en langues nationales, ont un rôle prépondérant à jouer, dans cette optique.

 Des milliers de problèmes à régler

 Dans cette quête de contribuer au développement collectif du Bénin, Pascal Iréné Koupaki  a d’abord voulu connaître ce dont souffrent les Béninois. C’est ainsi qu’il a annoncé avoir déjà parcouru les 77 communes du pays  dans le but d’identifier les difficultés auxquelles sont confrontées ses compatriotes.  Le constat qu’il a fait lors de ce périple, a-t-il dit, est écœurant.  Globalement, pour lui, les Béninois souffrent du manque d’eau potable,  de l’insuffisance des infrastructures sanitaires, éducatives et routières. Ils végètent dans la misère ambiante, retient-on des explications de l’ancien ministre du développement.  «Dans chaque village, il y a 10 problèmes.  Au total, on a 53 mille problèmes dans les 77 communes du Bénin. Je crois que les Béninois sont capables  de relever les défis, en apportant des solutions justes à ces problèmes.  Osons transformer le Bénin»,  suggère-t-il. Alors, Koupaki a demandé aux  participants au séminaire  de remettre l’être béninois debout, sinon au travail, pour le bonheur de tous.  Leur rôle, dit-il, est de conscientiser  les populations dans ce sens, étant attendu que  les pesanteurs sociologiques et anthropologiques ont une influence négative sur l’être béninois. Il faut amener, selon lui, cet être à se départir des aspects négatifs  pour incarner les valeurs et les vertus sans lesquelles une nation ne peut connaître un développement digne du nom.

 L’improvisation préjudiciable, l’achat de conscience…

 Pascal Iréné Koupakisuggère des idées afin d’éviter le piège de l’improvisation préjudiciable au développement.  Sans un tel examen, dit-il, le développement socio-politico-économique restera à l’étape  déclaratoire et  ne débouchera jamais sur la phase exécutoire. «Lorsque nous parlons, nous ne disons pas ce que nous pensons au fond de nous-mêmes.  Et lorsqu’on doit décrypter une instruction, on ne la mettra jamais en œuvre», avertit l’homme de la nouvelle conscience. La question de l’achat des consciences a aussi préoccupé Koupaki dans sa communication aux hommes des médias. «Il faut regarder le rôle que l’argent joue dans les élections. Le budget moyen des candidats aux législatives est plus de 100 millions de francs Cfa.  Mais en quatre ans, le député gagne moins de 100 millions de francs Cfa.  On met  alors trop d’argent dans les élections», dénonce l’ancien argentier national. Il dénonce aussi un gaspillage des ressources financières de l’Etat dans les organisations des joutes électorales alors que ces fonds peuvent servir à autre chose pour le bonheur des populations. En définitive, le probable candidat aux prochaines élections présidentielles demande aux uns et aux autres d’opérer une réelle mutation pour un  vrai développement dans un Bénin où la satisfaction des cinq besoins fondamentaux  de l’homme ne sera pas réservée uniquement à la haute classe, mais aussi à la basse classe composée des ouvriers, des  artisans, des paysans, des commençants et des travailleurs.

Athanase Dèwanou


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