Journée mondiale de l’hépatite édition 2015 : Le Prof Nicolas Kodjoh attire l’attention sur l’urgence d’agir

Publié le mercredi 29 juillet 2015

Kodjo internetLe Bénin n’est pas resté en marge de la célébration de la Journée mondiale de l’Hépatite édition 2015. Cette journée a été organisée par les Ong Autre Vie et Bénin Santé en collaboration avec le Point Focal Bénin et la Société Béninoise d’Hépato-gastroentérologie. A cet effet plusieurs activités ont été menées. Il s’agit des d’activités de sensibilisation, de plaidoyer auprès de l’Assemblée Nationale et des activités de dépistage. Et pour donner le top de ces différentes manifestations, une rencontre de sensibilisation sur les stratégies de lutte contre le fléau, a été organisée le mardi 28 juillet 2015. Cet atelier a enregistré des communications données par les personnes averties du domaine. Les plus importantes qui ont capté l’attention de l’assistance sont celles présentées par le Professeur Nicolas Kodjoh, Point Focal Bénin de Iplh et point focal en charge des hépatites au ministère de la santé.

« Le Bénin paie un lourd tribut aux hépatites, il urge de se lever pour aller contre ce mal ». Le Professeur Nicolas Kodjoh, Point Focal Bénin de Iplh et Point focal en charge des hépatites au ministère de la santé est plusieurs fois revenu sur cette phrase le mardi dernier dans ces communications données à la rencontre de sensibilisation sur les stratégies de lutte contre le fléau organisée le mardi 28 juillet 2015 à l’Infosec à Cotonou, dans le cadre de la célébration de l’édition 2015 de la Journée mondiale de lutte contre l’hépatite. Restant collé au thème retenu pour l’édition de cette journée : « Prévenir l’hépatite agir maintenant », il a présenté deux communications qui interpellent les uns et autres en l’occurrence, le gouvernement sur l’urgence d’agir. Présentant «La situation de la lutte contre les hépatites B et C en Afrique », le professeur Kodjoh, a fait observer que les hépatites virales B et C constituent un important problème de santé publique dans le monde en général et en Afrique en particulier. Dans son argumentaire, il a expliqué que plus d’un milliard de personnes dans le monde sont infectés par le virus B ou C des hépatites. La répartition mondiale montre une atteinte prépondérante de l’Afrique qui est une région de haute endémie pour les deux maladies. Montrant la gravité des hépatites B et C pour l’Afrique, le prof Kodjoh a informé l’assistance que 150 000 000 sont porteurs chroniques de l’hépatite dont 1 400 000 pour le Bénin avec risque d’évolution vers cirrhose et cancer du foie. 15 à 25% de décès prématuré sont enregistrés dans la population des sujets atteints. Les Virus B et C responsables de 80% des cancers du foie dans le monde, l’un des premiers cancers de l’homme. Les prévalences nationales sont : Hépatite B = 9,9 %. Hépatite C = 4,12%. Appréciant la riposte des états africains face à la grave menace représentée par les hépatites, le professeur a fait savoir, qu’il existe un cadre organisationnel et légal de lutte. A l’en croire, il existe un plan stratégique national de lutte ou d’une structure ayant à charge la question des hépatites en Afrique du Sud, Côte d’Ivoire, Egypte, Mauritanie, Rwanda, Sénégal, Tchad et au Bénin avec le Point Focal.

 Le Bénin doit engager une riposte réellement adaptée à la menace

 A entendre le Professeur Kodjoh, il n’y a pas de politique nationale de formation spécifique des personnels de santé à la prise en charge des hépatites. Il n’y pas également de recommandations nationales ni de guides pour la prise en charge des hépatites (sauf Afrique du Sud, Cameroun, Nigéria et Tanzanie). Aussi, il n’y a pas de recommandations nationales ni de guides pour la prise en charge des malades co-infectés par le Vih (sauf Afrique du Sud et Tanzanie, Cameroun, Côte d’Ivoire, Mali, Mauritanie, Rwanda, Tchad). A entendre le professeur Kodjoh, le gouvernement a fait des efforts en faveur des malades d’hépatites. En 2010, il y a eu une prise en charge sur le budget national du traitement des malades éligibles, en partenariat avec le Laboratoire Roche. En 2014, il y a eu Autorisation de l’utilisation du Ténofovir chez les malades mono – infectés par le virus B. Toutefois, M. Kodjoh révèle quelques difficultés comme celle de l’accès au traitement en raison du coût élevé du bilan d’éligibilité à la charge des patients. Les hépatites B et C sont des maladies évitables. L’hépatite B peut être éradiquée grâce à la vaccination. Ces deux maladies sont l’une des causes de morbidité et de mortalité en Afrique au sud du Sahara. Elles sont aussi la 1ère cause du cancer du foie dans le monde, et surtout la première cause de décès par cancer chez l’homme en Afrique au sud du Sahara. Face à la menace que représentent les hépatites pour la santé mondiale, la réponse apportée par les pays n’est pas à la mesure des enjeux, estime le professeur Kodjoh. Le thème de cette journée, « Prévenir l’hépatite, agir maintenant », est une invitation pour les responsables politiques, les agents de santé et le grand public à agir immédiatement pour la prévention des infections et des décès causés par l’hépatite. Au Bénin, le gouvernement fait des efforts louables pour la prise en charge thérapeutique des malades. Mais la riposte réellement adaptée à la menace des hépatites est la mise en place effective d’un plan stratégique national de lutte conformément aux recommandations de l’Oms et au Consensus de Dakar, Prévention et lutte contre l’hépatite virale. Cadre pour l’action mondiale (2012) et Initiative Panafricaine de lutte contre l’hépatite. Consensus de Dakar. Exprimant son souhait de voir bien mener la lutte, M. Kodjoh a exprimé le vœu de voir le Benin se doter d’un plan d’action national de lutte contre la maladie d’Hépatite, d’un programme national de lutte contre la maladie d’Hépatite et de rendre obligatoires et gratuits à tous les niveaux le dépistage, la vaccination et le traitement.

 Des solutions pour l’éradication de l’hépatite B

 D’après la deuxième communication donnée par le Professeur N. Kodjoh, un travail de recherche fait par le professeur et le Point Focal Bénin de l’Initiative Panafricaine de Lutte contre l’Hépatite (Iplh) et R. K. Vignon Hépato- gastroentérologue, Hôpital d’Instruction des Armées de Cotonou, l’hépatite virale B (Vhb) demeure un problème mondial et préoccupant de santé publique. Mais des solutions existent pour éradiquer le mal. Pour ces spécialistes, la vaccination universelle des nouveaux -nés dans les 24 heures suivant la naissance peut permettre l’éradication de l’hépatite B. Le ‘’poids’’ de l’hépatite B pour la santé publique est très élevée au Bénin : un million de porteurs chroniques du virus B. L’hépatite B a un impact négatif sur la santé et le développement. 15 à 25 % des malades décèdent prématurément   des complications de cette maladie. Pour le professeur Kodjoh, pour lutter contre ce fléau, il faut agir maintenant sur : le réservoir de virus (Strictement humain+++), les hôtes réceptifs et les voies de transmission. Il urge mettre en œuvre de la vaccination universelle des nouveau-nés. Pour gagner la lutte contre l’hépatite B, il y a urgence pour le Ministère de la santé d’agir maintenant en faisant de la question des hépatites un problème prioritaire de santé publique, en rendant visible et opérationnel le Plan Stratégique National de lutte contre l’hépatite. Comme autres solutions possible à l’éradication de la maladie, il y a la vaccination de tous les nouveaux – nés dans les 24 heures suivant la naissance (nombre de naissances attendues en 2015 = 425 044). C’est la seule solution qui permet une approche globale pour : La suppression du réservoir de virus pour la suppression du réservoir de virus, le traitement des malades à moindre coût et l’éradication de l’hépatite B et la diminution sensible de la prévalence du cancer du foie à long terme dans notre pays.

 Le Point Focal Bénin de IPLH n’est pas resté bras croisés

 Le Pr Nicolas Kodjoh, Point Focal Bénin de l’Initiative Panafricaine de Lutte contre les Hépatites (Iplh) depuis deux ans a toujours marqué la célébration de la Journée mondiale de l’hépatite au Bénin avec une panoplie d’activités. Ceci en se conformant à la   résolution WHA63.18 de l’Oms de l’année 2010 consacrant le 28 juillet comme Journée Mondiale de l’Hépatite. Tout comme en 2013, il a organisé ce lundi 28 Juillet 2014 au Chant d’oiseau, au profit des professionnels de la presse, une campagne de sensibilisation sur les hépatites portant sur les points suivants : « La présentation et la diffusion de dépliants d’Information, d’Education et de Communication (IEC) sur les hépatites, notamment sur les facteurs de risque et les moyens de prévention », « La présentation et la diffusion de messages pour interpeller la conscience de chaque citoyen pour faire face à la menace des hépatites. Cette activité était suivie de conférence de publique sur le thème : « Les hépatites virales B et C en question : De quoi s’agit- il ? Quels sont les modes de contamination ? Comment se protéger ? Quels traitements ». Les cibles des différentes activités du Point focal Bénin ont eu pour cible le grand public, les professionnels de la Presse, les professionnels de la Santé, les tradi-praticiens. Mais heureusement, les mérites du professeur Kodjoh ont été reconnus à l’atelier qui a ouvert les activités de la quinzaine d’actions urgentes contre l’Hépatite B, initiée dans le cadre de la deuxième édition de la Journée Mondiale de l’Hépatite. A l’instar du représentant du ministre Dr Lucien Toko, bon nombre de participants ont félicité le Point Focal Bénin de l’Initiative Panafricaine de Lutte contre les Hépatites (IPLH).

 Des actions de la « Quinzaine d’actions urgentes contre l’Hépatite B »

La Journée mondiale de l’Hépatite édition 2015 est célébrée dans une synergie d’actions entre quelques acteurs qui interviennent dans la lutte. « Quinzaine d’actions urgentes contre l’Hépatite B ». C’est l’initiative par laquelle les Ong Autre Vie et Bénin Santé en collaboration avec le Point Focal Bénin et la Société Béninoise d’Hépato-gastroentérologie ont marqué l’évènement. Au menu, il y avait la présente cérémonie au cours de laquelle le public a eu droit à des communications du corps scientifique de la société Béninoise d’Hépato – gastroentérologie. Le mercredi 29 juillet 2015, ils ont organisé une grande marche de plaidoyer à Porto-Novo. Cette marche baptisée « Tous contre B !»   a échoué devant la représentation nationale pour une déclaration solennelle. Etant donné qu’ils sont dans une démarche de durabilité de nos actions, il est également prévu des tests de dépistage, des vaccinations et enfin la campagne de sensibilisation basée sur la cible qui va sillonner 25 communes de notre pays avec comme acteurs principaux 250 relais communautaires déjà formés et équipés avec des kits de sensibilisation.

Victorin Fassinou


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