Paris-Visite de Boni Yayi : Tout n’a pas été dit
Bis repetita ! Comme son prédécesseur Mathieu Kérékou en 2005, le Président Boni Yayi a choisi les derniers mois de la fin de son mandat pour se rendre à Paris. Dans les arcanes du Palais de la Marina, il s’agit d’une visite programmée depuis de longue date. Mais hélas, il y a bien des coïncidences qui attestent que tout n’a pas été dit aux Béninois sur cette visite.
Selon des sources diplomatiques, la visite du Président Boni Yayi à Paris s’inscrit dans un cadre purement officiel où il a abordé avec le Président Français François Hollande des questions liées à la démocratie, au changement climatique, à la lutte contre le terrorisme en Afrique…A en croire ce qui a été relayé par des médias proches du Palais de la Marina et de l’Elysée, le Président Boni Yayi aurait remis à son homologue Français une lettre l’invitant à séjourner au Bénin du 2 au 6 juillet 2015 dans le cadre d’une visite de travail. C’est côté cour. Mais côté jardin, bien d’interrogations persistent.
Dans l’opinion publique et dans plusieurs milieux politiques, tout ce qui a été ainsi dit est bien loin de convaincre sur les raisons profondes de cette visite. Bien qu’elle ait été programmée depuis de longue date comme l’attestent des sources proches du Palais de la Marina et du ministère en charge des affaires étrangères, cette visite pour certains observateurs cache bien des choses. Un rapprochement est d’ailleurs vite fait entre cette visite et l’annonce par médias interposés de la supposée candidature de Patrice Talon à la Présidentielle du février 2016. A en croire des indiscrétions, cette question qui donne l’insomnie à Boni Yayi ne peut pas ne pas être évoquée à l’Elysée. Le Chef de l’Etat béninois conscient de la menace que constitue pour lui une éventuelle candidature de son pire ennemi ne peut pas s’empêcher de demander à son homologue Français de dissuader fortement l’homme d’affaires béninois à ne pas s’engager dans cette aventure.
Les affaires tentative de coup d’Etat, tentative d’empoisonnement et autres sont là pour rappeler à la mémoire collective que l’homme d’affaires Patrice Talon n’a pas encore renoncé à sa volonté de faire mal à celui qui l’a poussé en exil forcé. Depuis cet exil parisien, Patrice Talon a la télécommande avec laquelle il contrôle le Bénin. Sa candidature à la Présidentielle de 2016 suivie de sa victoire ne restera pas sans conséquence. Et la première personne qu’il cherchera à abattre ne sera que Boni Yayi. D’où la nécessité pour celui-ci de solliciter le concours du Président de la mère-patrie.
Qu’on se le tienne donc pour dire. Ce n’est pas seulement pour une lettre d’invitation ou pour les questions qui ont été évoquées que le Président Boni Yayi s’est rendu à Paris. C’est beaucoup plus pour se donner une assurance-vie après 2016. Talon ayant toujours la dent dure.
Junior Fatongninougbo
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