Conseil Constitutionnel : Kassoum Kambou prend les rênes de l'institution

Publié le vendredi 13 mars 2015


Kassoum Kambou préside désormais aux destinées du Conseil Constitutionnel. Il a prêté serment ce vendredi 13 mars 2015 à Ouagadougou en présence du Chef de l'Etat, Michel Kafando, qui l'a officiellement installé dans ses fonctions. Membres du gouvernement, Chefs d'institution et d'organisation, hauts responsables de l'appareil judiciaire étaient aussi là pour magnifier cette cérémonie solennelle.




« Je jure de bien et fidèlement remplir mes fonctions, de les exercer en toute impartialité dans le respect de la Constitution, de garder le secret des délibérations et des votes, de ne prendre aucune position publique et de ne donner aucune consultation sur les questions relevant de la compétence du Conseil », tel est le serment prononcé par Kassoum Kambou. Précédemment conseiller à la cour de cassation, il est nommé président du conseil constitutionnel lors du conseil des ministres en sa séance du 11 février 2015. Il remplace donc à cette fonction le magistrat Dé Albert Millogo qui a dirigé l'institution depuis 2007.


Cultiver les « 3i »


Dans son discours KK rappelle le rôle particulier du Conseil constitutionnel qui est de travailler à raffermir la protection des libertés individuelles et collectives, la cohésion sociale ainsi que la paix sociale. Et au regard de cette délicate mission qui leur est assignée, surtout en cette période pré-électorale, il a invité les acteurs politiques au « respect de la constitution, de la charte de la transition et des lois », toute chose qui permettra à notre pays d'obtenir une paix sociale durable à travers « des élections transparentes et régulières ». De plus, M. Kambou est résolu à travailler avec les autres membres du Conseil pour bénéficier d'un regain de confiance du citoyen burkinabè vis-à-vis de l'institution. Et cela ne saurait se faire si les magistrats ne cultivent pas eux-mêmes les valeurs cardinales que sont « l'indépendance, l'impartialité et l'intégrité ». Comme l'on pouvait s'y attendre, K.K a eu une pensée particulière pour le juge Salifou NÉBIÉ, retrouvé mort le 24 mai 2014 sur la route de Sapouy mais aussi pour les personnes tombées lors des évènements d'octobre 2014.


Qui est le Magistrat Kassoum Kambou ?


Magistrat de grade exceptionnel originaire de Kampti dans le Sud-Ouest du Burkina Faso, Kassoum Kambou est titulaire d'une maitrise en Droit des Affaires. Homme pétri d'une expérience de 32 ans dans la magistrature, ce quinquagénaire a roulé sa bosse dans l'appareil judiciaire depuis 1980 où il était Magistrat intérimaire au Tribunal de Première Instance de Ouagadougou. Diplômé de l'Ecole nationale de magistrature de Paris, il est à l'aube de la Révolution, Substitut du Procureur de la République et membre du TPR (Tribunal populaire de la révolution). L'homme fera son petit bonhomme de chemin jusqu'en juillet 2002 où il est nommé conseiller à la Cour de Cassation. Soulignons qu'avant cela Kassoum Kambou a été membre de la commission constitutionnelle chargée de rédiger la Constitution de juin 1991 et président de la commission d'enquête indépendante chargée d'élucider l'affaire Norbert Zongo. Consultant en Droits humains et expert national anti-corruption des Nations-Unis, il est membre du REN-LAC et membre fondateur du MBDHP. C'est donc un homme averti qui prend les rênes de la Cour constitutionnelle. Outre sa carrière professionnelle, le nouveau président de la Cour constitutionnelle, chevalier de l'ordre national, est marié et père de quatre enfants.


En rappel, la cérémonie de prestation de serment a connu la présence du Pr Narey Oumarou, Conseiller à la cour constitutionnelle du Niger.


Herman Frédéric BASSOLE

Lefaso.net





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