Situation nationale : La société civile appelle à un rassemblement ce jeudi 5 février à la place de la Nation

Publié le mercredi 4 février 2015


Les organisations de la société civile avec à leur tête Hervé Ouattara du collectif anti-referendum (CAR) se sont réunies mercredi 4 février à la place de la révolution. Au milieu de jeunes étudiants, élèves et du secteur informel, elles ont expliqué la situation politique qui prévalait et dont les conséquences ont été, entre autres, l'annulation du conseil des ministres. Appel a ainsi été fait pour une forte mobilisation ce jeudi 5 février pour soutenir la transition.




« C'est vous qui avez été sur les champs de bataille les 30 et 31 octobre 2014. Il y a eu des victimes parmi vous. Nous ne devons pas nous laisser faire. Et pour nous empêcher de nous mobiliser à travers les messages sur les réseaux sociaux, ils ont coupé la connexion internet ». Ces mots sont d'Hervé Ouattara du Collectif anti-referendum. Débout sur un engin au milieu d'un groupe de jeunes, il les a invités à faire passer le message du rassemblement du jeudi 5 février dans les quartiers, les écoles, les marchés, etc. « Quand vous allez rentrer à la maison, il faut informer tout le monde autour de vous. Dites-leur que le pays est plus en danger qu'avant », déclare-t-il avant de tenter d'expliquer ce qui a entrainé la suspension du conseil des ministres. En effet, dit-il, des éléments du régiment de sécurité présidentielle (RSP) exigent la nomination d'un des leurs, notamment le colonel major Kéré et le colonel Céleste Coulibaly. « Nous, poursuit-il, n'en savons pas plus. Toutefois cette situation tend à troubler la quiétude des Burkinabè. Ce que nous n'allons pas accepter ». Le pays étant alerté parce que tout simplement une partie des militaires ne sont contents, les organisations de la société civile estiment que les priorités sont ailleurs, pas dans les intérêts égoïstes et personnels. Pour Hervé Ouattara, le RSP ne peut pas prendre le peuple en otage et il est impératif que les militaires et les éléments du régiment de sécurité présidentielle résolvent leurs problèmes sans entraver la bonne marche de la transition. Richard Silga, artiste musicien, visiblement remonté, avertit : « Si nous n'avons pas eu peur de lutter contre un dictateur qui a régné pendant 27 ans, ça ne sera pas ce groupuscule de militaires insensés qui veulent troubler la quiétude des honnêtes citoyens ».


La charte de la transition ne doit pas être mise en cause


Est-ce une façon de soutenir la personne de Zida, ou plutôt la transition ? Aziz Sana, membre du Conseil national de la transition (CNT) et coordinateur du Mouvement ça suffit, de répondre que par ce rassemblement, les organisations de la société civile entendent soutenir la république. « Nous soutenons la république, la démocratie. Nous voulons une bonne marche de la transition afin qu'elle puisse aboutir à des élections libres et transparentes pour tout le monde et qu'en fin 2015, nous ayons un président démocratiquement élu », fait-il savoir. Il embouche la même trompette qu'Hervé en dénonçant le comportement des éléments du RSP. Et les OSC, par la voix d'Aziz Sana, d'assurer qu'elles auront toujours un regard pour la bonne marche de la transition.


Si le premier ministre doit démissionner, explique Aziz Sana, toutes les instituions seront fragilisées. Ce n'est donc qu'une question militaire, elle est aussi civile. Alors, « pour des raisons personnelles, notre transition amorcée ne sera pas remise en cause par un groupuscule », dit-il. La charte et les institutions de la transition doivent, selon les responsables des OSC, être respectées. Et de prévenir que si la jeunesse a su prendre ses responsabilités, les 30 et 31 octobre, elle le fera encore et encore pour libérer totalement son peuple. « Nous appelons le peuple à rester à l'écoute, à rester mobilisé en attendant le mot d'ordre. Et s'il y a lieu de sortir, nous allons sortir pour faire le nettoyage complet », foi d'Hervé Ouattara. Un grand rassemblement est déjà annoncé pour ce jeudi 5 février à la Place de la Nation.


Bassératou KINDO

LeFaso.net





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