Burkina post-insurrection : Les jeunes du MPP demandent l'exclusion des « pro modification de l'Article 37 » des prochaines élections
Autour du thème « Contribution de la jeunesse du MPP au développement du Burkina post-insurrection », les jeunes militants du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP) ont réfléchi, dans le cadre de leur première convention nationale. Une convention dont la cérémonie de clôture est intervenue le samedi 24 janvier 2015 à Ouagadougou, en présence du premier vice-président du parti, Salif Diallo.
C'est le stade municipal de Ouagadougou qui a servi de cadre à cette cérémonie de clôture qui n'a pu commencer qu'après plus d'une heure et trente minutes d'attente anxieuse. Un stade qui n'a pas réussi le pari de se remplir « recto verso ». Tel était le décor de cette cérémonie qui a duré une heure environ. Mais elle aura été l'occasion pour le Secrétaire de l'Union nationale des jeunes du MPP, Abdoulaye Mossé, de rappeler que la convention qui s'achève a offert aux participants venus des 45 provinces du pays et d'autres pays, l'occasion d'examiner « les questions liées à l'emploi des jeunes, au rôle et à la place de la jeunesse dans le système de gouvernance du MPP, au leadership et à la conduite de projet, à l'économie numérique, aux réformes économiques et à l'apport des jeunes de la diaspora ».
De cet examen, ont découlé des idées d'aspirations fortes à l'attention de la direction de leur parti. Il s'agit, entre autres, de l'emploi des jeunes qui, de l'avis de M. Mossé, n'est que « la concrétisation de leur insertion sociale ». En réponse à cette doléance, le premier vice-président du MPP, Salif Diallo a laissé entendre que « Le MPP, c'est d'abord l'emploi pour les jeunes ; le MPP, c'est la réforme de l'école burkinabè pour la jeunesse ».
En plus de l'insertion sociale, les jeunes du MPP ont exprimé leur « désir de participation massive en termes de quota de jeunes sur les listes électorales ainsi que dans le système de gouvernance ». Et à en croire Salif Diallo, « Pour les prochaines élections, le MPP donnera place avant tout à la jeunesse et à la femme ». Des prochaines élections qui, de l'avis de M. Diallo, « doivent constituer le prolongement de l'insurrection populaire des 30 et 31 octobre ». Il a saisi l'occasion du jour, pour lancer une exhortation à la jeunesse « à participer aux élections pour un réel changement ». Car, précise-t-il, « Si nous laissons les restaurateurs, les tripatouilleurs revenir aux élections de façon gagnante, notre révolution aurait été vraiment inachevée. C'est pourquoi, la jeunesse doit se mobiliser pour les élections et pour les programmes de changement ».
Le régime Compaoré laisse un passif de 500 milliards de francs CFA
A la cérémonie de clôture de cette première convention de la jeunesse du MPP, Abdoulaye Mossé y a vu l'occasion toute trouvée, pour révéler que « l'héritage légué de force par le clan COMPAORE s'élève à 500 milliards de francs CFA de passif dont 300 milliards de déficit et 200 milliards de dette intérieure ». Et de poursuivre, « à cela, j'ajoute les promesses irréalistes faites aux jeunes et aux femmes sur le financement de leurs activités dans le cadre des mesures sociales en 2014 ».
Cet héritage est à mettre, précise la « jeunesse consciente et responsable du MPP », à la charge de l'ex-président du Faso et de « tous ceux qui ont œuvré à la modification de l'article 37 de la constitution ».
Ces derniers, Abdoulaye Mossé et ses camarades appellent les autorités de la transition à prendre « des mesures » pour qu'ils « ne puissent pas prendre part à l'élection présidentielle en tant que candidat ». Dans ce sens, l'Union africaine est également invitée « à prendre ses responsabilités » en faisant application des termes de l'article 25 alinéa 4 de la Charte africaine de la démocratie, des élections et de la gouvernance, qui précise que « Les auteurs de changement anticonstitutionnel de gouvernement ne doivent pas être autorisés à participer aux élections organisées pour la restitution de l'ordre démocratique, ni occuper des postes de responsabilité dans les institutions politiques de leur Etat ».
Mais pour Salif Diallo, étant donné que la Constitution et la Charte de la transition ne les empêchent pas de participer aux élections, « il faut se mobiliser pour leur barrer la route de façon démocratique dans les urnes ».
Fulbert Paré
Lefaso.net
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